- Phèdre (auteur latin)
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Phèdre (écrivain)
Pour les articles homonymes, voir Phèdre.Phèdre (en latin Caius Iulius Phaedrus, en grec ancien Φαίδρος) est né autour de 15 av. J.-C. et mort vers 50 ap. J.-C. C'est un fabuliste latin d'origine thrace, affranchi de l'empereur Auguste.
Biographie
Les seuls renseignements dont on dispose au sujet du fabuliste proviennent de ses fables.
Né en Thrace, probablement dans la colonie romaine de Philippi, Phèdre vint comme esclave à Rome, sans qu'on sache dans quelles circonstances, peut-être encore tout jeune : les manuscrits le disent Augusti libertus ("affranchi d'Auguste"). Il eut en tout cas le moyen d'assurer sa propre formation intellectuelle, et bientôt le latin devient sa seconde langue maternelle. Rempli d'admiration pour les grands poètes de l'époque d'Auguste, animé de vives ambitions littéraires, il choisit un genre nouveau pour les Romains : les fables.
Sous le principat de Tibère, il publia ses deux premiers livres de Fables, mais sans doute donna-t-on à certaines d'entre elles une interprétation satirique sur l'actualité, ce qui eut pour conséquence d'attirer à l'auteur l'inimitié du puissant ministre Séjan, favori de Tibère. Son "prologue" du livre III veut être une justification publique : il nie toute intention ou signification cachée à ses apologues. Il est cependant possible qu'il ait été condamné pour délit ordinaire.
Dans l'"épilogue" du livre III, en fait, il s'adresse à Eutychus, personnage inconnu, difficilement identifiable au favori de Caligula, pour obtenir une absolution complète ; dans le quatrième et le cinquième livres, il ne fait plus d'allusion à ses mésaventures judiciaires et on en a déduit que sa supplique avait reçu un accueil favorable. Dans cet "épilogue", Phèdre affirme qu'il est languentis ævi, "très avancé en âge". On ne sait rien d'autre : il semble qu'il ait encore écrit sous Claude.
Œuvre
Phèdre a donc rédigé un recueil intitulé Phaedri Augusti Liberti Fabulae Æsopiae (Les Fables ésopiques de Phèdre, affranchi d'Auguste). Il compte cinq livres qui contiennent 135 fables versifiées. Chaque livre est précédé d'un prologue et suivi d'un épilogue à l'exception du livre I qui ne comporte pas d'épilogue.
Comme le titre du recueil l'indique, les Fables de Phèdre sont inspirées d'Esope bien qu'il s'en détache : "Aesopus auctor quam materiam repperit, hanc ego poliui uersibus senariis" (Esope qui a créé la fable en a trouvé la matière, moi j'ai poli celle-ci en vers sénaires) écrit-il dans le prologue du livre I.
Phèdre a fait preuve d'une relative inventivité, car seules 47 pièces sont directement empruntées à son prédécesseur Ésope. Qui plus est, Phèdre a opté pour le vers, là où Esope avait choisi la prose. L'auteur latin met en scène des histoires d'animaux, des personnages humains, mais aussi Esope lui-même. Les autres pièces de vers proviennent de sources diverses et de créations originales. Certaines semblent même être tirées de faits divers réels.
En dépit des qualités formelles de ses fables, Phèdre n'a pas atteint la gloire littéraire à laquelle il aspirait. Il n'est même pas reconnu par ses contemporains, qui l'ignorent au sens littéral du mot, et il s'en plaint d'ailleurs dans le prologue du Livre III. Il tombe dans l'anonymat des fabulistes au Moyen Âge, même s'il est abondamment pillé, et son nom ne sort de l'oubli qu'avec la découverte d'un manuscrit ancien par l'humaniste français Pierre Pithou qui publie en 1596 la première édition des cinq livres.
Il inspira Jean de La Fontaine dans la composition de bon nombre de ses fables.
L'ensemble des 135 fables connues de Phèdre a été transmis par divers manuscrits, mais aucun ne fournit le texte complet et intégral. C'est en collationnant les divers manuscrits que le texte de l'ensemble a pu être établi. Le manuscrit le plus important date du 9ème siècle et servit à Pierre Pithou pour son édition de 1596. De l'étude et de la collation des différentes sources, il résulte que la fin du livre I est perdue ainsi qu'une partie du livre V.
Bibliographie
• Phèdre, Fables, texte établi et traduit par Alice Brenot, Paris, Les Belles-Lettres, 1961.
• H. Zehnacker - J.-Cl. Fredouille, Littérature latine, Paris, PUF, 1993.
• Laffont - Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, Paris, Robert Laffont, 1994.- Portail de la littérature
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