- Redskin
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A l'origine, il s'agit d'un groupe de soul-rock britannique "The Redskins" (fin 70's/première moitié 80's), dont plusieurs membres appartenaient au Socialist Workers Party et en étaient des permanents. Le nom vient d'une bande de skins de Sheffield proche du minuscule British Communist Party. Le groupe, qui tient un discours révolutionnaire sur fond de musique soul mâtinée de punk rock, passera la majorité de sa courte carrière à soutenir les luttes de résistance contre les dégâts sociaux et politiques du libéralisme de Margaret Thatcher
Le mouvement Redskin est apparu en France et petit à petit internationalement à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Littéralement « peaux-rouges », « skins communistes », ils sont une branche activiste du mouvement alternatif (mélange contre-culturel sur une base militante de gauche révolutionnaire) ainsi qu'une branche du mouvement skinhead. Ce mouvement est né en opposition au mouvement bonehead (skinheads néo-nazis) qui se développait à cette même période. Le mouvement Redskin s'oriente politiquement dans l'antiracisme radical, l'antifascisme de rue, l'anti-impérialisme, l'anti-autoritarisme, l'antisexisme et l'anticapitalisme révolutionnaire. Ses membres sont acteurs dans différentes organisations marxistes, anarchistes et syndicalistes-révolutionnaires.
Même si le look des redskins était à peu près semblable à celui des boneheads, il se différenciait cependant, en France, par le port de lacets rouges, de badges en rapport avec le communisme et l'anarchisme, et de tenues plus punkisantes[réf. nécessaire]. A l'époque les coupes de cheveux étaient différentes, puisque souvent les redskins ont un peu plus de cheveux sur le crâne (coupe en tremplin), contrairement aux boneheads qui étaient rasés souvent à blanc. On notera aussi qu’il leur arrivait de porter leur blouson bomber avec la doublure (de couleur orange) vers l’extérieur pour se différencier, notamment lors des affrontements fréquents avec les boneheads. Aujourd'hui les codes vestimentaires et l'attitude ont changé, le mouvement redskin se différencie surtout par son activité. Les redskins agissent dans la rue afin de ne laisser aucun moyen d'expression à la droite et l'extrême droite car la rue est le terrain où les fascistes commettent les exactions et actes haineux. L'action des redskins s'inscrit donc dans l'action directe mais aussi dans la contre-culture (mouvement culturel contestataire et opposé à la culture dominante, bourgeoise et capitaliste), la mémoire (diffuser et honorer la mémoire ouvrière, militante antifasciste et internationaliste) ainsi que relayer les informations sur les luttes sociales et populaires.
Une bande de redskins parisiens de l'époque se fit remarquer sous le nom des Red Warriors. Le symbole de cette bande était la faucille et la batte de baseball, symbole communiste de la faucille et du marteau détourné. Cette bande, d'une dizaine de personnes, chassait les skinheads nationalistes dans les rues de paris accompagnés parfois d'autre groupes antifascistes.
Mais tous les redskins ne se considèrent par pour autant comme skinheads. Si la majeure partie d'aujourd'hui peut être rattachée aux skinheads (musiques, style vestimentaire ou de vie…), il subsiste un courant qui n'en reste qu'à la marge ou, même, s'en éloigne parfois au niveau culturel (investis dans le rap…) et ne cultivant souvent avec les autres redskins qu'un lien social et politique.
Le mouvement a évolué depuis la fin des années 1980, et les redskins se sont aggrandi, ils possèdent aujourd’hui leur propre scène musicale, leurs propres groupes de musique, leurs propres activités politiques et contre-culturelles ainsi qu'un look propre qui se démarque de l'époque précédente: mélange du style skinhead avec le style venant de la culture rap/hip-hop ainsi que du mouvement ultra, hooligan et casual. Les sections redskins sont aujourd'hui fédérées internationalement autour du RASH (Red and Anarchist SkinHeads). Leur visibilité et activité change en fonction des contextes régionaux et des villes. Une des sections les plus actives et assumée sous ce nom aujourd'hui, sur le terrain en France (Occitània) est celle des Redskins Limoges. À noter que certains skinheads Sharp, Rash et de nombreux redskins s'affichent aussi comme indépendantistes, voire nationalistes. Il existe deux nationalismes : un d'extrême-droite (primauté de la nation, valeur structurelle, la "race" prédomine sur la culture), auquel se rattachent skinheads nationalistes et néonazis, un autre de gauche, opposé au premier (liberté politique pour la nation, espace historique et dialectique d'une communauté de destin, réappropriation du pouvoir populaire, anti-impérialisme), auquel se rattachent certains skinheads engagés à gauche, redskins, en particulier au sein de minorités qui luttent pour leur reconnaissance ou leur indépendance : Bretons, Basques, Catalans, Québécois, Occitans… Dans ce dernier cas il s'agit d'une mouvance qui arbore le slogan "Occitània Antifascista". Il en va de même pour la plupart des skinheads et redskins pro-indépendance basque qui reprennent à leur compte la culture marxiste et antifasciste de l'ETA des années 1970.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Opcio K-95s
- REDSKINS LIMOGES [1]
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