Pierre Vincent Bertin

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Pierre-Vincent Bertin par Hyacinthe Rigaud

Pierre-Vincent Bertin, né à Reims le 1er novembre 1653 et mort à Paris le 11 décembre 1711, est un financier et amateur d'art français.

Sommaire

Biographie

Pierre-Vincent Bertin, seigneur d’Armenonville, était le fils de l’avocat Nicolas Bertin (v. 1626 – v. 1667) et de Catherine Vincent (décédée le 21 novembre 1686). Successivement trésorier général de la chancellerie en 1678, trésorier puis secrétaire du roi et son receveur général des parties casuelles[1], « [...] il avoit encore cette charge en 1702, mais plus tard, sa fortune monta. Le Régent, dès son arrivée au pouvoir, le fit un de ses plus intimes conseillers en matière de finance. En 1697, il quitta la rue Neuve-Saint-Augustin pour la rue Saint-Honoré, où il avoit acheté, pour l'embellir encore, le bel hôtel du doyen des conseillers d'Etat, Henri Pussort [...]. »

Par cette citation du Livre commode des adresses de Paris[2], on sait que sa fortune permit à Bertin d’acquérir en 1697 l’actuel hôtel Clarion Saint-James & Albany, lequel fut revendu par son fils, Louis-Charles Bertin de Blagny (Paris, 27 mars 1695 – Paris, 24 octobre 1742), au duc Adrien-Maurice de Noailles. Bertin épousera, le 18 avril 1690, Jeanne Françoise Elisabeth de Sauvion (1674 – Paris, 20 juillet 1712), fille de Françoise Geneviève Renouard de La Touranne et de Jean-Baptiste (26 septembre 1643 – octobre 1729), écuyer, conseiller du roi. Sous la Régence, sa fonction l’appela à collaborer avec le duc d'Orléans ce que le marquis de Dangeau rapporte dans son fameux Journal de la cour : « Vendredi 27 septembre 1715. M. le duc d’Orléans travaille presque tous les jours ou avec les gardes du Trésor royal, chez qui à l’avenir tout l’argent sera porté, ou avec Bertin, trésorier des parties casuelles, et Couturier est toujours présent à ces audiences-là. Ce prince veut travailler tous les jours jusqu’à quatre heures après midi… »

Bertin, amateur d'art

Bertin était un collectionneur avisé. De son cabinet de curiosités, on ne connaît que peu de choses sinon qu’il contenait plusieurs tableaux qui font la gloire de plusieurs collections mondiales. Ainsi, aux côtés d'uneAdoration des Mages de Véronèse on pouvait voir la Judith de Giorgione (Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage) ainsi que le Noli me tangere de Titien[3]. Bertin avait également acquis, du propre cabinet de Colbert de Seignelay, un Christ apparaissant à la Madeleine toujours par Titien[4] ainsi que la Léda de Paul Véronèse que lui racheta le Régent[5].

« Les meubles et les curiosités qui se trouvent chez lui sont d’un choix extraordinaire ; mais les rares tableaux des plus fameux maîtres que l’on y a veu [sic] pendant quelques années ont passé depuis peu dans d’autres mains. Le Brun, riche marchand, qui demeure assez proche de la Monnoie, en a eu la plus grande partie, que l’on peut alles voir chez lui »

Iconographie

  • Le portrait à mi-corps de Pierre-Vincent Bertin par Hyacinthe Rigaud a été peint en 1685, dans un environnement de palais imaginaire, à l'instar des effigies produites par Antoine Van Dyck que Rigaud admirait[6]. Bertin déboursa 300 livres ce qui correspond au tableau passé par le jeu des héritages dans l'ancienne collection Embrach puis dans l'ancienne collection Rau[7]. Ce portrait a été gravé en contrepartie par Pierre Drevet en 1688, « figure jusqu’aux genoux. L’estampe de moyenne grandeur. Elle est sans inscription […][8]. »
  • Quelques années plus tard, en 1689, Bertin revit ses prétentions à la baisse et ne sollicita de Nicolas de Largillière qu'un modeste buste drapé devant un fond de paysage[9]. Ce tableau sera gravé par Cornelius Martinus Vermeulen (ca 1644-ca 1708) en 1694, en contrepartie, et agrémenté d'un rebord de pierre[10].

Bibliographie

  • Michel Dessert, Argent, pouvoir et Société au Grand Siècle, Paris, 1984, p. 537-538.
  • Christine Favre-Lejeune, Les secrétaires du roi de la grande chancellerie de France, dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), Paris, 1986, p. 207-208.

Notes

  1. « On appeloit a parties casuelles les droits de finance que devoit payer annuellement tout détenteur d'un office vénal non héréditaire, s'il vouloir le conserver à sa veuve et à ses enfants. » Abraham du Pradel, Livre commode des adresses de Paris, Paris, 1692, I, p.108
  2. Abraham du Pradel, op. cit., p. 39. Voir aussi G. Brice, Description de Paris, 5e édit., 1701, in-12, p. 115-116.
  3. v. 1514. Huile sur toile, 109 x 91cm. Londres, National Gallery)
  4. Londres, National Gallery
  5. Ajaccio, Musée Fesch
  6. Stéphan Perreau, Hyacinthe Rigaud, le peintre des rois, Les presses du Languedoc, Montpellier, 2004, p. 40, fig. 23
  7. Huile sur toile, H. 136 ; L. 104,2 cm. Vendu chez Sotheby's à Londres le 9 juillet 2008, lot. 78 pour 409250 livres.
  8. « Catalogue de l’œuvre gravé du sieur Hyacinthe Rigaud, rangé selon l’ordre des temps qu’ont été faits les tableaux d’après lesquels les estampes qui composent cet œuvre ont été gravées ; avec les noms du graveur de chacune, l’année qu’elle a été produite et les autres éclaircissements nécessaires », dans Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des Membres de l’Académie de Peinture et de Sculpture, Paris, II, 1854, p. 169-170. Sous le cadre, à gauche : Peint par Hyacinte [sic] Rigaud ; à droite : Graué par Deriuet [sic]. Au-dessus de la marque du cuivre, à gauche : A Paris chez Audran rue St Jacques aux 2. Pilliers d’Or. Avec Privil. du Roy. H. 35 ; L. 25,6.
  9. Huile sur toile. H. 74 ; L. 64 cm. Saint-Pétersburg, musée de l'Hermitage
  10. Sous le trait carré, respectivement à gauche et à droite : N. de Largillère pinxit - C. Vermeulen sculpsit. ano 1694. Dessous : Petrus Vincentius Bertin. Voir Bibliothèque Nationale, département des Estampes, Fonds Sortais, Da 58, t.I. Reproduit dans Myra Nan Rosenfeld, Largillierre, portraitiste du dix-huitième siècle, Catalogue de l'exposition de Montréal, 19 septembre - 15 novembre 1981, p. 32, repr. fig V.

Galerie

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