- Pierre-Esprit Radisson
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Pierre-Esprit Radisson, né en France (probablement à Paris) vers 1636, décédé à Londres en juin 1710, fut un explorateur et commerçant de fourrures français en Nouvelle-France.
Sommaire
Biographie
On ne connaît pas précisément le lieu et la date de naissance de Pierre-Esprit Radisson, car son acte de baptême n'a jamais été retrouvé. Son père était originaire d'Avignon et sa mère de Saint-Malo, mais il est très probable que Pierre-Esprit soit né à Paris vers 1636. En effet, un acte notarié mentionne qu'il est originaire de la paroisse Saint-Sulpice à Paris[1]. Il est toutefois impossible de vérifier dans le registre de cette paroisse, car ce dernier a disparu dans le terrible incendie de 1871 qui a détruit toutes les archives anciennes de Paris.
Radisson arriva en Nouvelle-France à l'adolescence en 1652 et fut capturé lors d'un raid iroquois en 1653. Il fut par la suite adopté par ses ravisseurs et se familiarisa avec leurs coutumes. Après deux années passées avec les Iroquois, il s'évada pour revenir en Nouvelle-France et, recruté par Médard Chouart des Groseilliers qui avait entre-temps épousé sa demi-sœur, il devint coureur des bois dans les régions du Lac Michigan et du Lac Supérieur en 1659. À leur retour en 1660 à Trois-Rivières, ils ramenèrent une cargaison de fourrures sur plus de cent canots. Comme ils n'avaient pas de permis pour la traite des fourrures, le gouverneur de la Nouvelle-France Pierre de Voyer d'Argenson leur confisqua leurs butins et les soumit à l'amende.
Le précédent voyage leur avait cependant permis de découvrir la mer salée, la baie d'Hudson, dont parlaient les autochtones. Ils cherchèrent à lancer une entreprise de commerce mais ne reçurent aucun appui en Nouvelle-France. Des Groseilliers n'ayant pu obtenir justice lors d'un voyage en France, les deux explorateurs partirent pour Boston afin d'intéresser les autorités de la Nouvelle-Angleterre à des expéditions. Ils y rencontrèrent le colonel anglais George Cartwright qui les emmena en Angleterre et les présenta à la Cour du roi Charles II.
En juin 1668, ils partirent finalement d'Angleterre, conduisant deux navires marchands affrétés par le prince Rupert, l'Eaglet et le Nonsuch, vers la baie d'Hudson par le nord. Cette nouvelle route plus courte éliminait la nécessité de passer par le fleuve Saint-Laurent contrôlé par les Français. Seul le Nonsuch arriva à destination, Des Groseilliers à son bord, car l'Eaglet, avarié dans une tempête, dut retourner en Angleterre avec Radisson.
Lors d'un voyage à Londres en 1674, les deux explorateurs, insatisfaits de leur traitement par la compagnie, furent convaincus par le jésuite Charles Albanel de revenir à la France. Ils furent cependant froidement reçus par le gouverneur Louis de Buade de Frontenac, et Radisson retourna bientôt en France où il entra dans la Marine. Il participa en 1682 à un début de reconquête de la baie d'Hudson pour la France.
Radisson est pressenti en 1681 à Paris par un marchand canadien, Charles Aubert de La Chesnaye, qui reçoit l'année suivante une charte pour la traite des fourrures, la Compagnie du Nord. L'expédition doit fonder un établissement français à l'embouchure de la rivière Nelson. Radisson et Des Groseilliers, qui l'ont rejoint, arrivent à en prendre possession, grâce à une meilleure connaissance de la région et de ses habitants. Ils font de nombreux prisonniers, dont le gouverneur de la colonie anglaise, John Bridgar, et acquèrent une grande quantité de fourrures. Fiers de leurs succès, ils reviennent à Trois-Rivières, et pensent éviter de payer le quart sur les pelleteries, ce qui leur vaut d'être envoyés en France par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre pour que l'affaire y soit jugée[2].
Toujours frustré par les Français qui remirent aux Anglais un navire qu'il avait capturé, Pierre-Esprit Radisson passa de nouveau au service de la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1684 et mena des expéditions contre les Français dans la baie. Il obligea notamment son neveu à rendre Fort Bourbon à la Compagnie. Il dirigea ensuite le commerce de 1685 à 1687 à Fort Nelson à l'embouchure du Fleuve Nelson.
Devenu citoyen anglais en 1687, Radisson rentra en Angleterre où il termina l'écriture de ses récits de voyage. Il mourut à Londres en juin 1710 dans la pauvreté. Un registre paroissial londonien mentionne en date du 21 juin 1710 les funérailles d'un gentleman ruiné du nom de Pierre Radisson[3].
Honneurs
La localité de Radisson, dans la région du Nord-du-Québec, ainsi que la station de métro montréalaise Radisson ont été nommées en l'honneur de Pierre-Esprit Radisson. Une chaîne d'hôtels fondée en 1909 à Minneapolis, Radisson Hotels & Resorts, réfère également à cet explorateur français.
Notes et références
Dans la littérature
- Martin Fournier, Pierre-Esprit Radisson, 1636-1710 : Aventurier et commerçant, 2001, 314 p.
- Martin Fournier, Pierre-Esprit Radisson : Coureur des bois et homme du monde (1652-1685), Éditions Nota Bene, 1996, 125 p.
- Martin Fournier, Les aventures de Radisson : L'enfer ne brûle pas, roman, Éditions du Septentrion, 2011, 321 p.
- Donatien Frémont, Pierre Radisson. Roi des coureurs de bois, Montréal, Éditions Albert Lévesque, 1933, 264 p.
Voir aussi
Lien externe
Catégories :- Personnalité de la Nouvelle-France
- Explorateur français
- Compagnie de la Baie d'Hudson
- Date de naissance inconnue (XVIIe siècle)
- Explorateur de l'Amérique du Nord
- Décès en 1710
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