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Pierre l'Arétin
Pour les articles homonymes, voir Arétin.Pierre l’Arétin (ou même Pierre Arétin), en italien Pietro Aretino, né le 20 avril 1492 à Arezzo et mort le 21 octobre 1556 à Venise, est un écrivain et dramaturge italien.
Sommaire
Biographie
Pierre l’Arétin est né en 1492 à Arezzo (l’Arétin signifiant « venant d’Arezzo »). Banni de sa ville natale, il passe une décennie à Pérouse avant d’être envoyé à Rome, où le riche banquier Agostino Chigi, mécène de Raphaël le prend sous son aile. L’Arétin fait parler de lui à Rome à travers ses satires mordantes et les Sonetti lussuriosi (Sonnets Luxurieux), pièces assez crues qui servirent d’accompagnement textuel à 16 illustrations pornographiques de Giulio Romano (Jules Romain). Cet écart lui vaut de perdre la protection du pape Léon X. Ses Ragionamenti, propos d’une prostituée à divers interlocuteurs tournés comme des raisonnements en forme de dialogue platonicien, tournent en dérision la société de son temps et particulièrement les sacrements religieux (vœux monastiques, mariage).
Après une tentative d’assassinat sur sa personne, l’Arétin part vivre à Mantoue, puis enfin à Venise (la ville italienne la plus opposée au pape) en 1527, où il demeure jusqu’à sa mort.
L’Arétin est l’auteur de cinq comédies (dont La Cortigiana et La Talenta) et de la tragédie Les Horaces (1546). Lors de son séjour à Venise, il publie également sa correspondance, mettant ainsi sous pression tout ce que l’Italie comptait de notables. Il n’épargne pas dans ses écrits satiriques les princes et les grands, ce qui le fait surnommer le Fléau des Princes : la plupart, pour éviter les traits de sa satire, lui font des présents considérables, quelques-uns, cependant, ne le payent qu’avec le bâton. C’est ainsi que François Ier et l’empereur Charles Quint le subventionnent en même temps, chacun espérant quelque dommage pour son rival. Par orgueil, il s’appelle lui-même le divin Arétin.
Sur la fin de sa vie, l’Arétin publie par ailleurs diverses œuvres pieuses (une traduction italienne des Psaumes de David, trois livres « sur l’humanité de Jésus Christ » ainsi qu’un livre sur la passion du Christ).
D’après la tradition, la mort de l’Arétin aurait été à son image : on raconte que, au cours d’un copieux repas, une plaisanterie particulièrement obscène provoqua chez l’Arétin une incroyable crise de rire, au point qu’il tomba à la renverse et se fendit le crâne.
L’Arétin était un ami personnel du Titien, qui fit au moins trois portraits de lui. Après sa mort, le pape Paul IV mit ses livres à l’Index. Il fut un proche de Giuseppe Betussi.
Citations
- « L’ambition est le fumier de la gloire »
- « Tout le temps qui n'est pas consacré à l'amour est perdu »
Bibliographie
- Les Trois livres de l'Humanité de Jesus Christ", traduits d'italien en françois par Pierre de Larivey, Éditions Honoré Champion, 2009.
- Lettres, trad. André Chastel et Nadine Blamoutier, Scala, 1988
- Ragionamenti, trad. Giovanni Aquilecchia et Paul Larivaille, Les Belles Lettres, 2 vol., 1998, (ISBN 2-251-73001-1) (ISBN 2-251-73001-6)
- Sonnets luxurieux, dessins de Giulio Romano, trad. Paul Larivaille et Alcide Bonneau, Payot, 1996
Sur Pietro Aretino :
- Bertrand Levergeois, L’Arétin ou l’insolence du plaisir, Paris, Fayard, 1999
Lien externe
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