- Phan-Thanh-Giang
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Phan-Thanh-Giang
Phan Thanh Gian, grand lettré, aura une carrière des plus brillantes, se verra confier des missions diplomatiques éminentes et sera investi des plus hautes charges de l'État auprès des souverains vietnamiens de Minh-Mang à Tu-Duc, successivement : vice-grand censeur du royaume, ministre et membre du Conseil secret, président du tribunal des rites, plénipotentiaire auprès du 1er gouverneur de la Cochinchine française l'amiral Louis Adolphe Bonard, chef de la mission extraordinaire envoyée à l'empereur Napoléon III aux Tuileries, à Paris, et enfin à son retour d'Europe, vice-roi des trois provinces occidentales de la Basse-Cochinchine.
Jeunesse
Phan Thanh Gian, fils d'un employé de rang inférieur de l'administration, est né dans un petit village près de Batri nommé Baothanh, en 1796 - mort, en août 1867, à Vinhlong. Phan Thanh Gian d'une intelligence précoce passa brillamment tous ses examens. Licencié es-lettres, puis docteur, il occupa auprès de Minh-Mang à la cour des mandarins à Hué un emploi de 2ème degré, puis rapidement il s'éleva au rang de vice-censeur du royaume, 1er degré, 2ème classe.
Ambassade extraordinaire du grand mandarin Phan Thanh Gian
Le roi Tu-Duc, de la cour de Hué, avait signé le traité de Saïgon le 5 juin 1862 et n'avait pas tardé à le contester en raison des concessions faites. il se décida à envoyer, à Paris, auprès de l'empereur Napoléon III une ambassade extraordinaire ayant à sa tête le plus fin de ses diplomates, Phan Thanh Gian. Le vice-grand-censeur du royaume était accompagné de deux autres mandarins et de soixante trois personnes attachés à son ambassade dont Truong-Vinh-Ky, mandarins inférieurs, secrétaires, soldats ou domestiques. Le roi les avait fait habiller de neuf et leur avait fait prendre toutes les provisions nécessaires pour une longue traversée ; ils avaient des ballots de riz, du poisson salé, des poulets, du thé, des vivres de toutes natures pour plusieurs mois, comme s'ils avaient dû prendre passage sur une jonque chinoise. Le 4 juillet 1863, ils embarquèrent sur le transport l'Européen et firent voile pour l'occident. Les ambassadeurs arrivèrent dans la capitale le 13 septembre et furent présentés le 18 septembre au ministre des affaires étrangères et à l'empereur Napoléon III, le jeudi 7 novembre 1863 au Palais des Tuileries. Ils apprirent, par la presse, que le gouvernement impérial était disposé à atténuer le traité de 1862. Après un court séjour, à Madrid, auprès de la reine Isabelle II d'Espagne ils arrivèrent, le 18 mars 1864, en Cochinchine à bord du Japon, pour annoncer à Tu-Duc le succès de leur mission.
La mort de Phan Thanh Gian, vice-roi des trois provinces occidentales de Cochinchine
Phan Thanh Gian, âgé de 74 ans, ayant rempli pendant une longue carrière les fonctions les plus élevées et les plus délicates avec un désintéressement le plus absolu, n'était pas homme à supporter les attaques injurieuses que ses adversaires politiques mettaient en circulation contre son honneur. Homme de paix et de conciliation, il voulait faire entrer son pays, à la suite de son voyage en Europe, dans une démarche de progrès à l'occidentale, comme l'avait fait si bien le Japon, et ne réussit pas à dissuader le roi Tu Duc et la cour de Hué de continuer une politique néfaste de refus, de sape, et de lutte armée. En conséquence, comprenant la résistance inutile, ne pouvant obéir aux ordres de son souverain, ni conserver à sa patrie les provinces dont il avait le gouvernement il donna l'ordre aux mandarins, pour préserver le sort des populations, de livrer sans résistance, en 1867, les citadelles des trois provinces occidentales, à la France. L'illustre Phan Thanh Gian se résoud donc à mourir. Il avait réuni sa nombreuse famille auprès de lui à Vinhlong. Ensuite il s'empoisonna devant tous ses parents en prenant une forte dose d'opium. Il avait fait préparer d'avance son cercueil et il avait adressé une lettre touchante au gouverneur français, l'amiral Pierre-Paul de La Grandière. Par le sacrifice de sa vie, Phan Thanh Gian avait voulu racheter les fautes de son gouvernement et essayer auparavant de lui rendre les trois provinces qu'il avait perdues. Cet auguste vieillard expira le 5 juillet 1867. Un détachement de soldats français lui rendit les honneurs funèbres en présence d'un immense concours de population. La fin de Phan Thanh Gian couronnait une vie pure et laborieuse.
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