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Pierre de Bruys
Pierre De Bruys (ou de Bruis) est un prédicateur français du XIIe siècle. Il est considéré comme un hérésiarque car son enseignement était contraire à la doctrine de l’Église catholique, mais certains milieux protestants voient en lui un précurseur des Vaudois et même de la Réforme. Il parcourut le Dauphiné, la Provence et le Languedoc et périt dans les flammes d'un bûcher qu'il avait allumé pour brûler des croix, vers 1131. Les sources d’informations le concernant sont rares et dérivent toutes du traité de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, Contra Petrobrusianos hereticos.
Sommaire
Sa vie
Aujourd’hui, on s’accorde pour dire que Pierre De Bruys est né vers 1095 dans le canton de Rosans, près de Gap, mais certains disent qu’il serait natif de la Vallouise (Hautes-Alpes) ; cette affirmation ne peut être totalement exclue quand on sait le succès que rencontrera quelques années après dans cette vallée du Briançonnais l’enseignement d’un autre hérétique plus célèbre, Pierre Valdo.
On ne sait pas grand-chose sur Pierre De Bruys[1], mais ce qui est à peu près certain c’est qu’il fut d’abord prêtre catholique avant que la hiérarchie ne le condamne et lui interdise de prêcher, ceci à une date imprécise mais, apparemment, entre 1112 et 1120. Refusant d’obéir, il continua à prêcher en tant que prédicateur itinérant, d’abord dans les diocèses d’Embrun et de Gap, puis en Provence. Aux alentours de l’année 1131[2], la population de Saint-Gilles (Gard), exaspérée de le voir brûler des croix, le précipita dans le bûcher où il périt.
Son enseignement
Pierre de Bruys n’accordait d’autorité qu’aux quatre évangiles qu’il interprétait d’ailleurs de façon très littérale. Il semble que pour lui, les autres livres du Nouveau Testament avaient moins de valeur sur le plan doctrinal car il doutait de leur origine apostolique et que, de toutes façons, les épîtres n’émanaient pas de Jésus-Christ puisqu’ils avaient été écrits par des hommes. Il rejetait aussi l’autorité de l’Ancien Testament, aussi bien que celle des Pères de l'Église et, bien entendu, celle de l’Église Catholique. Il méprisait enfin la hiérarchie et le clergé catholique et il n’hésitait pas à prêcher la violence et à mettre lui même en pratique son enseignement contre les prêtres et les moines.
Sur le plan doctrinal, il s’opposait à l’Église Catholique sur de nombreux points :
- il refusait tout d’abord le baptême des enfants car pour lui seule la foi personnelle peut conduire au salut or, les enfants en bas âge ne peuvent avoir la foi au moment de leur baptême.
- il n’acceptait pas la doctrine de la transsubstantiation, déniait toute valeur aux sacrements et tournait en ridicule les bonnes œuvres.
- pour lui, les églises ne servent à rien car l’Église de Dieu est constituée non de pierres mais de l’union des croyants rassemblés.
- enfin, il refusait de voir dans la croix un symbole sacré car, pour lui, l’instrument de la mort du Christ ne peut être adoré ni même vénéré ; les croix devaient donc être détruites en morceaux et brûlés, ce qui lui coûta d’ailleurs la vie !
Ses successeurs
Les successeurs directs de Pierre de Bruys sont connus sous le nom de Pétrobrusiens. Un ancien moine de l’abbaye de Cluny, Henri de Lausanne adopta ses enseignements vers 1135 et contribua à les répandre après la mort de Pierre de Bruys, après les avoir quelque peu modifiées, donnant ainsi naissance aux Henriciens[réf. nécessaire].
Sources
- Antoine Monastier, Histoire de l’Église Vaudoise - Lausanne 1847.
- J. Chevalier, Mémoires historiques sur les hérésies avant le XVIe siècle - Valence, Jules Céas et fils, 1890.
- Emmanuel Aegerter, Les hérésies du Moyen Âge - 1939.
- L. Wakefield, Walter Wakefield, et Austin Evans, Heresies of the High Middle Ages.
Notes
- ↑ La seule source primaire sérieuse est la lettre dédicace du Contra Petrobrusianos traité antihérétique rédigé vers 1140 par Pierre le Vénérable
- ↑ ou en 1140 d'après Michel Roquebert dans Histoire des cathares
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Catégorie : Religieux du Moyen Âge
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