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Phénix fils d'Amyntor
Pour les articles homonymes, voir Phoenix.Dans la mythologie grecque, Phénix ou Phœnix (en grec ancien Φοῖνιξ / Phoĩnix), fils d'Amyntor, est, avec le centaure Chiron, l'éducateur d'Achille.
Sommaire
Mythe
Phénix est un jeune noble qui doit fuir la colère de son père. Celui-ci l'a en effet aveuglé après que sa concubine l'a injustement accusé d'avoir tenté de la séduire. Il se réfugie alors à la cour de Pélée. Ce dernier l'amène voir Chiron, qui lui rend la vue ; il en fait également son vassal en le nommant roi des Dolopes (un peuple d'Épire). Phœnix participe à la chasse du sanglier de Calydon au côté de Pélée.
Après la naissance d'Achille, Pélée lui en confie l'éducation. Henri-Irénée Marrou, dans son Histoire de l'éducation dans l'Antiquité (1948), appelle ce modèle celui de la « chevalerie homérique », et le trouve très similaire à la pré-féodalité carolingienne en Occident.
Il prend aussi part, très âgé, à la guerre de Troie, mais ne revient jamais en Grèce : il meurt sur la route du retour, alors qu'il accompagnait Néoptolème, fils d'Achille.
Phénix dans l’Iliade
Phénix, « le vieux meneur de chars », est l'une des figures touchantes de l’Iliade. Il apparaît au chant IX, à l'occasion de l'ambassade de Nestor, d'Ajax et d'Ulysse pour convaincre Achille de reprendre le combat. Il s'adresse à celui-ci quand l'ambassade a échoué, espérant le convaincre en lui rappelant son enfance. Son discours illustre l'idéal archaïque de l'éducation du jeune noble :
« Tu n'étais qu'un enfant, et tu ne savais rien encore du combat qui n'épargne personne, ni des Conseils où se font remarquer les hommes. Et c'est pour tout cela que Pélée m'avait dépêché : je devais t'apprendre à être en même temps un bon diseur d'avis, un bon faiseur d'exploits[1]. »
Achille l'appelle « mon bon vieux père » et lui témoigne respect et affection. De son côté, Phénix se remémore avec émotion l'éducation du jeune Péléide :
« Et c'est moi qui ainsi t'ai fait ce que tu es, Achille pareil aux dieux, en t'aimant de tout mon cœur. Aussi bien tu ne voulais pas toi-même de la compagnie d'un autre, qu'il s'agît ou de se rendre à un festin ou de manger à la maison : il fallait alors que je te prisse sur mes genoux, pour te couper ta viande, t'en gaver, t'approcher le vin des lèvres. Et que de fois tu as trempé le devant de ma tunique, en le recrachant, ce vin ! Les enfants donnent bien du mal[1]. »
Sources
- Apollodore, Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 12).
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (IX).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (XCVII ; CLXXIII).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VII).
- Les Retours [détail des éditions] [(en) lire en ligne].
Notes
Voir aussi
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