- Riwallon de Dinan
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Riwallon ou Rivalon de Dinan, dit le roux, est né 1070, très certainement à Dinan et mort après 1120.
Selon le récit de Guillaume de Tyr et d´Orderic Vital, le frère de Geoffroy de Dinan, Riwallon le Roux part en croisade en Palestine en 1112. Fait prisonnier il promet qu´à son retour il fera construire une église pour remercier Dieu de l´avoir sauvé. Les armes de Rivallon de Dinan sont dans la première des salles des croisades du musée du château de Versailles.
Sommaire
Sa famille
On sait que Guillaume le Conquérant, à l'aide d'une armée composée de Normands et de Bretons réunis, remporte à Hasting une victoire éclatante sur Harold, son compétiteur au trône ; que cette victoire fait passer la couronne des mains des Saxons à la dynastie normande ; que ce prince comble de faveurs tous les frères d'armes, en dépouillant les seigneurs saxons. Le père Dupaz prétend que Bertrand de Dinan, qui est un des principaux chefs des Bretons, reçoit pour sa part dans les libéralités de ce prince plusieurs châteaux, manoirs, terres et seigneuries.
Rivalon est un membre de la maison de Dinan. Cette famille bretonne est très pieuse. baron de Dinan, et seigneur de Jugon, après avoir restitué aux moines de Marmoutiers les domaines de Helpefort et de Nothuella, situés en Angleterre, qu'ils tenaient de la libéralité de ses ancêtres et qu'il leur avait injustement confisqués, les affranchit de tous services et coutumes concernant l'église de Dinan et ses dépendances, et établit en outre en leur faveur une conventualité. Son père, Olivier de Dinan, se fait moine à la fin de sa vie[1]. Sa mère, Gana de Château-Gane (?), fonde un hôpital dans le cimetière de l'église Saint-Malo de Dinan[2].
Rivalon de Dinan est l'ancêtre des Dinan de Lanvallay.
Biographie
Sa captivité en Orient
Rivallon de Dinan, en 1112, accompagne Geoffroy de Bretagne, dit Alain IV de Bretagne, fils d'Alain Fergent, au voyage d'outre-mer. Les chevaliers bretons, au lieu de retourner en Armorique, continuent de servir ce qu'ils pensent être la cause de Dieu contre les infidèles. Trois d'entre eux se rendent célèbres par des aventures hardies et presque romanesques. Ce sont Guyomarc'h, fils du comte de Léon, Rivallon, sire de Dinan, et Gervais, fils d'Aymon, sire de Dol, auxquels il faut joindre Musched du Mans et Robert de Caen. Ces preux et autres tombent entre les mains de Balak, émir de la famille des Ortokides, qui les enferme avec Baudouin II, roi de Jérusalem et Josselin de Courtenay en (1104) dans la citadelle de Khartpert à Mossoul[3].
Après un an de captivité ils brisent leurs chaînes, se défont des geôliers, grâce à des complicités arméniennes, et restent maîtres de cette forteresse, voisine de l'Euphrate. Josselin de Courtenay part seul chercher du secours pendant que Baudouin II, roi de Jérusalem tient la forteresse avec sa petite troupe. Trois femmes de l'émir occupent une tour : Fatumie, fille d'Ali, roi des Mèdes, se distingue par sa beauté ; la seconde est fille de Roduan d'Alep, et la troisième, de l'émir de Coloiambar[3].
Balak attaque eu vain la place avec une nombreuse armée. Huit mois d'une défense qui tient du prodige, lui apprennent la valeur des assiégés. Comme les vivres ne leur manquent pas, ils attendent qu'un heureux hasard ou plutôt une circonstance providentielle vienne les délivrer. Ne pouvant s'emparer de Khartpert par la force, l'émir essaie de la ruse. D'habiles négociateurs sont chargés de porter à Baudouin II, roi de Jérusalem et à ses compagnons d'infortune un message leur parlant du sort des princesses, soi-disant enchaînées. Celles-ci selon les chrétiens déconseillent aux chevaliers de négocier avec l'émir. Mais, Baudouin, cède aux instances et aux nouvelles promesses de Balak et renvoie généreusement les princesses. Il choisit, pour les accompagner, Guyomarc'h de Léon, Rivallon de Dinan, Gervais de Dol, Musched du Mans et Robert de Caen[3].
Au lieu de les accueillir, de les traiter avec distinction, l'émir se saisit d'eux, puis les donne (ou les vend) à Kiril, roi des Kurdes. Ce prince, après les avoir retenus neuf mois, en fait présent au calife de Bagdad, et celui-ci vers 1116 les offre au soudan d'Egypte. Orderic Vital, le moine de Saint-Évroul ajoute[4] :
Le Dieu des chrétiens, ne se priva pas de son assistance ses enfants exilés. En effet les cinq preux dont nous venons de parler, n'eurent qu'à se louer des barbares. Le roi des Mèdes les recommanda au gouverneur a de la ville et leur enjoignit de se trouver tous les jours auprès de lui avec leur costume national, ils portaient des vêtements de soie et d'or; ils avaient des chevaux, des armes, et toutes sortes d'effets.... Ce fut bien autre chose à la cour du Kaire. Jamais monarque fatimite n'avait montré jusque là tant de générosité envers des chrétiens. Muslali leur offrit, s'ils voulaient rester avec lui, les filles de ses seigneurs les plus puissants, de grands trésors et des terres. C'était séduisant; le désir de rejoindre leurs compatriotes le fut plus encore. Ils revinrent donc à Antioche comblés d'honneur et de richesses.
Orderic Vital, Foucher de Chartres, par Dom Morice et d'autres auteurs donnent la même version des faits[5]. Ils restent trois ans et demi avec de grands honneurs sous les lois du soudan, donc reviennent à Antioche vers 1120[6].
Rivallon de Dinan reste en Orient et part régulièrement au combat, le heaume en tête, brûlant de tirer vengeance du perfide Balad, les yeux enflammés[7].
L'Église Saint-Sauveur de Dinan
C'est selon la légende que Riwallon chevalier de la famille de Dinan part à la croisade vers 1112 et qu'au cours d’une bataille, il fait le vœu de construire à Dinan une église dédiée à la Sainte Trinité. De retour à Dinan, il commence la construction de l’édifice qu’on voit aujourd’hui. Une charte de 1131 indique qu’elle est donnée à l’abbaye de Saint-Jacut par Alain de Dinan, neveu de Riwallon[8].
Cette tradition n'est malheureusement confirmée par aucun texte[9] et d'´après Guillaume de Tyr et Orderic Vital, Riwallon de Dinan est encore en Syrie en 1120, mais il a pu après 1120 retourner en Bretagne et laisser des consignes de faire cadeau d'un terrain et de fonds pour bâtir une église à sa famille pendant le temps où il combat et est prisonnier en Orient.
Il semble que la construction de l’Église Saint-Sauveur débute vraiment après 1120 et donc peut-être sous l’impulsion de Rivallon le Roux, frère de Geoffroy de Dinan, à son retour de croisade. Cette seconde paroisse prend son essor sur le reste du plateau.
Notes et références
- Bibliothèque bretonne, collection de pièces concernant l'ancienne province de Bretagne, recueillies et publ. par C. Le Maout, Par Bibliothèque bretonne, 1851, 308 et 309.
- Peter Meazay Dinan au temps des seigneurs 1997
- L'ouest aux croisades, Par Hyacinthe D de Fourmont, Publié par V. Forest & É. Grimaud, 1864, p.125 et suivantes.
- Cité par L'ouest aux croisades, Par Hyacinthe D de Fourmont, Publié par V. Forest & É. Grimaud, 1864, p.125 et suivantes.
- L'ouest aux croisades, Par Hyacinthe D de Fourmont, Publié par V. Forest & É. Grimaud, 1864, p.128 et Galeries historiques du palais de Versailles, Par Charles Gavard, Versailles palais, 1844, p.36.
- XIIIe siècle ; avec une introduction, des supplémens, des notices et des notes, Par Grégoire de Tours, Guizot (François), Jean Joseph Vaissete, Publié par J.-L.-J. Brière, 1827, v.28, p.225. Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France : depuis la fondation de la monarchie française jusqu'au
- Revue des deux mondes, Publié par Au bureau de la Revue des deux mondes., 1866, v.64, p.666.
- Côtes-d'Armor, Par Christian Bougeard, Publié par Editions Bonneton, 1992, p.36.
- Congrès archéologique de France : proceedings, Par Société française d'archéologie, Publié par A. Picard et fils, 1950, p.195.
Articles connexes
Catégories :- Maison de Dinan
- Homme croisé
- Date de naissance inconnue (XIe siècle)
- Date de décès inconnue (XIIe siècle)
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