- Retrait de Gaza
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Plan de désengagement des territoires occupés
Le plan de désengagement (unilatéral) ((he) תוכנית ההתנתקות (nom officiel) ou תוכנית ההנתקות) est une proposition du Premier ministre israélien Ariel Sharon pour retirer toutes les colonies israéliennes de la bande de Gaza et certaines colonies de Cisjordanie.
Contenu du plan
Le plan concerne les 21 colonies de la bande de Gaza (Atzmona, Bedolah, Dugit, Elei Sinai, Gad Or, Gadid, Ganei Tal, Katif, Kerem Atzmona, Kfar Darom, Kfar Yam, Morag, Netzarim, Netzer Hazani, Neveh Dekalim, Nisanit, Pe'at Sade, Rafa Yam, Shirat Hayam, Slav, Tel Katifa) habitées par des civils israéliens, et 4 colonies de Cisjordanie (Ganim, Homesh, Kadim, Sa-nur) ; ces zones étaient également occupées par des installations militaires de Tsahal. Ariel Sharon a affirmé que ce plan permettrait d'améliorer la sécurité d'Israël et de respecter les lois internationales, en l'absence de négociations politiques pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Les habitants des colonies de Gaza avaient jusqu'au 16 août 2005 révolu pour évacuer leurs logements. Après cette date, les familles restantes ont été évacuées par l'armée israélienne.
Le plan de désengagement adopté le 6 juin 2004 par le gouvernement israélien prévoit que :
- l'armée israélienne conservera la surveillance de la frontière entre l'Égypte et Gaza et détruira les habitations autour de cette frontière afin d'établir une zone tampon (article 6).
- Israël continuera de contrôler les frontières autour de la bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien et se réserve le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire (article 3.1).
- Gaza restera dépendante de la fourniture d'eau par Israël, des moyens de communication, de la fourniture d'électricité et du réseau d'évacuation des eaux (article 8).
- Les échanges commerciaux d'importation déjà existants ne seront pas taxés, les exportations le seront. Israël collectera une taxe sur les produits étrangers qui seront importés à Gaza. Par ailleurs le shekel restera usité (article 10).
Pour les observateurs étrangers, il apparaît qu'Israël ne confèrera pas l'autorité aux Palestiniens, ils ne considèrent donc pas ce plan comme un désengagement total[1],[2].
Pour Ariel Sharon, ce retrait unilatéral est un gage de bonne volonté qu'il souhaite démontrer à l'opinion publique internationale et attend, après cette réalisation, que la pression soit mise sur Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne afin que les Palestiniens montrent, à leur tour, des signes de lutte contre le terrorisme, comme les étapes de la Feuille de route pour la paix le prévoient.Un accord avec l'Égypte s'est ajouté à la réalisation de ce plan, prévoyant le déploiement des soldats égyptiens le long de la frontière pour empêcher les incursions terroristes et les trafics d'armes.
Chronologie de son application
Ariel Sharon a initialement présenté son plan en 2004 à la conférence d'Herzliya, sponsorisée par l'Institut politique et stratégique. Afin de renforcer son plan avant un vote du gouvernement et à la demande du Likoud, un référendum a été organisé à l'intérieur du Likoud le 2 mai 2004. Il a abouti par un rejet du plan de désengagement à 65 % des votants.
Au vu de ce résultat, le Premier ministre avait demandé à son ministre de la Défense Shaul Mofaz d'amender le plan afin qu'il soit acceptable par les membres du Likoud.
- Le 6 juin 2004, le gouvernement a approuvé le plan de désengagement amendé, mais avec une réserve pour que le démantèlement de chaque colonie soit voté séparément.
- Le 14 septembre 2004, le gouvernement israélien a approuvé l'idée d'indemniser les colons qui devraient quitter leurs colonies.
- Le 26 octobre 2004, le parlement israélien a voté une approbation préliminaire au plan par 67 voix pour, 45 contre et 7 abstentions. Benjamin Netanyahu et d'autres personnalités ont exhorté le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.
- Le 16 février 2005, le parlement a définitivement approuvé le plan avec 59 voix pour, 40 contre et 5 abstentions.
- Le 17 mars 2005, un ordre de l'armée a été donné pour interdire toutes nouvelles installations à l'intérieur de la bande de Gaza.
- Le 25 mars 2005, le parlement a rejeté une proposition pour reporter le retrait des colonies, par 72 voix contre et 39 pour.
- Le 8 avril 2005, le ministre de la Défense Shaul Mofaz a affirmé que les logements ne seraient pas détruits à l'exception des synagogues qui pourraient être profanées. Cette affirmation était éloignée du contenu initial du plan qui prévoyait de détruire toutes les habitations.
- Le 9 mai 2005, le début de l'évacuation des colonies a été officiellement prévu pour la période du 20 juillet au 15 août, afin de ne pas se superposer avec les vacances et la fête de Tisha BeAv.
- Le 9 juin 2005, un sondage réalisé par une chaîne de télévision montre que ce plan n'est soutenu que par la moitié de la population.
- Le 7 août 2005, Benjamin Netanyahu a remis sa démission afin de dénoncer un plan qu'il juge « aveugle dans le temps »[3].
- Le 10 août 2005, à l'appel de leaders religieux environ 2 500 personnes selon les organisateurs se sont réunies devant le mur des lamentations.
- Le 11 août 2005, 3 000 personnes selon les organisateurs se sont réunies à Tel-Aviv sur la place Yitzhak Rabin pour protester contre le plan de désengagement.
- Le 15 août à minuit, la frontière de la bande de Gaza a été officiellement fermée marquant les 48 heures données aux habitants pour évacuer volontairement les colonies.
- Le 23 août 2005, l'évacuation des habitants des colonies de la bande de Gaza et de Cisjordanie est officiellement terminée.
- Le 31 août 2005, la Knesset a voté le retrait de la route Philadelphie marquant la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, contrairement à ce qui avait été prévu lors de l'élaboration du plan de désengagement.
- Le 11 septembre 2005, le cabinet a décidé le retrait final des militaires. Une cérémonie s'est tenue à Kissoufim pour le retrait du drapeau israélien.
- Le 25 novembre 2005, la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le point de passage de Rafah.
Notes et références
- ↑ (en) Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation, Human Rights Watch, 24 octobre 2004, consulté le 13 novembre 2007.
- ↑ (en) IHL in Israel and the Occupied Palestinian Territory - note : la consultation (gratuite) de ce site nécessite l'enregistrement de l'utilisateur.
- ↑ (en) Netanyahu: Govt Moves Blindly as Withdrawal Threatens Security, Arutz sheva, 7 août 2005, consulté le 13 novembre 2007.
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