- Pieter Coecke van Aelst
-
Pieter Coecke van Aelst pieter Coeck, gravure, Jan Wierix Naissance 14 août 1502
AlostDécès 6 décembre 1550
BruxellesNationalité Pays-Bas des Habsbourg Activité(s) Artiste-peintre Maître Bernard van Orley
Jan van DornickeÉlèves Hans Vredeman de Vries, Pierre Brueghel l'Ancien. Mouvement artistique Renaissance flamande Œuvres réputées La Cène, La Sainte Trinité Mécènes Charles Quint Influencé par Léonard de Vinci Albrecht Dürer, Récompenses peintre de la cour impériale modifier Pieter Coecke van Aelst ou Pieter van Aelst (Alost, 1502 - Bruxelles, 1550) est peintre, sculpteur, architecte et éditeur flamand.
Sommaire
Biographie
De tous les peintres flamands du XVIe siècle, Pieter Coecke van Aelst est peut-être celui qui a connu le plus de renommée de son vivant et après sa mort, dans les écrits des chroniqueurs de la peinture des anciens Pays-Bas qui rappelle la position éminente qui fut la sienne, aussi pour la peinture que pour la tapisserie mais également évoquant son activité en architecture et dans l'édition. Mais peu citèrent ses tableaux, ce qui fait que ce peintre, dont la biographie est mieux connue que celle de la plupart des peintres de son temps, est aussi celui dont le catalogue est le plus pauvre en peintures ou dessins qui puissent lui être attribués en toute certitude. Seuls ses livres d'architecture et une suite de planches gravées échappaient à toute discussion, ayant été publiés, sous son nom, de son vivant ou immédiatement après sa mort. (cf. Georges Marlier, la Renaissance Flamande)
Il fit son apprentissage à Bruxelles sous la direction de Bernard van Orley. Il accomplit vraisemblablement un séjour en Italie entre 1521 et 1525, où il découvrit les chefs-d'œuvre de l'Antiquité.
Après s'être installé à Anvers, il poursuivit à partir de 1527 l'atelier de son beau-père jan van Dornicke. Cet atelier était le type même de l'entreprise où l'on produisait en grand nombre et souvent à de multiples exemplaires tableaux de dévotions et tryptiques.
Hans Vredeman de Vries et bien d'autres collaboraient à la production. Coecke van Aelst forma également son gendre Pierre Brueghel l'Ancien.
Article détaillé : Arbre généalogique de la famille Brueghel.C'est au cours d'un voyage à Constantinople en 1533-1534 qu'il grava la série des sept planches en bois intitulées Mœurs et fachons de faire des Turcz (léguée par sa veuve en 1553), cartons de tapisseries.
Charles Quint le nomma peintre de la cour peu avant sa mort.
Coecke se rattache à l'École romantique d'Anvers, qui associe au réalisme et à la précision des artistes des Flandres, le sens de la mise en scène d'un Léonard de Vinci, par exemple dans La Cène. Sa conception méthodique de l'art italien de la Renaissance en facilita la diffusion dans les Pays-Bas méridionaux. Quoiqu'il dirigeât un atelier très actif et rentable, il ne reste que très peu d'œuvres de sa main, car une partie d'entre elles disparut sous les coups des iconoclastes calvinistes.
Toutefois, Coecke ne se risqua pas à des nouveautés originales et il occupe une place secondaire dans l'histoire de l'art, éclipsé par d'autres artistes comme son gendre et élève Pieter Bruegel l'Ancien.
Sa facette comme éditeur a été plus influente. En 1539, il entreprit d'éditer une traduction en langue néerlandaise de Tratado d'Arquitectura de Sebastiano Serlio. Elle fut déterminante pour l'expansion de la Renaissance aux Pays-Bas. La traduction anglaise de 1611 sera faite à partir de la version de Coecke, plus que de l'original en italien. Coecke a aussi publié une traduction de Vitruve.
Outre sa production picturale et éditoriale, Coecke a conçu des tapisseries et vitraux. Dans son atelier on a tissé les célèbres tapis de Les Faits des Apôtres, conçus par Raphaël Sanzio pour la Chapelle Sixtine.
La Cène, ou Le Dernier Repas du Christ et des apôtres
La Cène, ou Le Dernier Repas du Christ et des apôtres, est l'un des tableaux les plus célèbres de Pieter Coecke d'Alost. Il fut même l’« une des compositions les plus populaires de la peinture flamande au XVIe siècle »[1].
Maintes fois copiée, il existerait de par le monde 22 exemplaires de cette fameuse Cène [2], série[3] attribuée à l'atelier du maître anversois, sans qu’il fût cependant jamais possible de déterminer laquelle de ces œuvres était de la main même du maître.
Des deux exemplaires les plus connus, celui de 1530 du Musée d'art moderne de Liège, et celui de 1531 du Musées royaux des beaux-arts de Belgique à Bruxelles, aucun n’a pu malgré la qualité de sa facture prétendre au titre d’exemplaire original[4].
Le prototype fut dès lors considéré par tous comme perdu.
Or est réapparu sur le marché de l’art un tableau, à tort attribué en 1861 à Verrochio ou à Lorenzo di Credi. Il faisait ainsi partie sous une fausse attribution de la collection particulière des barons de Samatan et n'avait pu être ni analysé, ni même répertorié par aucun spécialiste.
Sous la direction de Jacques Lauprêtre, découvreur de cet exemplaire d’une facture admirable et d’une grande richesse picturale, une équipe de chercheurs apporta la preuve qu’il s’agissait bien du premier tableau de la série des Saintes Cènes. Utilisant l'infrarouge[5], leur étude révéla le mystère de ce tableau. La présence de Martin Luther, père de la Réforme protestante. Du fait du contexte politico-religieux de ce début du XVIe siècle aux Pays-Bas des Habsbourg, enflammés comme le reste de l’Europe par les idées novatrices de la Réforme protestante, Pieter Coecke fut contraint à dissimuler dans une œuvre picturale, sa pensée. Admirateur clandestin de Martin Luther comme bon nombre d’artistes et d’intellectuels de la Renaissance flamande, Pieter Coecke démontrait ainsi tant de son génie artistique que de son attachement à la cause luthérienne. Les menaces d’hérésie et le risque du bûcher expliquent sans doute les conditions de secrète cette création de cette huile sur panneau de bois.
Autres œuvres
Notes
- Georges Marlier, La Renaissance Flamande, Pieter Coeck d’Alost, éditions R. Fink, Bruxelles 1966, p.95
- Musées royaux des beaux-arts de Belgique (Bruxelles) en 1953 dénombra 22 exemplaires Lucie Ninane, Conservateur en chef du
- Les dates des tableaux constituant cette série s'échelonnent à 1527 à 1550
- M.J. Friedländer, Die Altneiderlandishe Malerei et M.J. Friedländer Jahrbuch de Prusse, 1917
- Système Osiris, Osiris Infrared Camera, invention du Dr Laurence Robinson
Références
- Georges Marlier, La Renaissance Flamande, Pierre Coeck d’Alost, éditions R. Fink, Bruxelles 1966, p.95.
- M.J. Friedländer, Die Altneiderlandishe Malerei et Jahrbuch de Prusse, 1917.
- Danièle Séraphin et Jacques Lauprêtre, Le Testament des ombres, mise en cène de Martin Luther par Pieter Coeck d'Alost, éditions Labor et Fidès Genève.
Bibliographie
- (fr)Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous, vol. 3, éd. Gründ, 1999 (4e éd.), 13440 p., p. 740
- Le Testament des Ombres - Mise en cène de Martin Luther par Pieter Coeck d'Alost de Danièle Séraphin et Jacques Lauprêtre, éditions Labor et Fidès Genève. Enquête quasi policière retraçant la stratégie de l’énigme du peintre flamand.
Catégories :- Peintre flamand (avant 1830)
- Peintre maniériste
- Peintre de la Renaissance
- Graveur flamand
- Architecte dans les Pays-Bas méridionaux
- Naissance en 1502
- Naissance à Alost
- Décès en 1550
Wikimedia Foundation. 2010.