- Portrait d'une princesse d'Este
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Portrait d'une princesse d'Este Artiste Pisanello Année v. 1440 Type Huile sur bois de peuplier Dimensions (H × L) 42 cm × 29,6 cm Localisation Musée du Louvre, Paris, France modifier Le Portrait d'une princesse d'Este est un tableau de Pisanello représentant une jeune femme vue de profil, dont la silhouette se détache sur un fond de fleurs et de papillons. Il est conservé au musée du Louvre.
Sommaire
Éléments historiques
Le tableau a été acquis vers 1860 par le consul allemand à Paris, Félix Bamberg. Charles Picard le vendit au musée du Louvre en 1893 pour la somme de trente mille francs. Il fut d'abord considéré comme une œuvre de Piero della Francesca. Adolfo Venturi fut le premier, en 1889[1], à publier le tableau comme une œuvre de Pisanello. Cette attribution fait aujourd'hui l'unanimité.
Sujet
La vue de profil, propre aux représentations médiévales de figures nobles, est utilisée pour cette figure que l'on identifiera comme une des princesses du temps autant pour le sujet que pour le modèle.
Analyse
La question de l’identité du modèle reste ouverte. Adolfo Venturi, le premier, reconnut le motif brodé sur le tissu recouvrant l'épaule de la jeune femme, un vase à double anse. Il s'agit de l'emblème gravé par Pisanello sur les médailles à l'effigie de Nicolas III d'Este. Il identifia donc le modèle comme une des filles de Nicolas III.
Parmi les filles de Nicolas III, deux noms reviennent le plus souvent, Lucia d'Este (1419-1437) et Ginevra d'Este (1419-1440). Pour appuyer l'hypothèse de Lucia d'Este, on peut s'appuyer sur la ressemblance entre le modèle du tableau de Pisanello et le portrait de Lucia d'Este dans une miniature présentant chacun des membres de la maison d'Este. Les partisans de Ginevra d'Este rappellent la petite branche de genévrier qui est peinte dans l'encolure de la robe, et qui renverrait à son prénom Ginevra.
Une troisième hypothèse renvoie à Marguerite Gonzague, épouse de Lionel d'Este, de 1434 à 1440. Le genévrier peut également lui être associé. Elle fit son entrée à Ferrare, dans une allée couverte de genévriers plantés en terre. D'autre part, les couleurs du vêtement du modèle sont celles des Gonzague : le blanc, le rouge, et le vert.
Il paraît probable que le tableau fut commandé à Pisanello à la mort du modèle, qu'il s'agisse de Lucia d'Este, décédée en 1437, de Ginevra d'Este, décédée en 1440 (la jeune femme, mariée à 14 ans à Sigismondo Malatesta, seigneur de Rimini, aurait été empoisonnée par celui-ci dans le but d'en épouser une autre), ou de Marguerite Gonzague, décédée également en 1440. En effet, les ancolies et les œillets sont des symboles de mort et de douleur. De plus, le grec utilise le même mot, Ψυχή (psyché), pour désigner les papillons et l'âme.
Notes et références
- A. Venturi, La scoperta di un ritratto estense del Pisanello in : Archivio Storico dell'Arte, 1889.
Sources
- D. Cordellier, La Princesse au brin de genévrier, RMN, 1996.
- Lionello Puppi (avec des contributions de Donata Battilotti, Elena Filippi, Tiziana Franco, Barbara Mazza, Monica Moltoni, Ruggero Rugolo), Pisanello, Hazan, 1996.
Catégories :- Œuvre conservée au Louvre
- Tableau du XVe siècle
- Collection de peintures italiennes du Louvre
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