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Pouria Amirshahi
Pouria Amirshahi est un ancien syndicaliste étudiant français. Il a notamment été président de l'UNEF-ID de 1994 à 1998. Il est aujourd'hui secrétaire aux Droits de l'Homme du Parti socialiste.
Sommaire
L'enfance
Pouria Amirshahi est né le 27 mars 1972 à Shemiran en Iran. D’un père architecte et d’une mère politiquement engagée puisqu’elle a été l’une des conseillères de Shapour Bakhtiar. En 1977, la famille se réfugie en France. Pouria a cinq ans, il ne retournera plus dans son pays d’origine. Son père, lui, y retourne alors que sa mère s’installe dans une cité HLM de Paris. C’est là que Pouria passe son enfance. Son parcours est le résultat du bon fonctionnement de « l’intégration républicaine »[réf. nécessaire]. Il obtient la nationalité française dans les années 1990.
Les premiers engagements
En 1986, Pouria intègre le lycée Buffon à Paris. Dès le mois de novembre 1986, les étudiants et les lycéens rentrent en résistance contre le projet Devaquet qui prévoit notamment d’instaurer une sélection à l’entrée de l’Université. Pouria participe au mouvement, il s’informe, il manifeste, il discute avec des militants. Rapidement, il noue des contacts avec des étudiants de l’UNEF-ID. Il apprécie leur analyse dont il se sent proche. Le 6 décembre, un jeune étudiant Malik Oussekine victime de la répression policière décède. Le secrétaire d’Etat Alain Devaquet démissionne et son projet est retiré dans la foulée. Pour un premier engagement militant, l’expérience est éprouvante mais encourageante aussi; il garde ses relations avec les syndicalistes étudiants.
Les cours reprennent et Pouria continue son parcours jusqu’en 1988. Cette année là, François Mitterrand est réélu président de la République, avec le soutien d’une large part de la jeunesse. Mais la crise couve dans les lycées. Le manque de moyen est patent, les classes sont surchargées. Dès la rentrée, la contestation monte, à Tours le lycée Grandmont se met en grève puis reprend finalement les cours. Malgré les promesses électorales, le ministre de l’Education nationale, Lionel Jospin tarde à débloquer des crédits. C’est dans ce contexte, que Pouria et son ami Boris Rubinsztejn, en liaison avec l'UNEF-ID, lancent l’appel des lycéens de Buffon dit « Appel de Buffon ». Par ce texte, ils réclament plus de moyens pour les lycées afin d’assurer un meilleur taux d’encadrement, afin d’obtenir des équipements plus moderne, etc…
En 1989, le bac en poche, Pouria rentre à Tolbiac (Université de Paris I). Il adhère à l’UNEF-ID. Il devient président de son AGE (structure de base de l'UNEF-ID) et rentre au Bureau national du syndicat étudiant en 1992 où il a la charge des relations avec les AGE de province.
La direction de l'UNEF-ID
L’UNEF-ID est alors traversée par de fortes tensions entre les tendances. C’est dans ce contexte que Pouria Amirshahi rompt avec la majorité. Il signe donc le texte d’orientation Indépendance et action dit le « Texte rouge », fondateur de la Tendance indépendance et action. Les auteurs de celui-ci, dont Pouria Amishahi fait partie, reprochent à la direction du syndicat son manque d'indépendance politique. D'autre part, ils souhaitent un recentrage de l'UNEF-ID sur les valeurs syndicales, alors que l'équipe Campinchi propose une simple expertise du monde universitaire. Rapidement, les diverses tendances d'opposition s'unifient dans la Tendance indépendance et démocratie (TID). Au congrès de Paris de 1994, la TID renverse la direction. A 22 ans, Pouria Amirshahi est élu président de l’UNEF-ID. Le changement de direction n’entraîne pas de scission. Mais l’organisation est affaiblie. Pour la renforcer, l’équipe dirigée par Pouria Amirshahi propose d’agir sur trois axes. Il s’agit premièrement, de promouvoir un important travail de terrain destiné à aider les étudiants au quotidien. Deuxièmement, ils revendiquent un véritable statut social pour les étudiants. Ils proposent donc, une nouvelle forme d’aide : l’allocation d'études. Il s’agit, selon eux de prendre en compte la situation réelle de l’étudiant et non simplement, celle de ses parents. Troisièmement, ils réclament une réforme pédagogique dans la perspective d'un accès plus large de toutes les couches sociales à la réussite universitaire.
En quatre années de présidence, Pouria Amirshahi et son équipe, réussissent, en interne, à ressouder l’organisation et en externe, à remporter plusieurs succès. En s’appuyant sur le mouvement de 1995, ils obtiennent une réforme des études qui supprime l'« admissibilité/admission », généralise la compensation et facilite le passage conditionnel. En 1998, le syndicat voit dans le Plan social étudiant une avancée de ses idées notamment parce que le gouvernement propose une allocation d’étude pour les étudiants indépendants. Mais surtout, en 1996, l’UNEF-ID redevient première organisation étudiante représentative.
Toutefois, Pouria Amirshahi ne pas fait l’unanimité au sein du mouvement étudiant. Certains, à sa gauche, ont dénoncé un manque de radicalité lors du mouvement de 1995. Cette contestation a abouti à une scission de l'UNEF-ID de Montpellier III et à la création du Syndicat étudiant unitaire et laïque (SEUL) et en dehors de l'UNEF à la création de SUD Étudiant. A l’intérieur même de l’UNEF-ID, il doit faire face à deux mouvements d’opposition. La Tendance unité et démocratie (ou TUD) qui lui de reproche ne pas aller assez loin dans la contestation et la Tendance pour une alternative syndicale (TPAS) qui milite pour un autre type de syndicalisme moins contestataire et plus cogestionnaire. Mais ces deux courants ne dépassent guère 10 % des voix lors du congrès de Montpellier de 1997 laissant à Pouria Amirshahi et à son équipe une confortable majorité de 79% des suffrages.
Déplorant la division syndicale, il tente dès 1995 un rapprochement avec l'UNEF-SE et propose la construction d’une « maison commune ». Mais son offre reçoit un accueil mitigé. Il faut donc attendre la crise de la MNEF, en 1999 pour que les deux syndicats se rapprocher effectivement.
La MNEF
En 1998, Pouria Amirshahi cède sa place de président de l'UNEF-ID à Carine Seiler. Il se donne alors une nouvelle mission, sauver la MNEF. En effet, la Mutuelle nationale des étudiants de France est alors secouée par une grave crise financière et judiciaire. Il prend donc la tête d’une liste commune aux deux UNEF. Un premier pas vers la réunification. Les élections donnent sa liste : "Changer la Mnef", vainqueur. Devenu dirigeant de la mutuelle, il tente un plan de sauvetage. Il s’agit, pour lui et son équipe, de recentrer la mutuelle sur ses fonctions essentielles, et de mettre fin à la politique hasardeuse de filiales de l’ancienne direction. Du strict point de vue de la santé, ils choisissent d’élargir et de moderniser la politique de remboursement (pilule micro dosée…). Enfin ils souhaitent rétablir le contrôle démocratique des adhérents sur la direction de la mutuelle. Mais ils n’ont pas le temps de mener leur plan à terme. Six mois plus tard, la mutuelle étudiante est mise sous tutelle par la Commission de contrôle des mutuelles et des institutions de prévoyance. Cette tutelle est le début d'une grave crise pour le mutualisme. Finalement, la MNEF est liquidée. Une nouvelle mutuelle nationale sera créée, la Mutuelle des étudiant (LMDE). De son coté, Pouria Amirshahi se retire du syndicalisme étudiant.
Parti socialiste
Il quitte le mouvement étudiant mais, reste un militant actif, pour le développement durable, a travers l’association 4D mais aussi politiquement. Militant du Parti socialiste, il a été l’un des porte-parole du « non socialiste » lors du référendum sur la constitution européenne.
En janvier 2006, il est nommé responsable de la circonscription d'action sociale de la Charente Limousine du conseil général de Charente. Au Congrès de Reims du PS en 2008, il devient premier fédéral de la fédération PS de la Charente et secrétaire national aux Droits de l'Homme. A l'occasion d'une manifestation de solidarité avec les sans-papiers à Nanterre, il était présent avec Sandrine Mazetier a indiqué que le PS allait « changer » son attitude sur ces luttes[1]. Le 25 janvier 2009, il somme Malek Boutih de clarifier son attitude après ses critiques contre le plan anti-crise du PS et ses nombreux éloges à Nicolas Sarkozy : « Que Malek Boutih choisisse son camp »[2].Notes et références
- ↑ Des responsables PS manifestent avec des sans-papiers, Les Échos, 24 décembre 2008, page 8.
- ↑ Malek Boutih accusé au PS d'être le "premier des sarkozystes", 25 janvier 2009, Nouvelobs.com. Consulté le 25 janvier 2009
Voir aussi
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