- Rites religieux
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Rite (religion grecque)
Les dieux sont vénérés par des rites à observer, par des offrandes à porter, par des jeux organisés en leur honneur, par certains mystères, et par l'oracle de Delphes qu'il faut consulter. « La piété, écrit Platon dans Euthryphron, consiste à savoir prier et sacrifier en disant et en faisant ce qui est agréable aux dieux : elle assure le salut des familles et des États ».
Tout acte religieux commence par un rite de purification, par un geste de pureté, propre à éliminer la souillure dont le profane est atteint. C'est ainsi qu'on se lave les mains avant de présenter une offrande, qu'on se baigne dans la fontaine de Castalie avant de consulter l'oracle d'Apollon.
Purifié, le fidèle peut adresser sa prière au dieu qu'il invoque, prière verbale. L'Antiquité ne connaît pas la prière muette pas plus que la lecture silencieuse. Il faut se faire entendre par son dieu ou sa déesse. Cette prière doit s'accompagner d'une offrande. Les dons modestes sont déposés dans un sanctuaire rustique, libations matin et soir ou avant les repas, présents qui dans les grands sanctuaires sont conservés dans des bâtiments appelés «Trésors». Tout cela afin de se concilier les bonnes grâces du dieu. Avec le temps, ces offrandes prennent d'énormes proportions. Elles ornent en tant qu'ex-voto les sanctuaires d'Olympie, de Delphes ou d'ailleurs. Les dieux ne sont pas seulement invoqués par une cité ou un particulier, ils sont aussi remerciés pour des bienfaits reçus, des victoires remportées, un oracle rendu, une faveur obtenue. En faisant don au sanctuaire d'un objet précieux ou d'un monument harmonieux, la cité ou le Grec fait acte de soumission et d'allégeance aux dieux. Ces actes de piété manifestaient la religiosité tant des Grecs des temps géométriques que des Grecs des temps classiques, même s'ils furent entachés d'orgueil ou de jalousie, chaque cité ou simple citoyen s'efforçant de surpasser son voisin. Les cités surtout, manifestaient ainsi leur influence, leur force ou leur victoire, encombrant les sanctuaires de renom d'œuvres ou de monuments de toute espèce dont la plupart, hélas ont disparu ou ont pris le chemin des musées. Le particularisme, même dans le domaine religieux, éclatait au grand jour car on ne célébrait pas seulement les victoires sur l ‘ennemi commun mais aussi, et peut- être surtout, les victoires d'une cité sur une autre : Sparte célébrant sa victoire sur Athènes dressera à Delphes son ex-voto en face de celui d'Athènes ou Thèbes en face de celui de Sparte, également à Delphes, chacun étant persuadé que les dieux se mêlaient à ces disputes ou ces guerres fratricides, n'était-ce donc pas à eux que la victoire était redevable ?
Dans tous les cas, il s'agissait de respecter les rites et de bien les respecter, si on ne voulait pas encourir la colère de dieux, c'est pourquoi la fonction sacrificielle était réservée à un prêtre, établi par la cité, qui sacrifiait sur l'autel, toujours élevé en dehors du temple. Les gros sacrifices, lors de grandes fêtes en l'honneur de tel ou tel dieu, s'accompagnaient d'une procession ou d'un cortège, donnant à ces fêtes un éclat particulier que les citoyens recherchaient avec avidité, comme le cortège des Grandes Panathénées à Athènes.
Catégorie : Culte et liturgie
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