- Arnulf de Lisieux
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Arnoul de Lisieux
Arnoul de Lisieux (entre 1105 et 1109-1184), fut évêque de Lisieux en 1141. Le roi d'Angleterre et duc de Normandie, Henri II Plantagenêt, en fit un de ses conseillers. Il démissionna de son évêché en 1181, et se retira dans l'abbaye Saint-Victor de Paris où il mourut.
Biographie
Arnoul appartenait à une famille d'ecclésiastiques qui ont favorisé son ascension. Son frère aîné Jean de Neuville était évêque de Sées, tandis que son oncle occupait le siège épiscopal de Lisieux. Mais Arnoul réussit parce qu'il était un brillant intellectuel. Son Traité du Schisme, les sermons qu'il prononça au concile de Tours (1163) et sa correspondance attestent de son niveau.
En 1141, les chanoines de Lisieux le choisirent pour succéder à son frère Jean à la tête de l'évêché de Lisieux. Arnoul se révéla un ardent prélat réformateur, à la fois soucieux de corriger les mœurs dissolues d'une partie du clergé et d'écarter les laïcs des charges religieuses. Sa réforme s'appuya notamment sur les chanoines réguliers. En outre, l'évêque de Lisieux entreprit vers 1160-1170 la reconstruction de sa cathédrale. Il se montra particulièrement novateur en adoptant pour le nouvel édifice le style gothique alors que la Normandie restait à l'âge roman.
Le roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri II Plantagenêt le remarqua. Le souverain lui confia des charges laïques dont celle importante de justicier. Ces nouvelles fonctions posèrent à Arnoul un dilemme. Un dilemme semblable à celui que connaissait son contemporain Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. En tant qu'évêque réformateur, il devait défendre les droits de l'église face à l'appétit des laïcs tandis qu'en tant que serviteur du roi d'Angleterre, il devait le soutenir dans l'affirmation du pouvoir royal. Cette position inconciliable, renforcée par l'assassinat de Thomas Becket, causa une dégradation des rapports entre Arnoul et Henri II. À partir de 1173, ces rapports tournèrent en querelle quand l'évêque de Lisieux choisit de soutenir la révolte du fils du roi, Henri le Jeune, contre son père.
Outre ce problème, la fin de l'épiscopat fut gâchée par un conflit avec les chanoines qui l'accusaient de dilapider les biens de l'Église. Le faste dans lequel vivait Arnoul éveillait les critiques des religieux mais selon lui, la grandeur de la dignité épiscopale devait aller de pair avec richesse et magnificence. Finalement, Arnoul obtint du pape et d'Henri II de se retirer dans l'abbaye Saint-Victor de Paris. Il y resta trois ans jusqu'à sa mort en 1184.
Bibliographie
- Neveux (F.), La Normandie des ducs aux rois Xe-XIIe siècle, Rennes, Ouest-France, 1998
- Poling Schriber (C.), The dilemma of Arnulf of Lisieux. New Ideas versus Old Ideals, Bloomington et Indianapolis, Indiana University Press, 1990, 183 p.
- Barlow (F.) ed., The letters of Arnulf of Lisieux, Londres, Royal Historical Society, 1939
- Bettant (Audry), Les sermons d'Arnoul, thèse de l'école nationale des Chartes, 2005
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