- Artothèque
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Une artothèque est une structure de diffusion de l’art contemporain dotée d’une collection d’œuvres d’art originales, enrichie chaque année et prêtée à un large public (particuliers, établissements scolaires, associations, entreprises, collectivités, …), à la manière dont une bibliothèque prête des livres et diffuse la lecture.
Elle soutient également les artistes à travers des expositions, des résidences de création, des éditions, … L'artothèque est un outil culturel permettant d’offrir une rencontre privilégiée et directe entre une œuvre d’art et des individus, étayée par un travail de médiation.
Sommaire
Historique
Les artothèques en France sont nées d’une volonté politique de diffusion de l’art contemporain en région amorcée par le Ministère de la Culture à partir de 1980.
Visant à développer les pratiques culturelles des Français et à les initier à l’art contemporain, en suscitant notamment chez eux un comportement d’emprunt d’œuvres voire d’achat d’œuvres, le Ministère de la Culture de l’époque s’inspire de ce qui existe en Allemagne depuis le début du XXe siècle et se développe dans les pays d’Europe du Nord dans les années cinquante : des galeries de prêt d’œuvres d’art.
Associatives, municipales, départementales ou régionales, les artothèques doivent répondre aux missions définies par la politique socialiste de l’époque à savoir : sensibiliser le public à l’art contemporain et promouvoir les arts plastiques par des actions de médiation, de diffusion et d’aide à la création. Une de ces actions de diffusion est le prêt d’œuvres d’art au public rendu possible par la constitution d’une collection composée le plus souvent d’œuvres originales à caractère multiple parmi lesquelles on retrouve généralement des estampes, des photographies et des sculptures mais également des vidéos et des cd-roms d’artistes.
Au début des années 1980 la constitution de la collection de chaque artothèque est largement conduite par le Ministère de la Culture qui contribue à la création de galerie de prêt sous forme de subvention pour la constitution d’un fonds initial d’œuvres d’art contemporain dont la moitié au minimum est obligatoirement constituée à partir d’une liste fournie par lui, après avis de la Commission d’achats du Fonds National d’Art Contemporain. L’autre moitié du fonds, destinée à la production locale et régionale, est établie sur propositions conjointes des structures bénéficiaires, des collectivités locales et du Conseiller Artistique Régional. Visant l’application de ses directives, le Ministère de la Culture met en place une convention type, signée par ses représentants et ceux de l’organisme gestionnaire. En octroyant une aide financière, versée afin de permettre la constitution d’un fonds initial d’œuvres, le Ministère de la Culture tente d'inciter, dès 1981, la création d’artothèques par le biais d’une convention qui engage, à parité, l’état et une structure décentralisée. En contre partie de cette aide, l’organisme co-signataire doit prendre en charge le fonctionnement de la structure ainsi que l’enrichissement de la collection en y consacrant un budget annuel de 9147 euros, au moins.
Singularités des artothèques
Fonds publics destinés à investir l’espace privé, la singularité des collections d’artothèques rend vaine, les concernant, toute tentative de classification habituelle. Singulières collections en effet que celles-ci qui, bien que constituées de façon cohérente, ne sont jamais lisibles en tant qu’entités. Singulières encore, ces collections dont la vocation principale est la transmission aux individus, au point que finalement ce sont eux qui les activent, chaque fonds comportant autant de possibles que de parcours d’emprunteurs. Singuliers enfin ces fonds qui constituent un patrimoine actif, circulant et évolutif, participant ainsi à un renouvellement du modèle muséal.
Le travail d’une dimension jusqu’alors non prise en compte par les institutions ou les équipements inventés ces dernières décennies, celle de l’espace privé, conduit les artothèques à occuper une place significative et pertinente dans le paysage institutionnel français de l’art contemporain.
L'ADRA
Née en 1999 pour rompre l’isolement des quelque 40 artothèques implantées en France, l’Association de Développement et de Recherche sur les Artothèques, ADRA, s’est donnée pour mission d’étudier toutes les questions relatives à ce qui fonde leur action à savoir : la recherche artistique, la diffusion et la médiation, mais aussi la formation des personnels et les problématiques juridiques liées au droit d’auteur. Au-delà de ces objectifs, l’ADRA est un réseau de personnes et de structures, conçu pour porter des projets communs, faire circuler des idées, partager des expériences, valoriser une profession.
Un colloque intitulé « les artothèques, des outils novateurs au service de l’art et du public » a constitué en octobre 1999 l’acte fondateur de l’ADRA. Il a été l’occasion de mettre à jour le bilan de 20 ans d’action et de dégager des perspectives de développement.
Lien externe
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