- Philippe Ruhl
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Philippe Rühl
Philippe Jacques Rühl, né à Strasbourg, le 3 mai 1737, mort par suicide le 29 mai 1795, député du Bas-Rhin à la Convention nationale.
Fils d'un pasteur luthérien de Worms. Il faisait partie de la chancellerie du prince allemand de Linange-Hartenbourg (Leiningen-Hartenburg), possessionné à Dabo mais résidant en Allemagne, lorsque les événements de 1789 le décidèrent à rentrer en France.
Il fut nommé administrateur de son département en février 1791, puis élu à l'Assemblée législative du 1er octobre 1791 au 20 septembre 1792 où il se fit remarquer par ses idées avancées.
Réélu en tête des députés du Bas-Rhin à la Convention nationale, il présida sa première séance comme doyen d'âge des députés présents et se rangea parmi les Montagnards. Il devint commissaire chargé de surveiller la traduction des décrets, et le 20 novembre 1792, membre de la Commission des Douze, chargée d'inventorier les papiers trouvés dans l'armoire de fer aux Tuileries. Il fit des rapports sur les divers papiers trouvés, et insista pour qu'il fut procédé sans retard au jugement de Louis XVI.
Envoyé en mission, le 23 décembre 1792 avec Coustard et Couturier, dans les départements de la Meurthe, de la Moselle et du Bas-Rhin, il ne put participer au procès du roi. Il fut élu le 26 mars 1793 à la Commission de salut public, nouveau comité de défense générale, mais fut absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Marat. Le 28 mai 1793, il vota contre le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze la veille et le 30 il fit l'éloge du général Beauharnais.
Le 14 septembre 1793, il est élu au Comité de sûreté générale. En septembre 1793, il fut envoyé en mission dans la Marne et la Haute-Marne. Il brisa publiquement la Sainte Ampoule, qui contenait l'huile servant au sacre des rois (7 octobre 1793) et envoya les débris à la Convention nationale. À peine rentré, il fut envoyé, du 23 novembre 1793 au 8 janvier 1794, dans le Bas-Rhin pour y organiser un nouveau district en incorporant les communes de Neu-Sarrewerden, de Harskirchen et de Asswiller. Il occupa de nouveau la présidence de l'Assemblée du 6 au 21 mars 1794, et, comme Lindet, refusa de contresigner l'arrestation de Danton.
Le 9 thermidor, il se prononça contre Robespierre; toutefois il prit la défense de ses anciens collègues attaqués par la Convention et faillit être accusé en même temps qu'eux. Il participa à l'insurrection de prairial. Cette fois, il fut décrété d'arrestation, mais, en raison de son grand âge, resta consigné chez lui jusqu'au rapport final de Sevestre. Un des cinq "derniers Montagnards". Devant être traduit devant une commission militaire, Rühl se frappa d'un coup de poignard le 29 mai 1795.
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