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Populiculture
La populiculture est le nom donné à diverses sortes de culture des peuplements artificiels de peupliers. Leur gestionnaire est dit populiculteur.
La conduite des peuplements artificiels de peupliers (Populus sp.) est à la frange de l'agriculture et de la sylviculture. Pour doper leur croissance, ils sont parfois plantés sur un sol préparé par une sous-soleuse et/ou un labour, parfois avec épandage d'engrais et drainage avec des techniques évoquant plus l'agriculture que la sylviculture. Leur facilité de plantation, leur croissance rapide, conjuguée à une affinité naturelle pour des biotopes très humides, mais non-marécageux, en font une des essences les plus cultivées en France, en Belgique et aux Pays-Bas et dans de nombreuses anciennes zones humides. Ils peuvent cependant dans ces conditions être sensibles aux maladies, aux tempêtes et aux sècheresses.
Sommaire
Deux principales filières
En production de bois-matériau, la révolution (période comprise entre la plantation et l'abattage) du peuplier était autrefois d'une cinquantaine d'année. Avec les nouveaux clones et hybrides sélectionnés pour leur productivité elle tend à se rapprocher de la vingtaine d'année, voire de 15 ans, mais ces arbres sont souvent sensibles à diverses maladies dont la rouille.
Les débouchés sont la fabrication d'emballages légers et du contreplaqué, la papeterie et la fabrique de panneaux de particules, les plus grosses billes servant à la fabrication de placages. C'est une des rares essences qu'un même propriétaire peut planter et récolter durant son existence, voire plusieurs fois dans son existence.Avec le développement de la filière bois énergie, les organismes de recherche se sont intéressé à la conduite du peuplier en TCR (taillis à courte rotation, 6 à 8 ans) et TTCR (taillis très courte rotation, 2 à 3 ans). Récoltée grâce à une ensileuse adaptée, la peupleraie est broyée finement pour sa production de biomasse. Abandonné du fait d'une faible rentabilité et de la concurrence du saule, la flambée du coût de l'énergie pourrait relancer les essais sur ce mode de conduite qui n'est d'ailleurs pas spécifique au peuplier. Il présente toutefois l'inconvénient d'épuiser le sol et de favoriser les attaques de certains champignons ou insectes auxquels les peupliers à haut rendement sont vulnérables.
Des expériences d'épandages de boues d'épuration sur populiculture sont conduites dans divers pays.
Peuplier et environnement
La peupleraie est souvent présentée comme préjudiciable aux milieux où elle s'installe, pas tant à cause du peuplier lui-même que du fait qu'il y est conduit en monocultures équiennes (d'un même âge), et souvent avec des clones dans des conditions peu favorables à l'expression de la diversité. De plus il a souvent été utilisé en accompagnement du drainage des zones humides ou pour y rabattre les nappes, ce qui est également défavorable à la biodiversité. Les peupleraies naturelles existent et on un potentiel d'expression en périphérie de nombreuses zones humides, mais les peupliers sauvages sont eux-mêmes devenus rares dans une grande partie de leurs régions d'origine en Europe et Asie. C'est le cas du peuplier noir dans le nord de la France et en [Belgique] par exemple.
Le peuplier est l'essence surlaquelle la transgénèse a été la plus testée et dont le génome (très complexe et grand) a été le plus étudié.
Des peupliers OGM ont été créés et sont testés depuis une dizaine d'années par exemple pour produire moins de lignine, sécréter un insecticide (le Bt), résister à un désherbant sélectif, voire pousser en zone aride, surtout en Amérique du Nord. Une expérimentation est conduite en France par l'INRA près d'Angers... Ces expériences sont très controversées, notamment pour leurs risques de pollution génétique chez les peupliers normaux.En France
La peupleraie est très développée en France, notamment dans les régions riches en zones humides et au nord de Paris (Picardie, Nord Pas-de- Calais). Dans toutes les régions la peupleraie est inégalement répartie selon les cantons et départements. Ainsi dans le nord les peupleraies couvraient au début des années 2000 environ 18 000 hectares soit près de deux fois la taille de la plus grande forêt régionale (Forêt de Mormal), mais avec un taux variable (près de 0% dans le dunkerquois, pour 1,3 % dans le Nord et 0,7 % dans le Pas-de-Calais, selon l'enquête Agreste-SAA, 2002).
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
Catégories : Agriculture | Salicaceae
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