Philippe Albert Stapfer

Philippe Albert Stapfer

Philipp Albert Stapfer

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Philippe-Albert Stapfer, à Berne le 23 septembre 1776 et mort à Paris le 27 mars 1840, est une personnalité politique suisse, ministre des arts et sciences en sous la République helvétique, de 1798 à 1800.

Sommaire

Stapfer, de son enfance à son accession au ministère

Il naquit le 23 septembre 1776, issu de lunion dun pasteur argovien et de son épouse, une native de Moudon. Tout le prédestina à une vie intellectuelle. Daniel, son père, soccupa intensément de léducation de son fils. Quant à sa mère, elle lui apprit la langue française dès son plus jeune âge. A lâge de 8 ans, Stapfer fut envoyé dans une école littéraire de Berne. Il y apprit les langues classiques : le latin ainsi que le grec ancien. « Stapfer vivait exclusivement pour ses études ». Il se distinguait des autres élèves notamment par le sérieux et la rigueur quil investissait dans son travail. Il ne fut donc pas surprenant quil fût accepté, à lâge de 16 ans déjà, à lAcadémie de Berne. Avant de suivre la voie de son père dans la théologie, Stapfer débuta ses études dans la rhétorique. Son premier ouvrage, De philosophia Socratis, quil publia à lâge de vingt ans, remporta dexcellentes critiques. En 1789, il décida de finir ses études à Goettingue, dont lAcadémie jouissait dune excellente réputation mondiale. Pour conclure sa vie détudiant, Stapfer entreprit deux voyages importants en 1791. Il séjourna tout dabord à Londres, il fut témoin des luttes entre partisans et opposants de la révolution. De Londres à Paris, Stapfer assista à « de violentes émeutes du peuple », dans une période importante de la révolution française. Durant ses voyages, Stapfer acquit « la connaissance la plus exacte de toutes les tentatives de réforme et de révolution » . En septembre de la même année, il revint à Berne à lâge de 25 ans, avec quelques sympathies pour la révolution française. A son retour en Suisse, Stapfer occupa diverses fonctions. Il fut nommé professeur de langue à lAcadémie de Berne, puis de théologie. En 1792, il devint membre du conseil supérieur de léducation, fonction par laquelle il acquit des connaissances sur létat des écoles primaires. Il soccupa également des affaires ecclésiastiques de Berne.

Si Stapfer était favorables aux idées révolutionnaires, il nétait cependant pas partisan de la manière dont les Français voulaient instaurer la république en Suisse. En avril 1798, il constitua avec Luthard une délégation, dans le but de faire part au Directoire français la situation dans laquelle Berne se trouvait. Sa participation dans cette délégation le fit connaître des autorités françaises. Grâce à son talent, sa culture et son assiduité au travail, mais surtout grâce à ses connaissances et son expérience dans lenseignement et le culte, Stapfer fut appelé, le 2 mai 1798, à la fonction de ministre des sciences, arts, travaux publiques, ponts et chaussés. Ce ministère incorporait de surcroit la gestion des écoles et du culte, même si sa dénomination nen faisait pas directement référence. Stapfer sempressa daccepter cette offre, pour servir son pays et le ramener dans une certaine stabilité.

Stapfer, ministre de léducation

Stapfer divisa son ministère en quatre sections : les églises, les écoles, les arts et les bâtiments. Dans le cadre de cette fonction, il convient de se consacrer uniquement à létude de sa deuxième section : les écoles. Dès son entrée en fonction en juin 1798, il sentoura de pédagogues de renommée, tel que Pestalozzi, le Père Girard, J.B. Fischer ou encore Zschokke.

En juillet de la même année, Stapfer remit au Directoire un projet provisoire concernant la réglementation des écoles. Les deux points les plus importants de ce projet consistèrent en la création dun conseil déducation ainsi que dune école normale dans chaque canton. Ces conseils eurent notamment pour buts de mettre en place les lois dictées par le Directoire, de veiller à lordre et luniformité dans les communes, ainsi que de nommer les nouveaux inspecteurs. En bref, les conseils déducation constituaient lautorité cantonale en matière déducation, subordonnés aux décisions du pouvoir central. Les conseils furent mis en place dans chaque canton, contrairement aux écoles normales. Le 25 octobre, Stapfer soumit un projet, plus abouti, au Directoire. Ce projet renferme les idées réformatrices que lon voudra apporter aux écoles de la République.

Les idées de réforme scolaire daprès le projet de loi Stapfer

Nouveaux rôles données aux écoles

Léducation joue un rôle central dans un changement de société. La société de demain sera en effet constituée par les enfants daujourdhui Ce rôle prend dautant plus dimportance, lorsque que lécole a pour nouvel objectif « déclairer le peuple ». Lécole devra en effet offrir à ses élèves une panoplie de nouvelles branches : géographie, histoire, géométrie, constitution de lhelvétique ou encore morale épurée . Sous lAncien Régime, le rôle des écoles élémentaires se caractérisait essentiellement par son aspect religieux. Stapfer estime que lécole doit apprendre aux enfants « leurs doits et leurs devoirs, et qui leur donne le degré de capacité nécessaire pour se vouer à une vocation quelconque qui les rende utiles à leurs concitoyens » . Lenseignement noublie cependant pas pour autant sa fonction religieuse. Les instituteurs, laïcs, ont pour mission de former de bons citoyens, et le ministre du culte de bons chrétiens . Plus concrètement, Stapfer donne trois buts à ses écoles.

Intégration à la vie civique

Aux enfants de la République, lécole aura pour mission de procurer « les connaissances nécessaires pour sacquitter de leurs devoirs » . Linstruction civique fait son apparition dans les écoles, elle devra occuper une place importante. Cette instruction se fera à laide dun manuel qui renfermera : « 1) un précis des lois civiles et criminelles; 2) un tableau abrégé des devoirs quun citoyen actif a à remplir, ainsi que des fonctions ordinaires il peut être élevé, avec une notice que chacune exige ; 3) les premiers principes de la constitution, de la morale et de la religion. »

On enseigne les devoirs que chaque enfant aura dans sa vie de citoyen. Parmi ces derniers, le citoyen devra notamment se responsabiliser et acquérir un esprit public. Linstruction civique sera accompagnée de visite de prisons ainsi que dhôpitaux .

Léducation au profit de la protoindustrialisation ou la lutte contre le paupérisme

Le deuxième rôle de léducation donnée aux élèves sera « de développer leurs forces intellectuelles et physiques et le germe des facultés industrielles que chacun perfectionnera ensuite dans la carrière dans laquelle il sera placé par les circonstances et ses besoins ou entraîné par son inclination » . Stapfer répond aux besoins de la protoindustrialisation. La Suisse possède une situation industrielle prospère au XVIIIème siècle, jusque vers les années 1770. Lindustrie devient une industrie de luxe et le travail ainsi plus complexe. Dans ce domaine, les Suisses sont fortement concurrencés par les Anglais et narrivent pas à fabriquer des produits de qualité équivalente . Dans cette industrie de plus en plus complexe, la Suisse a besoin dune main dœuvre plus qualifiée pour fabriquer de meilleurs produits. Par la même occasion, Stapfer désire lutter contre la pauvreté. Le paupérisme constitue un des maux importants de la Confédération du XVIIIème siècle, comme lillustre « lenquête sur la paupérisme de 1764 » dans le Pays de Vaud, à titre dexemple. Le morcellement des terres, issu de lessor des classes paysannes durant le XVIIIème siècle, appauvrit les agriculteurs, qui sont bien souvent endettés . Les classes les plus pauvres sont généralement assistées et constituent donc un poids pour la patrie. En faire une main-dœuvre utile, bon marché et suffisamment qualifiée, voilà une nouvelle fonction de lécole. Cest pourquoi Stapfer oriente son école surtout vers les « classes les plus nombreuses, les classes réservées aux travaux journaliers de la culture et de lindustrie» , pour leur apporter « la dignité de lhomme libre »67, « le vrai bonheur »67, mais également pour lutter contre le paupérisme et alimenter la protoindustrialisation. Pour y parvenir, Stapfer cherche à renforcer les aptitudes intellectuelles, physiques et industrielles de ses élèves. Intellectuellement, le ministre élargit le domaine denseignement et désire laméliorer par de multiples moyens : meilleure formation du régent, nouvelle méthode pédagogique . Lécole doit également développer les forces physiques de lenfant. Stapfer prévoit à cet égard linstauration dexercices de gymnastique et militaires . Finalement, lécole guidera ses élèves vers lindustrie. Linstruction des travaux manuels fait son apparition, accompagnée par des visites dateliers, pour apporter aux élèves le goût et les connaissances de lindustrie . Tous ces enseignements formeront les enfants aux nouveaux besoins industriels de la société. Quant aux filles, elles suivront une autre école, dès lâge de 10 ans, on leur apprendra « les travaux propres aux femmes » . Leur rôle ne soriente ainsi pas vers cette industrie de luxe.

Principes républicains et patriotisme

Lécole devra également inspirer aux enfants « lamour de la vertu et des principes républicains » . Quoi de plus normal, pour un régime nouvellement établi, que de glorifier ses propres principes en les enseignant à son peuple. Il nexiste cependant pas de propagande particulière envers les valeurs républicaines, dans les objets denseignement. Le patriotisme y est toutefois présent, dans loptique dintégrer le citoyen à la nation Suisse, nouvellement « une et indivisible ». On y enseignera en en effet « la constitution helvétique » , ainsi que « le dévouement à la patrie » . Lécole facilite ainsi la cohésion nationale.

Amélioration de la formation et de la condition des régents

Création décoles normales

Dans son projet de loi, Stapfer mentionne de manière claire cette question : « le gouvernement établira dans chaque canton une école normale pour fournir de bons instituteurs de campagne ». La création de ces écoles constituait un des projets les plus importants pour Stapfer. En effet, il « combattit pour la fondation de séminaire denseignement avec lénergie dun homme tellement convaincu de lexcellence de son dessein, quaucune difficulté nest capable de larrêter » . Parallèlement à son projet de loi, Stapfer se soucie fortement de la création de ces écoles. Il cherche tout dabord à instaurer un séminaire helvétique. Il confie à Jean Rodolphe Fischer, son premier secrétaire, la création dun tel établissement à Burgdorf. Face à létat de guerre et à la pénurie de lEtat, le projet ne put cependant pas aboutir .

Nouveau statut des régents

Les régents vaudois, sous lAncien Régime, ne disposaient daucun statut particulier et nétaient que peu valorisés. Stapfer veut renverser totalement cette situation : « Tous ceux qui rempliront lhonorable mission dinstruire les enfants de la République seront placés au rang de fonctionnaires publics, et associés aux magistrats du peuple dans toutes les solennités ceux-ci occupent un place distinguée. Ils porteront le nom dinstituteur. »

Les régents deviennent des instituteurs, dénomination par laquelle ils obtiennent un rehaussement de leur statut. De plus, ces instituteurs recevront diverses améliorations sociales. Un salaire minimum est établi et le gouvernement prévoit de leur fournir une maison et un jardin. A lâge de 65 ans, ils pourront bénéficier dune retraite, chose inexistante jusquà lors dans les écoles vaudoises. Par la création décoles normales et les améliorations sociales offertes aux maîtres décole, Stapfer se soucie de rehausser le niveau de lenseignement. Les instituteurs, parfois déjà incompétents sous lAncien Régime, devront enseigner à leurs élèves de nouvelles matières. Une meilleure formation des instituteurs apparaît donc comme essentielle dans le bon fonctionnement de cette école moderne.

Lutte contre la non-fréquentation

En voulant démocratiser son école, Stapfer veut en améliorer sa fréquentation. Il instaure ainsi à cet égard de nouvelles contraintes : « Les parents des enfants qui ne se soumettront pas aux règlements dinstruction, publiés par le gouvernement seront responsables de leur négligence et seront incapables dexercer les doits de citoyen, nen remplissant pas les devoirs, jusquà ce que leurs enfants se conforment à la loi sur léducation publique. »

Sil les parents persévéraient dans leur négligence, après avoir reçu une amende et des avertissements, la garde de leur enfant pourrait leur être retirée . Le principe dobligation nest cependant pas accompagné du principe de gratuité. Les parents délèves devront payer un écolage, ainsi quune « contribution réglée par le conseil déducation » , à partir dun certain seuil daisance. La non-gratuité de lécole ne devant pas constituer un frein à sa fréquentation, les parents les plus pauvres ne sacquitteront daucun frais et leurs enfants recevront habits et nourriture. Par linstauration de nouvelles contraintes, Stapfer espère lutter contre la non-fréquentation des écoles, phénomène qui se retrouvait souvent dans les campagnes. Pour combattre cette non-fréquentation, il aurait fallu sintéresser à ses multiples causes et les faire disparaître une par une . Des mesures plus contraignantes seront prises en décembre 1800, mais celles-ci namélioreront rien. Au contraire, les idées de liberté seront parfois mal comprises, et certains parents croiront avoir la liberté denvoyer leurs enfants à lécole ou pas .

Nouvelles méthodes pédagogiques

Ladoption de nouvelles méthodes pédagogiques joue également un rôle important dans la réforme de Stapfer, comme lillustre la grande correspondance quil entretint avec Pestalozzi . Stapfer et Pestalozzi « poursuivaient le même but, le progrès humain, et par le même moyen, une éducation meilleure » . Une méthode plus active remplace la méthode ultra individuelle des écoles sous lAncien Régime. On tâchera « doccuper utilement les élèves qui sont plus actifs ou qui ont devancé leurs camarades, pendant que linstituteur donnera son intention et ses instructions à dautres » . Lordre dans lequel lintelligence de lenfant sera formée constitue un point important de la nouvelle méthode scolaire de Stapfer. Pour accroître les facultés intellectuelles de lélève, Stapfer désire suivre « lordre que la nature suit dans leur développement » . On apprendra dabord à lenfant le sens et la mémoire, puis limagination et le jugement, suivi des facultés de combiner et réfléchir. Finalement, lenseignement se terminera par lusage de la raison . La méthode pédagogique prend un visage beaucoup plus complexe que celui quelle avait sous lAncien Régime, lon développait avant tout la mémoire et la discipline. Les châtiments corporels ne sont pas abolis, mais devront être infligés que « dans les cas les plus graves » . Stapfer prévoit détablir un règlement particulier à ce sujet. Le projet de réforme scolaire de Stapfer comporte encore une nouvelle facette. On tâchera dencourager les enfants à travailler ardemment, en leur apportant des privilèges en fonction de « leur conduite ou du degré de leur habileté » . Ces privilèges évolueront chaque semaine et détermineront la place de chaque élève en classe. Les enfants occupant les meilleures places recevront notamment une distinction quils porteront le dimanche. Finalement, dans les classes les plus pauvres, les meilleurs élèves porteront le nom délèves de la patrie. Ils pourront poursuivre leurs études « aux frais de la nation » .

Centralisation de ladministration

Si, dans les écoles vaudoises, les réglementations laissèrent passablement de libertés aux pasteurs, le projet de loi Stapfer savère beaucoup plus précis et contraignant. Les ordonnances ecclésiastiques de 1773 ne comportèrent en effet quun seul titre accompagné de dix articles, alors que le projet de Stapfer en comporte quatre pour soixante et onze articles. Stapfer désire uniformiser lécole à léchelle nationale en établissant des règles allant dans ce sens. Les exemples suivants en sont significatifs. Dans toute lHelvétie, lenseignement sera donné sur la base de manuels scolaires établis par le gouvernement , les classes seront organisées en trois degrés ou encore lâge dentrée à lécole sera fixé à 6 ans . Le fonctionnement des écoles doit être identique dans toute la Suisse, son autorité suprême étant nationale. Stapfer se soucie du respect de ses directives. A cet égard, il crée dans chaque canton un conseil déducation, dans le but notamment de contrôler que ses réformes soient réalisées. A léchelle inférieure, un inspecteur est nommé dans chaque district et est responsable de ses écoles. Un lien hiérarchique est ainsi tissé entre les écoles et leur autorité suprême, le ministère des arts et sciences. Les conseils déducation des différents cantons agiront cependant souvent de manière individuelle, ce qui ne facilitera pas luniformisation des écoles .


Sources éditées

Le projet de loi Stapfer sur les écoles élémentaires. 1798. Cité dans : LUGINBÜHL, Rudolf : Philippe-Albert Stapfer ancien ministre des arts et sciences : 1766-1840. Paris, Fischbacher, 1888, 415 p.

Questions relatives à lEtat des écoles dans chaque commune. 1799. Cité dans : STRICKLER, Johannes : Actensammlung aus der Zeit der Helvetischen Republik (1798-1803). Fribourg, Fragnière A. G., 1966, XVI. Band, pp. 265-266.

Bibliographie

ERNST, Martin : Philipp Albert Stapfer, Heinrich Pestalozzi und die helvetische Schulreform : eine kontextuelle Analyse. Zurich, Verlag Pestalozzianum, 2004, 74 p.

HAMELINE, Daniel : « Philippe-Albert Stapfer ou tous les faiseurs de plans n'étaient pas des coupeurs de têtes ». Dans : Léducation dans le miroir du temps. Lausanne, LEP Loisirs et Pédagogie, 2002, pp. 59-72.

LUGINBÜHL, Rudolf : Philippe-Albert Stapfer ancien ministre des arts et sciences : 1766-1840. Paris, Fischbacher, 1888, 415 p. (traduit de l'allemand)


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