- Pierre Jacques Chasles
-
Pierre Jacques Chasles fut un ecclésiastique et homme politique français.
Né à Chartres, le 9 juin 1753, mort à Paris, le 21 juin 1826.
Sommaire
Sous l'Ancien Régime
Fils d'un maître menuisier de Chartres, il rentra dans les ordres et devint le secrétaire particulier de l'archevêque de Tours qui le nomma chanoine à Chartres.
Sous la Révolution
En 1790, Pierre Jacques Chasles prête serment à la Constitution civile du clergé et fut élu maire de Nogent-le-Rotrou. Il pose sa candidature à l'évêché de Chartres mais ne fut pas élu. En 1792, il est élu député à la Convention par le département d'Eure-et-Loir où il siège parmi les Montagnards actifs, membre du club des Jacobins, où ses adversaires lui rappellent son ancienne appartenance au clergé. Un jour, excédé, il s'écria aux Jacobins : «On m'a reproché d'être prêtre ; je m'applaudis d'avoir été prêtre parce que, en vivant avec eux, c'est-à-dire avec tout ce qu'il y a de plus corrompu dans l'univers, j'ai appris à les mépriser et à combattre les scélérats qu'on nomme prêtres».
Il s'oppose au fait d'accorder des défenseurs au roi. Lors du procès de Louis XVI en janvier 1793, il vote la mort du roi. Représentant en mission dans les départements de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir afin d'accélérer la levée des 300 000 hommes (décret du 24 février 1793). Il porte des accusations contre les généraux de l' armée de l'Ouest, leur reprochant de vivre dans un «faste oriental». Il fut l'un des députés les plus acharnés contre les Girondins. En août 1793, il est envoyé en mission à l'armée du Nord. Il assiste à la bataille d'Hondschoote (6-8 septembre 1793) où il fut blessé à la tête et aux jambes. Représentant en mission zélé, il en devient suspect aux yeux de ses collègues de la Convention qui ne l'appréciaient guère, ceux-ci n'oubliaient pas qu'il fut en 1790 le rédacteur d'un journal royaliste Le Correspondant d'Eure-et-Loir. L'un des représentants en mission, Ernest Dominique François Joseph Duquesnoy écrivait au Comité de salut public : «Cet ex-chanoine est plus propre à faire la contre-révolution que la révolution. Faites-le rappeler bien vite !». Pierre Jacques Chasles fut donc rapidement rappelé à Paris. Il tenta de retarder son départ.
Accusé d'avoir pris la fuite lorsque Cambrai fut menacé, il se présenta à la Convention le 16 ventôse an II (6 mars 1794) s'aidant de béquilles pour présenter son rapport sur sa mission. On lui accorda la permission de lire son texte assis et couvert. Satisfaits, les députés de la Convention ne l'ennuyèrent plus. Jusqu'à la chute de Maximilien de Robespierre, Pierre Jacques Chasles se fit discret. Suspect après le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il se lance dans le journalisme, s'imaginant que le moment était venu où la presse condamnée au silence par Maximilien de Robespierre pouvait enfin faire entendre sa voix pour défendre la liberté. La réaction thermidorienne lui apporta quelques désillusions. Il fut compromis lors de l' insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795), dénoncé le jour même, et incarcéré sur la proposition d'un autre député thermidorien François-Louis Bourdon. L'amnistie du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) lui permit de retrouver la liberté.
Sous le Directoire
Compromis dans la conjuration babouviste, mais remis en liberté.
Sous le Consulat et le Premier Empire
Sous le Consulat lors de la création des droits réunis, il obtint un bureau de tabac. C'est de cette façon que Pierre Jacques Chasles mit un terme à sa carrière de révolutionnaire.
Sources
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987, 1998 [détail de l’édition]
- Histoire de la Révolution française de Jules Michelet
Catégories :- Membre du Club des Jacobins
- Décès en 1826
- Député de la Convention nationale
- Naissance en 1753
- Naissance à Chartres
- Ancien député d'Eure-et-Loir
Wikimedia Foundation. 2010.