Plan de partage de la Belgique de Talleyrand

Plan de partage de la Belgique de Talleyrand
Plan de partition de la Belgique de Talleyrand, 1830

Le plan de partage de la Belgique de Talleyrand est un plan de partage de la Belgique attribué, tout à fait erronément, à l'ambassadeur français Talleyrand pour le partage de la Belgique après la révolution belge de 1830.

Talleyrand était partisan d'un état belge pourvu qu'il s'agisse d'une monarchie dotée d'un monarque faible et d'une armée symbolique espérant, un jour satelliser le jeune état et en faire un allié.

Ce plan de fut pas accepté et les grandes puissances européennes acceptèrent plutôt l'idée d'un État belge indépendant. Talleyrand y contribua.

Historique

Après la révolution belge de 1830, les grandes puissances étaient divisées sur la suite à donner aux désirs d'indépendance des Belges.

La France souhaitait la sécession, espérant lier le nouvel état par une relation privilégiée

Lorsque le roi des Français Louis-Philippe Ier accrédite à la cour de Londres un vieil ambassadeur de 76 ans qui a été l’un des principaux soutiens de la maison d’Orléans pour son accession au trône, il a pour objectif de régler avec l’Angleterre la question belge qui agite l’Europe post napoléonienne et menace à nouveau la sécurité du continent.

L’avènement de Louis-Philippe en juillet 1830, dû à un mouvement insurrectionnel, inquiète les cours européennes qui craignent la remise en cause de l’équilibre ancien restauré au Congrès de Vienne. Leur crainte est d’autant plus justifiée qu’aussitôt connue la victoire de l’insurrection à Paris, Bruxelles se soulève à son tour contre le roi des Pays-Bas.

Très rapidement le mouvement gagne en ampleur, la garnison hollandaise quitte la ville; la Belgique, partie méridionale d’un royaume établi en 1815, proclame son indépendance en octobre 1830 et un gouvernement provisoire est constitué.

Un embrasement au niveau européen est à craindre, les Alliés ne peuvent admettre une telle remise en cause des accords conclus à Vienne, aggravée par le fait que la Belgique indépendante se tourne naturellement vers la France qui vient de donner le pouvoir à un roi suspecté d’idées plus libérales que les souverains conservateurs de la Sainte Alliance.

Louis-Philippe, pour éviter à tout prix une nouvelle coalition contre la France, veut jouer l’apaisement et se tourne vers Talleyrand pour le représenter à la conférence de Londres. Talleyrand accepte la mission et le 6 septembre 1830, il est nommé par le roi Louis-Philippe, ambassadeur extraordinaire à Londres. Il est l’homme de la situation, sa nomination est bien perçue à Londres mais aussi par les autres Cours européennes. Il ne répondra d’ailleurs de ses négociations que devant le roi.

Le 4 novembre 1830, la Conférence de Londres, qui regroupe l'Angleterre, l'Autriche, la France, la Prusse, la Russie et les Pays-Bas, se saisit du problème belge et impose le jour même un armistice aux Belges et aux Hollandais. Le 20 décembre, l’indépendance de la Belgique est reconnue et le 20 janvier 1831, la conférence proclame la neutralité et l’inviolabilité perpétuelle de la Belgique.

Des problèmes difficiles, comme les limites du nouvel état, une intervention militaire hollandaise en août 1831, repoussée par les belges avec l’aide de l’armée française et le choix du monarque sont réglés et le 15 novembre 1831, a lieu la signature du traité reconnaissant officiellement l'indépendance et la neutralité de la Belgique, par la France, l'Autriche, l'Angleterre, la Prusse et la Russie.

La France de 1830, du moins certains ministres comme le Général Sébastiani, ont soutenu la sécession, espérant secrètement annexer ensuite l'intégralité ou au moins une partie du nouvel État. De leur coté, l'objectif principal des leaders de la révolution à Bruxelles, liés aux milieux républicains et bonapartistes, avec parmi eux des anciens haut fonctionnaires du Grand Empire, semblait être la réunion de la Belgique à la France. Après que ce projet eut été refusé par les autres puissances européennes, qui soutenaient toujours l'union du territoire avec les Pays-Bas, Talleyrand, en accord avec le Royaume-Uni, travailla sur un protocole de partition des Pays-Bas méridionaux, et la France fit accepter le principe d'«indépendance», alors que les Anglais y ajoutaient comme contrepartie le principe de «neutralité».

Talleyrand parle avec beaucoup de sévérité dans ses Mémoires du plan de partition.

Talleyrand entend bien que cette question soit utile à la France. Il préconise donc la création d’un royaume de Belgique «placé sous le gouvernement d’un prince quelconque, qui serait trop faible, pour nous inquiéter…»

Il repousse tous les projets qu’on lui transmet de Paris sur un projet de partage de la Belgique, il récuse toute idée d’un gouvernement républicain à Bruxelles, et exige «un voisin commode, et un allié fidèle». Le choix du souverain lui importe peu, il a d’ailleurs reçu des instructions secrètes de Louis-Philippe pour écarter le choix d’un prince de la famille d’Orléans.

Plus loin dans ses Mémoires vers janvier 1831, «Je n’entendis plus parler du malencontreux projet de partager la Belgique.»

Le plan de partage proposait la partition des Pays-Bas méridionaux :

Talleyrand manœuvra pour éviter de voir la Grande-Bretagne reprendre pieds aux portes de la France et la Prusse s'emparer des principales places fortes des provinces de Liège et de Namur.

Finalement, les puissances européennes acceptèrent plutôt l'idée d'un État belge indépendant.

Une citation, pourtant, est attribuée à Talleyrand en 1832: «Les Belges ? Ils ne dureront pas. Ce n’est pas une nation, deux cent protocoles n’en feront jamais une nation. Cette Belgique ne sera jamais un pays, cela ne peut tenir…». Rien ne permet d'affirmer que Talleyrand ait tenu de tels propos. Cette "citation" est apparue dans un article du journaliste Michel Bouffioux, son authenticité est plus que contestée;


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