Pleurodèle de waltl

Pleurodèle de waltl

Pleurodèle de Waltl

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Pleurodèle de Waltl
 Pleurodeles waltl
Pleurodeles waltl
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. vertebrata
Classe Amphibia
Sous-classe Lissamphibia
Ordre Urodela
Famille Salamandridae
Genre Pleurodeles
Nom binominal
Pleurodeles waltl
Michahelles, 1830
Répartition géographique
Pleurodeles walti dis.png
Statut de conservation IUCN :

NT  : Quasi menacé
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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Le Pleurodèle de Waltl, triton espagnol ou gallipato est une salamandre endémique dans la péninsule ibérique et au Maroc. Il est parfois confondu avec le triton ponctué.

Sommaire

Morphologie

C'est le plus grand triton d'Europe : il peut atteindre 30 cm en liberté, et 20 cm en captivité. Sa peau verruqueuse est brune, son ventre beige à pois noirs. Sa longue queue représente environ la moitié de sa longueur totale. En cas d'attaque, il est capable de faire saillir ses côtes hors de son corps. Ce système de défense est à l'origine de sa dénomination commune en anglais et en portugais (triton à côtes saillantes).

Presque exclusivement aquatique, il préfère les eaux calmes et propres. Il est doté de poumons, et remonte régulièrement en surface. C'est un animal diurne, actif à des températures allant de 15 à 25 °C. Il hiberne entre 5 et 10 °C, et peut également estiver en cas de manque d'eau. Sa longévité atteint 20 ans.

Élevage

Environnement

Le pleurodèle de Waltl peut être installé dans un aquarium d'eau froide, de préférence d'au moins 80 l pour un couple par exemple. Animal amphibie, il est capable de s'échapper en l'absence de couvercle, ou de se réfugier dans le filtre de l'aquarium. Veiller à ne pas utiliser de pierres ou de gravier tranchant, le pleurodèle pourrait alors se blesser. L'éclairage, les plantes, et la dureté de l'eau sont préférables, mais non indispensables. Il est nécessaire de filtrer l'eau et de la renouveler régulièrement (environ 1/4 toutes les deux semaines par exemple). Il peut être placé dans un bassin extérieur pendant l'été.

Cohabitation

La cohabitation avec des poissons est pacifique, mais de trop petits animaux risquent de devenir des proies pour le pleurodèle, et de trop gros (carpe Koï) risquent de gober les plus petits tritons. Il est conseillé de fournir des abris aux pleurodèles (tubes, morceaux de pots...), voir d'interdire aux poissons une partie de l'aquarium par un grillage à mailles large.

Alimentation

La nourriture du pleurodèle est essentiellement carnée (vers, insectes, viande, poisson, crustacés, granulés à cichlidés...) : il accepte tout ce qui a la taille de sa bouche. Le rythme des repas passe de 2 fois par jour pour les jeunes à une fois tous les 2 ou 3 jours chez l'adulte (15 cm). Les granulés sont bien équilibrés : les jeunes apprécient les granulés à cichlidés, les adultes les granulés pour poissons de fond. En cas de nourriture congelée ou vivante, veiller à apporter de la variété pour éviter les carences.

Reproduction

Les pleurodèles se reproduisent assez facilement en captivité. Il n'est pas nécessaire d'isoler le couple, mais il est préférable d'isoler les jeunes. Les parades sont favorisées par une eau à 15°C environ. Après accouplement, la femelle pond en grappes des centaines d'œufs qui éclosent après une dizaine de jours. Les larves n'acceptent que la nourriture vivante de très petite taille (plancton). Elles peuvent également se nourrir de leurs congénères. A partir de 2cm, les têtards acceptent une nourriture plus grosse, voir congelée. La métamorphose a lieu vers 3 mois : la perte des branchies entraîne des risques de noyade. La maturité sexuelle est atteinte vers 16 mois.

Conservation de l'espèce

L'IUCN classe le pleurodèle de Waltl comme espèce quasi menacée dans sa liste rouge de 2006. Cette classification est due au déclin significatif de sa population sauvage, pour cause de réduction de son habitat naturel et de l'apparition d'espèces envahissantes; l'espèce est même proche d'être classée vulnérable. En 2004, l'espèce était classée Préoccupation mineure (LC). Cette espèce est généralement menacée par le drainage de son habitat aquatique, la pollution agricole, le bétail (en Afrique du nord), l'eutrophisation, la pollution industrielle et domestique, et le développement des infrastructures. Il a largement disparu du littoral ibérique et marocain, autour des zones touristiques et très peuplées (tel Madrid). L'introduction d'espèces invasives de poissons et d'écrevisses (Procambarus clarki) prédateurs des larves et des œufs de cette espèce, contribue à la menace. La mortalité sur les routes est également un danger sérieux pour certaines populations.

Différenciation sexuelle

La différenciation sexuelle est initialement entrainée par les chromosomes sexuels, mais peut changer en fonction de la température. La femelle porte les chromosomes Z et W (ZW), le mâle deux copies du chromosome Z (ZZ). Cependant si des larves ZW sont élevées à une température de 32°C à certaines étapes de leur développement (étapes 42 à 54), elles deviennent des mâles.

Les hormones jouent un rôle important pour la différenciation sexuelle : il est ainsi possible de changer le sexe des pleurodèles de Waltl en ajoutant des hormones ou des inhibiteurs d'hormones dans l'eau.

L'Aromatase, une enzyme synthétisant un œstrogène agissant comme un stéroïde , joue une rôle clé dans la différenciation sexuelle comme pour de nombreux vertébrés non-mammifères. [1] Elle se trouve a plus forte concentration dans les gonades des larves ZW que dans celles des larves ZZ, mais pas dans celle des larves ZW soumises à une température élevée. Cette augmentation a lieu vers la fin des étapes où le changement de sexe est possible (étape 52).

Expérimentations spatiales

Un satellite bion, comme le Bion 7, qui emmena le premier dans l'espace le pleurodèle de Waltl en 1985. Le hublot fut installé après le vol, pour les besoins de l'exposition.

Le pleurodèle de Waltl a été étudié dans l'espace lors d'au moins 6 missions. La première fut conduite en 1985 à bord de Bion 7[2]. Les 10 pleurodèles étaient accompagnés de deux macaques rhésus et de 10 rats, dans une capsule inhabitée. En 1992, Bion 10[3],[4] transportait également des pleurodèles, ainsi que Bion 11[5] en 1996. Les recherches furent poursuivies en 1996 par des expériences françaises sur Mir (station spatiale) (expédition Mir Cassiopée [10]), suivies d'études en 1998 (expédition Mir Pégase) et en 1999 (expédition Mir Perseus). Foton-M2[6] hébergea aussi des pleurodèles en 2005.

Pleurodèles de Waltl en aquarium (sur Terre)

Les pleurodèles furent choisis pour leur organisme se prêtant bien à l'étude de la micro-gravité [7]. La femelle est en effet capable de conserver du sperme dans son cloaque pendant 5 mois, permettant une insémination sur Terre puis une fertilisation dans l'espace par stimulation hormonale. De plus leur développement lent permet d'observer les étapes clés de l'ontogenèse, de l'ovocyte aux larves.

Des études ont porté sur la capacité de régénération des pleurodèles (plus rapide dans l'espace, jusqu'à 2 fois dans les premières étapes[8]), ainsi que sur les étapes de développement et la reproduction dans l'espace[9].

Sur Terre, les effets de l'hypergravité (jusqu'à 3G) sur la fertilité des pleurodèles de Waltl ont également été étudiés[10], ainsi que sur la fertilité des pleurodèles nés dans l'espace de retour sur Terre [11] (ils étaient fertiles, et sans problème particulier).

D'autres amphibiens ont été envoyés dans l'espace, dont les pleurodèles Lissotriton vulgaris et Cynops pyrrhogaster, le xénope du Cap, la rainette Hyla japonica, ainsi que plusieurs grenouilles du genre Rana : Rana pipiens, Rana calestiana et Rana temporaria.

Notes et références

  1. Sandra Kuntz, et al. Cerebral and gonadal aromatase expressions are differently affected during sex differentiation of Pleurodeles waltl Journal of Molecular Endocrinology (2004) 33, 717-727 [1]
  2. Mitashov, V.; et al. La régénération de la cornée et des membres chez la pleurodèle durant et après un vol spatial de 13 jours [2]
  3. Grinfeld, S.; et al. Régénération des tissus dans l'espace (moelle épinière, muscles et os) chez l'amphibien Pleurodèle de Waltl. Life Sciences Research in Space, ESA SP-366. European Space Agency, 1994., p.181 [3]
  4. Experience Triton on BION-10: Study of peptidase-1 expression in embarked Pleurodeles females and detection of genetic abnormalities in their progeny[4]
  5. Grigoryan, E. N, et al. Urodelean amphibians in studies on microgravity: effects upon organ and tissue regeneration. Advances in Space Research, Volume 30, Issue 4, p. 757-764.[5]
  6. Domaratskaya et al, Studies on hemopoietic tissue of ribbed newt, Pleurodeles waltl, after the flight on board Russian satellite "Foton-M2" in 2005 [6]
  7. Gualandris-Parisot L, et al. Adv Space Res. 2001;28(4):569-78. Pleurodeles waltl, amphibian, Urodele, is a suitable biological model for embryological and physiological space experiments on a vertebrate.
  8. Grigoryan EN, Mitashov VI, Anton HJ. Urodelean amphibians in studies on microgravity: effects upon organ and tissue regeneration. Adv Space Res. 2002;30(4):757-64. [7]
  9. Dournon C & Houillon C 1985 Thermosensibilité de la différenciation sexuelle chez l’Amphibien Urodè le, Pleurodeles waltlii Michah. Conditions pour obtenir l’inversion du phénotype sexuel de toutes les femelles génétiques sous l’action de la température d’élevage. Reproduction Nutrition Développement 25 671–688.
  10. Aimar C, et al. Microgravity and hypergravity effects on fertilization of the salamander Pleurodeles waltl (urodele amphibian). Biol Reprod. 2000 Aug;63(2):551-8. [8]
  11. Dournon C, Durand D, Tankosic C, Membre H, Gualandris-Parisot L, Bautz A. Effects of microgravity on the larval development, metamorphosis and reproduction of the urodele amphibian Pleurodeles waltl Dev Growth Differ. 2001 Jun;43(3):315-26. [9]

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