- Pélasges
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« Pélasges » (en grec ancien Πελασγοί / Pelasgoí), est le nom donné par les Grecs anciens aux premiers habitants de la Grèce, avant les grandes invasions achéennes, éoliennes et ioniennes. L'étymologie de ce nom reste incertaine.
Dans l'Iliade, Homère en parle comme d'un peuple originaire de Thessalie : « les tribus des Pélasges aux bonnes lances, des Pélasges habitants de la plantureuse Larisse » (Il., II, 840-841). D'autres auteurs en font plutôt des originaires de Crète, d'Étrurie ou d'Anatolie. Hérodote déclare que le premier nom de la Grèce était Pélasgia (Πελασγία) et donne une origine pélasgique aux Arcadiens, aux Athéniens ou encore aux Argiens. Argos est d'ailleurs appelée « Pélasgique » par Homère (ibid., II, 681), et Dodone, en Épire, vénère Zeus Pélasgique. Certaines constructions, comme les murs cyclopéens d'Athènes, sont qualifiées également de pélasgiques. D'un autre point de vue, suivant les traductions d'Hérodote qui cite Hécatée de Millet. Les Athéniens ne sont pas Pélasgiques mais ont chassé les Pélasges des terres qu'ils leur avaient donné en échange de l'acropole qu'ils avaient construit et où il n'avaient rien à manger. (Construit pour l'un sous l'impulsion des Athéniens, pour l'autre de leur propre chef, étant là avant que les nouveaux villageois s'installent; suivant les traducteurs[1].) La jalousie des terres qu'ils croyaient stériles, en dessous de l'Hymète, formées de marécages avaient été mises en valeur par les Pélasges et donnaient des récoltes abondantes.En échange de quoi les Pélasges recevaient Lemnos dont ils furent chassé plus tard par Miltiade fils de Cimon. Pausanias parle d'un Pélagus qui aurait été le premier homme à débarquer en Arcadie[2] Diodore de Sicile; nous dit que les lettres que l'on nomme phéniciennes, auraient été importées par les phéniciens en Grèce et qu'elle portent plus particulièrement le nom de Pélasgiennes parce que les Pélasges auraient les premiers à s'en être servi[3]. Dans son ouvrage Les Vies parallèles, Plutarque cite les Pélasges comme possibles ancêtres des romains : « après avoir parcouru la plus grande partie de la terre et dompté plusieurs nations, s'arrêtèrent au lieu où est aujourd'hui Rome ; et que, pour marquer la force (romè) de leurs armes, ils donnèrent ce nom à la ville qu'ils y bâtirent. »
Le terme est encore utilisé pour désigner les civilisations existant en Grèce avant les grandes invasions. Cependant, il est certain qu'il n'existait pas un peuple unique, mais un amalgame résultant de vagues successives de migrants d'origines très diverses, dont le peuple pélasgique qui n'apparait pas vraiment comme un peuple à proprement parlé mais plutôt comme un regroupement d'hommes, une classe sociale, ou des tribus pour Homère. On recommande aujourd'hui en linguistique, afin d'éviter toute confusion, de n'utiliser les termes « Pélasges » et « pélasgique » que pour désigner ce peuple[4], et non pour l'ensemble des habitants de la Grèce proto-achéenne.
Les inscriptions de stèle datant de -600 av. J.C. retrouvées à Lemnos, une île encore habitée à cette époque par les Pélasges selon Hérodote et Thucydide démontrent des affinités altaïques turques en relation avec, entre autres des inscriptions runiques d'Asie centrale, découvertes à Issyk près d'Almaty.
Socrate, dont la mère était sage femme, se réclamait d'une origine Pélasgienne.
Sommaire
Au Néolithique
Sont différenciés les Pélasges vinciens ou Vinciens ou Culture de Vinča et les Pélasges diminiens ou Culture de Dimini (voir page Préhellénique A).[réf. nécessaire]
Notes et références
- Guiget 1913; Larcher 1899
- Pausanias livre VIII chapitre 1
- Diodore de Sicile Livre III chapitre LXVIII
- Bernard Sergent, Les Indo-Européens, édition revue et augmentée, 2005.
Annexes
Bibliographie
- J. Faucounau, Les Proto-Ioniens : histoire d'un peuple oublié, Paris, 2001 ;
Proposition d'explication des contradictions concernant ce terme « Pélasges » chez les auteurs anciens.
Articles connexes
Catégories :- Néolithique
- Protohistoire
- Peuple grec
- Peuple asianique
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