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Résilience communautaire
Pour les articles homonymes, voir Résilience.La résilience communautaire part du principe que de la même manière que l'individu est (à certaines conditions) capable d'une certaine résilience face aux aléas et à l'adversité, la communauté en est également capable, et que peut-être même la résilience individuelle est parfois dépendante d'une résilience collective.
L'Homme est un être social, plus ou moins autonome dans la société. On sait par l'étude des cas d'enfants sauvages ou maltraités combien le contexte social de l'enfance a de l'importance pour la structuration du cerveau immature du bébé puis de l'enfant et de l'adolescent.
Dans le domaine de la santé, la résilience du corps peut ne concerner qu'un unique individu, mais dans le domaine de la traumatologie déjà, les séquelles non organiques, dont psychologiques ou sociopsychologiques font intervenir l'autre. La résilience d'un couple, d'une famille concerne ses membres, mais aussi leur entourage et les générations à venir (les parents cherchant généralement à offrir à leurs enfants une situation meilleure que celle qu'ils ont connu, avec plus ou moins de bonheur dans l'atteinte de leurs objectifs, ou avec des effets collectifs imprévus).
Les trente glorieuses ont augmenté le PIB mondial et le niveau de vie moyen des individus en dégradant fortement l'Environnement global et en surexploitant les ressources naturelles, tout en déstructurant les sociétés rurales ou en bouleversant les systèmes de croyances et repères des peuples premiers. Des ethnologues cherchent à comprendre pourquoi et comment certaines sociétés se reconstruisent mieux que d'autres.
Sommaire
Définition
Le concept de communauté résiliente est un concept de la fin du XXème siècle, développé notamment au Canada, qui a des origines pluridisciplinaires dans les champs du social, du politique, de l'étude des systèmes (analyse systémique), de la Psychologie, de la santé (ex : traitement de l'alcoolisme, tabagisme et de l'addiction à d'autres drogues,ou encore de l'obésité, du SIDA, etc..), et de l'Écologie scientifique, en ce qu'ils contribuent tous à décrire et qualifier des processus vivants de restauration et de gestion collective de sortie de crise, de changements et/ou d'adaptations collective face à l'incertitude. Dans ces cas, la résilience peut-être une démarche consciente (active, volontaire), imposée par la nécessité, ou plus floue et inconsciente, mais néanmoins opérante.
Notons que le concept est parfois élargi aux communautés interactives d'objets, par exemple : Y. Durand et ses collèges avec le SIDRAH ont publié Une infrastructure logicielle pour une communauté résiliente d’appareils sans fil[1].
Le concept de résilience est développé au sein des entreprises, dont l'objectif est de mettre en place les conditions de mise en oeuvre de la résilience avant une crise. Gilles Teneau et Guy Koninckx développent ce concept au sein du laboratoire de résilience organisationnelle (CIRERO) créé en 2002.
L'importance du collectif
Les cellules d'un organismes, les coraux d'un massif corralien, comme les individus d'une entreprise en faillite, les membres d'une famille confrontées à la maladie,la mort, la pauvreté, ou les membres d'une société en crise (face à une guerre, une guerre civile, peuvent parfois spectaculairement s’adapter à la complexité en innovant, ou valorisant de nouvelles ressources pour réagir à une crise ou un changement rapide. Il semble que les vraies résiliences soient nécessairement collectives. Les individus meurent ou migrent, mais leur société (au sens large) peut perdurer et globalement se restaurer après une crise +.
Des chercheurs, des praticiens et des penseurs tentent donc de comprendre les processus en œuvre dans les communautés résilientes, dans la nature, comme dans les sociétés humaines, pour par exemple les appliquer à des groupes en difficultés (familles, entreprises, quartiers sinistrés, etc.), ou à des sorties de crise sociétales (après un génocide, un Tsunami, ou pour anticiper les conséquences d'une pandémie de type grippe aviaire, etc. )
Si le modèle occidental récent est très individualiste, la gestion communautaire des crises existe encore et était une tradition dans de nombreuses sociétés.
Champ d'action
C'est un concept qui intéresse particulièrement le développement durable ou soutenable, car il ajoute une dimension de viabilité durable aux solutions classiques aux crises, qui traitent souvent le symptôme et non la cause ou la capacité de l'organisme ou du groupe à se réparer ou à retrouver un équilibre. Dans ce domaine, une solution de type "décroissance soutenable" et conviviale n'est pas exclue si elle semble être la seule ou meilleure solution à court ou moyen terme à la viabilité écologique de la communauté qui est d'abord la première (mais non la seule) garantie de sa survie.
Les notions récente d'empreinte écologique et de compensation fonctionnelle entrent dans ce dernier champ, et peuvent prendre une dimension qui ne concerne plus seulement les sociétés, mais l'humanité et la planète (face aux changements globaux liés par exemple à la surexploitaton des océans et des sols, au réchauffement climatique ou au trou de la Couche d'ozone, ou au risque pandémique, etc.
La notion de Communauté apprenante est souvent utilisée par les tenants de ces approches, de même dans le cas des entreprises que la notion d'amélioration continue.
Viabilité écologique
Face à une crise écologique majeure et face à une démographie qui a fait plus que tripler en un siècle, la pérennité des ressources renouvelables est menacée ou déjà affectée. L'innovation sociale, la valorisation du bénévolat, du rôle des mères et des femmes en général, ainsi que des retraités dans les pays où leur proportion augmente sont mobilisés par certains acteurs au canada notamment, et par de nombreux Agendas 21, dans des projets qui cherchent à développer les communautés apprenantes de citoyens, de groupes et/ou d'entreprises afin que ces acteurs deviennent individuellement et communautairement plus actifs et responsables vis à vis de la protection de l'Environnement et du social (Cf. par exemple les effets sociaux de la concurrence sauvage et des délocalisations).
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Résilience
- Résilience écologique
- Développement durable
- Séquelles de guerre
- Thérapie communautaire systémique
Liens externes
- Dossier de Brigitte Millerfait dans le cadre d'un cours sur les Fondements et théories de l’organisation communautaire
- (en) Exemple canadien de Résilience communautaire (Powerpoint)
Catégories : Concept sociologique | Appui psychosocial
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