- Recherche de cavites dans la pyramide de Kheops
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Recherche de cavités dans la pyramide de Khéops
La pyramide de Khéops, de par ses dimensions et ses propriétés hors du commun, suscite l'émerveillement. De nombreux auteurs arabes ont relaté la découverte du corps du pharaon accompagné de son trésor funéraire. Cependant, les contradictions que l'on peut relever dans ces différents récits sèment le doute sur la véracité de ces témoignages souvent réalisés des siècles plus tard. Cette incertitude, ainsi que la réputation d'inviolabilité de la grande pyramide, incite de nombreux archéologues et historiens à rechercher la chambre funéraire qu'ils supposent toujours cachée dans la masse du monument. Cette recherche s'est accentuée ces vingt dernières années aidée en cela par les nouvelles technologies de mesure et de détection.
Aperçu des recherches effectuées jusqu'au XIXe siècle
La première véritable recherche de la chambre funéraire remonte à l'an 820 au temps du calife Al-Mamoun qui, selon certains auteurs arabes, y serait parvenu. Pourtant, la divergence des récits n'apporte aucune certitude sur la véracité de cet évènement ni sur le lieu précis où fut découvert le corps. D'autres auteurs ne lui prêtent aucune découverte mais seulement la déconvenue d'avoir effectué de grandes dépenses pour ouvrir un tombeau vide. Des découvertes seront faites bien plus tard, à savoir au XVIIIe siècle, tel que l'accès situé en haut de la grande galerie et menant à la première chambre de décharge. Les autres chambres de décharge seront mises à jour au XIXe siècle. C'est à cette époque que de nombreuses sapes seront pratiquées par l'ingénieur britannique John Shae Perring au mépris des règles de sécurités les plus évidentes. Un énorme puits fut creusé dans le sol de la chambre souterraine dans l'espoir de découvrir la chambre funéraire telle qu'elle fut décrite par Hérodote, c'est-à-dire située sur une île et entourée par les eaux provenant du Nil. Plusieurs sapes furent creusées dans la chambre de la reine et dans la chambre du roi au niveau du sol et du plafond. Toutes ces investigations furent vaines. La pyramide de Khéops semblait avoir livré ses secrets. Les dégâts occasionnés par les méthodes pour le moins brutales des premiers explorateurs entrainèrent un arrêt des investigations destructrices.
Recherches modernes
La première recherche de Gilles Dormion associé à Jean-Patrice Goidin (1986)
La première recherche des architectes français Gilles Dormion et Jean-Patrice Goidin fut effectuée en 1986 avec l'aide des services de recherche d'EDF et de la compagnie de prospection géophysique française. Cette dernière avait pour tâche d'effectuer des sondages reposant sur la technique de microgravimétrie et dans la mesure où ceux-ci étaient concluant, d'effectuer des forages permettant des visions endoscopiques. Cette mission consistait à vérifier les hypothèses avancées par les deux français, soient tout d'abord un second couloir dont l'entrée serait située derrière les linteaux de l'entrée nord actuelle et accédant à la partie supérieure de la grande galerie, ensuite des magasins situés de part et d'autres du couloir d'accès à la chambre de la reine et enfin une chambre funéraire située au-dessus du passage aux herses précédant la chambre du roi. Les mesures micro-gravimétriques indiquèrent des zones de densités hétérogènes au niveau du couloir d'accès à la chambre de la reine, derrière l'appareillage en croix des murs latéraux. Ces mesures furent suivies de forages n'ayant permis la découverte d'une quelconque cavité. Seul du sable très fin fut extirpé de ces micro-sondages. Aucun indice ne permit donc de confirmer l'une ou l'autre des différentes hypothèses avancées.
La deuxième recherche de Gilles Dormion associé à Jean-Yves Verd'hurt (2000)
Cette deuxième recherche en est restée à l'état d'étude et d'analyse. Fort d'une expérience de plus de vingt années à scruter et à analyser les particularités architecturales des grandes pyramides memphites, Gilles Dormion est désormais convaincu que le sol de chambre de la reine dissimule un accès à un niveau inférieur. Son hypothèse repose sur des indices tels que le boyau maçonné situé derrière la niche et le sol excavé de la chambre de la reine. Le sol du boyau maçonné comporte un trou bouché de section rectangulaire. L'architecte y voit la possibilité d'un passage de corde ou d'un quelconque conduit de manœuvre ayant servi à manipuler une herse de fermeture. En 1986, la microgravimétrie n'avait donné aucun résultat positif dans la chambre de la reine. Cependant des mesures géoradar ont été effectuées par la société française SAFEGE en 2000 et les résultats indiquent la présence d'une structure d'environ un mètre de largeur, orienté dans le sens est-ouest et dont le toit se trouverait environ à 3,50 mètres de profondeur. Gilles Dormion propose une tentative de représentation de la structure interne bien qu'aucune fouille n'a encore pu être accordée et qu'aucun résultat ne puisse étayer une modélisation aussi nette et précise.
La mission japonaise dirigée par le professeur Sakuji Yoshimura (1987)
Cette mission eu comme objectif d'effectuer de nouvelles mesures géoradar. Celles-ci révélèrent la présence d'une cavité le long de la paroi ouest du couloir d'accès à la chambre de la reine. D'autres mesures géoradar furent commandées par Gilles Dormion en cet endroit durant l'année 2000. Réalisées par la SAFEGE, les résultats furent cette fois négatifs.
La théorie de Jacques Bardot et Francine Darmon (2001)
Les archéologues français Jacques Bardot et Francine Darmon se sont inspirés des résultats de la mission japonaise de Sakuji Yoshimura en vue de démontrer la présence de cavités, toujours situées parallèlement à l'ouest du couloir d'accès à la chambre de la reine. Leur analyse architecturale met en évidence la présence anormale de joints croisés horizontaux et verticaux non alternés. Selon eux, ces joints sont faux et constituent des simulacres d'accès perpendiculaires au couloir. De ce fait, les Égyptiens auraient simplement entaillé les pierres en trait de scie. Cette théorie fut vivement critiquée par Gilles Dormion qui affirme, quant à lui, que les joints ne sont nullement faux mais simplement colmatés avec du mortier. Selon ce dernier, ces pierres sont disposées ainsi parce que le plan de la pyramide a été modifié à cet endroit et que certaines cavités (qu'il suppose être des magasins) ont été comblées et obstruées. Aucune fouille n'a encore permis de valider ou non cette hypothèse.
Le projet Upuaut
Article détaillé : Projet Upuaut.Le « projet Upuaut » est un projet d'exploration, initié au début des années 1990, des conduits dits d'« aération » de la pyramide de Khéops, mené par l'ingénieur munichois Rudolf Gantenbrink et une équipe d'archéologues, architectes et ingénieurs du Deutsches Archäologisches Institut, sous la direction de l'égyptologue Rainer Stadelmann. Il tire son nom du nom allemand du dieu égyptien Oupouaout.
Le projet Pyramid Rover
Article détaillé : Projet Pyramid Rover.L'exploration des conduits repris en 2002 sous l'impulsion de Zahi Hawass, directeur du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes et grâce au financement de la National Geographic Society qui mit au point un nouveau robot baptisé « Pyramid Rover ».
Le robot perça un petit trou de trois millimètres de diamètre à travers la porte du conduit sud pour ne révéler, vingt et un centimètres derrière celle-ci, qu'un autre bloc de calcaire mais brut de taille. Le conduit nord put également être exploré. À 63,40 mètres de la chambre de la reine, on a découvert un bloc obstruant le conduit et muni de deux anses en cuivre similaires à celles du conduit sud. Il est fort probable que le dispositif du conduit nord soit similaire à celui du sud.
Liens externes
- Présentation des recherches de Jacques Bardot et Francine Darmon
- Compte rendu des recherches effectuées par la mission japonaise (en anglais)
Bibliographie
- Gilles Dormion et Jean-Patrice Goidin, Khéops, nouvelle enquête, 1986 ;
- Gilles Dormion et Jean-Patrice Goidin, Les nouveaux mystères de la grande pyramide, 1986 ;
- Jacques Bardot et Francine Darmon, Grande pyramide de Khéops, nouvelles découvertes, 2001 ;
- Gilles Dormion, La chambre de Chéops, analyse architecturale, 2004.
Notes
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