- Programme de substitution
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Traitement de substitution
Pour les articles homonymes, voir substitution.Un traitement de substitution est une modalité de traitement neurobiologique destiné au sujet pharmacodépendant dont le principe repose sur l'administration d'une substance ayant une activité pharmacologique similaire à celle d'un psychotrope addictif.
Son objectif est de stabiliser la consommation de l'usager voire de la diminuer en prévenant les symptômes du sevrage ; cette stabilisation permettant à l'usager de retrouver un début d'insertion sociale et de suivi psychologique et social. Il s'agit souvent de traitement sur le long terme dont l'objectif est soit l'abstinence ou dans certain cas le traitement à vie.
La pratique de la substitution concerne notamment deux types de dépendances[1] :
- le tabagisme qui vise surtout la dépendance à la cigarette ;
- l'héroïnomanie ou opiomanie (dépendance aux opiacés tels la morphine, codéine : médicaments prescrits pour combattre la douleur) avec une prescription d'opiacés de substitution (méthadone ou buprénorphine).
Sommaire
Substitution à l'héroïne
Dans le cadre particulier de la dépendance à l'héroïne, la substitution ne s'attache pas seulement à remplacer un produit par un autre mais un ensemble de facteurs liés à l'environnement du toxicomane.
Ainsi, une pratique à risque et illégale devient une pratique légale et encadrée remplaçant l'environnement de pairs et dealers par une équipe médico-sociale. L'injection pluriquotidienne d'un produit frelaté est remplacée par une unique administration journalière d'un produit pharmaceutique ce qui laisse à l'usager du temps pour se consacrer à un projet de vie. L'envie de défonce devient une volonté de régulation personnelle.[1]
La substitution permet une évolution positive moins brutale que le sevrage. Ce type de traitement ne se pratique que sur des usagers fortement motivés et prêt à accepter l'abstinence (même partiel du moins au début).[1]
En France, les programmes de substitution proposent au traitement médicamenteux (buprénorphine ou méthadone) un suivi psychologique et social, notamment dans des centres spécialisés (CSST). Il existe des programmes de "bas seuil" et des programmes de "haut seuil". Il a été démontré que la distribution facilitée de la méthadone (dans les programmes de "bas seuil") facilite la prise en charge ultérieure dans un programme complet (à "haut seuil").
Historique
Historiquement, l'idée de recourir à un traitement de substitution chez les personnes dépendantes aux opiacés n'est pas récente et plusieurs essais eurent lieu dans ce sens dès le XIXe siècle. Mais aucun résultat sérieux ne fut obtenu avant les travaux de Vincent Dole sur la méthadone dans les années 1960.[1]
Le succès (régression de la délinquance, diminution des cas d'hépatites et de VIH) obtenu par ces premiers traitements firent que nombre de médecins américains appliquèrent ce type de traitement ; mais la pratique insuffisamment encadrée, notamment sur le plan psycho-sociologique, se traduisit par le développement d'un marché clandestin et de nombreuses overdoses.[1]
C'est l'épidémie de VIH (virus d'immuno-déficience humaine) qui fut un facteur décisif pour développer ce type de traitement.[1]
Note
Voir aussi
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Catégorie : Traitement des addictions
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