- Poecilia wingei
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Poecilia wingei
Poecilia wingeiClassification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Actinopterygii Sous-classe Neopterygii Infra-classe Teleostei Super-ordre Poeciliawingei.jpg Ordre Cyprinodontiformes Sous-ordre Cyprinodontoidei Famille Cyprinodontidae Genre Poecilia Nom binominal Poecilia wingei
?Poeser, ?Kempkes & ?Isbrücker, 2005Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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Habitat
Ce petit poisson ovovivipare est localisé uniquement dans une vaste zone lagunaire au nord-ouest du Venezuela, dans l’État de Sucre. Il est connu dès le XIXe siècle sous le nom de « guppy de Campoma ».
L'espèce est capable de beaucoup d’adaptation. On la rencontre en eau douce comme en eau saumâtre, plus ou moins stagnante, voire polluée par les rejets agricoles, mais aussi dans de petites rivières. L'habitat typique est un petit cours d’eau légèrement saumâtre de 1 à 3 m de large et de 20 cm à 1 m de profondeur, à faible courant, traversant des zones faiblement boisées (buissons) ou ombragées par des arbres. L’eau peut y être verte en raison de la présence d’algues unicellulaires. Les poissons se tiennent de préférence sur les bords, à l’abri du courant, dans des zones pouvant être dépourvus de plantes aquatiques. Ils cohabitent fréquemment avec d’autres espèces de petits poissons, dont certains sont prédateurs, également avec divers mollusques et petits crustacés.
Détermination de l'espèce
C'est en 2005, que les scientifiques Fred N. Poeser, Michael Kempkes et Isaac J. H. Isbrücker du Museum zoologique d’Amsterdam, ont donné au poisson son nom d’espèce définitif « Poecilia wingei », en hommage au Docteur Ojvind Winge (1886-1964), chef du laboratoire de recherche en physiologie animale à Carlsberg de 1933 à 1956, spécialiste renommé en génétique, ayant notamment travaillé sur les variations morphologiques et génétiques chez les guppys et étudié les différences entre le guppy de Campoma et le guppy commun (Poecilia reticulata).
Au sein des populations sauvages du genre Poecilia, rencontrées en Amérique centrale, le guppy de Campoma se distingue par sa morphologie particulière. En particulier, le mâle arbore sur le milieu du corps un motif noir en forme de virgule, plus ou moins marqué selon les spécimens. Ses couleurs sont intenses et métalliques : blanc argenté, vert, rouge-orangé, jaune, noir, plus rarement bleu. La queue est toujours courte et arrondie. Le motif coloré qu'elle arbore, le plus souvent dissymétrique, donne l'impression d'une queue en épée, double épée ou lyre. Les femelles sont très grandes (jusqu'à 6 centimètres) et de coloration gris-jaune uniforme. La morphologie du gonopode (organe sexuel des mâles) est spécifique à l'espèce, et diffère notablement de celle de Poecilia reticulata. Le comportement sexuel des mâles et des femelles diffère de celui des guppys communs. Toutefois, l'hybridation avec P. reticulata est facile en captivité.
Ces observations sont autant d'indices orientant vers une espèce particulière, mais non encore suffisants pour l'affirmer.
Fred N. Poeser et Michael Kempkes se sont principalement appuyés sur le phénomène de déplacement de caractère pour affirmer qu'il s'agissait d'une espèce à part entière. Lors d'un voyage dans le nord-ouest du Vénezuela, les deux scientifiques ont retrouvé les zones où le poisson vivait. Or, les spécimens marqués d'un motif noir en virgule se trouvaient seulement dans la lagune de Campoma et ses environs, où l’on rencontrait aussi des guppys communs (Poecilia reticulata). Les autres variétés sans virgule se rencontraient ailleurs dans les environs de la ville de Carúpano, où les guppys communs ne se trouvaient pas. Donc, les populations qui se trouvaient dans des secteurs où l’on rencontrait en même temps le guppy commun étaient très différemment pigmentées par rapport à celui-ci (en raison de la virgule), tandis que les populations qui ne vivaient pas en sa présence ne présentaient pas de virgule (mais avaient néanmoins des couleurs métalliques). Le phénomène est nommé en zoologie « déplacement de caractère » : deux populations d’espèces proches ont tendance à se ressembler dans une zone où elle n’existent pas ensemble, et à l’inverse, elles tendent à être différentes dans les zones où elles coexistent toutes deux ensemble.
D'autre part, H. J. Alexander et F. Breden de l'Université Simon Fraser de Burnaby au Canada ont mis en évidence un phénomène de spéciation. La spéciation est le processus d'évolution naturelle qui conduit à la différentiation en espèces. Poecilia wingei est donc à considérer comme une espèce à part entière au début du processus.
En considérant des populations d’une aire de répartition donnée, il a été mis en évidence que les femelles n’acceptaient pas n’importe quel mâle, mais prioritairement ceux qui présentent des caractéristiques correspondant à leur espèce. Ce comportement, nommé isolation sexuelle, combiné à d’autres facteurs tels que la sélection naturelle dans un environnement donné, conduit sur une longue durée à établir une barrière d’espèce.
En aquarium, en bassins
Ce poisson est apprécié des aquariophiles qui le nomment communément guppy de Endler, du nom du professeur John Endler qui l'a étudié. Son entretien est facile et il est très prolifique. Il s'accommode en captivité des eaux douce comme des eaux semi-dures. Le régime alimentaire est à dominante végétarienne, davantage que chez P. reticulata, mais les mélanges basiques de flocons pour poissons d'ornement lui conviennent très bien, dès lors qu'ils soient variés de temps à autre par un apport végétal (tel qu'épinard poché, courgette pochée) ou carné (ex: larves de moustiques).
L'agilité, la mobilité de P. wingei est incontestablement supérieure à celles de P. reticulata. Les poissons sont souvent capables de sauts hors de l'eau; aussi l'aquarium doit être obligatoirement couvert.
Ce poisson vit aussi en bassin, avec une température d'eau se situant entre 18 et 28° C, idéalement 26 °C
Des aquariophiles ont créé par sélection de nombreuses lignées très stables d'un point de vue morphologique (patron des tâches de couleurs) et souvent plus esthétiques que les représentants de l'espèce issus directement des biotopes naturels. Mais la stabilité morphologique, l'apparence ne sont pas des critères exigibles pour qu'un guppy appartienne à cette espèce. En théorie, le pool génétique des lignées créées par sélection est diminué. Les beaux poissons issus de lignées stables seraient dès lors ceux qui auraient le moins de potentiel à résister à des accidents du biotope artificiel telles que maladies, présence de prédateurs, altération de la qualité de l'eau, défaut dans l'alimentation, etc.). Dans la pratique, on observe pas de différence significative de résistance entre les lignées sélectionnées et les poissons issus du milieu naturel.
Liens externes
- Référence Aquabase : Poecilia wingei (fr)
- Référence FishBase : (en) ( (fr))
- Poecilia wingei dans Aquaportail.com (fr)
- Référence Aqua-Passion.com : Poecilia wingei (fr)
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