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Persécution de Dèce
La persécution de Dèce (250) est une persécution brève et violente prenant place au IIIe siècle dans l'empire romain à l'encontre des nouvelles religions, en particulier, du christianisme. Dans les communautés chrétiennes, elle est la cause de mouvements tels que le novatianisme.
Sommaire
Origines
En 249, quand Dèce devient empereur, il promulgue un programme de restauration politique et religieuse pour faire l'unité de tous les habitants de l'empire autour de l'empereur et des dieux de Rome. L'empire affronte en effet des difficultés importantes : menaces croissantes sur les frontières, crise de la légitimité impériale. Aussi, il n'est pas étonnant que cet empereur manifeste le désir de mettre à mal les religions qui s'opposent à la religiosité romaine traditionnelle et notamment le christianisme. Ce dernier peut en effet passer pour une rupture de la paix des dieux (pax deorum) garante de l'ordre universel et du pouvoir romain. Leur refus de sacrifier peut aussi passer comme une offense directe à l'empereur : en période de crise cela ne semble plus acceptable à un pouvoir impérial fragilisé.
Événements
Selon la tradition chrétienne
En décembre 249, il ordonne ainsi à tous les sujets de l'empire d'offrir un sacrifice solennel aux dieux. La nouveauté de cet édit réside dans son caractère obligatoire et universel. Des commissions sont chargées de contrôler l'exécution des sacrifices par les habitants et de distribuer des certificats aux sacrifiants.
L’opération est brève mais très violente. Un grand nombre de chrétiens renient la religion chrétienne et sacrifient aux dieux. D'autres refusent d'abjurer leur foi : le pape Fabien (236-250) est tué, Origène est supplicié (250) mais survit. À Smyrne le martyr de Pionios nous est connu par des actes particulièrement fiables. Toutefois, cette persécution ne semble pas avoir fait autant de victimes que ne laisse supposer l’historiographie chrétienne. De plus, l'application de l'édit semble inégale dans les provinces : sévère en Afrique, la persécution est bien moindre en Gaule. Finalement pour l'État, le résultat n'est pas celui espéré car le ralliement est superficiel. En effet dès la fin de l'année 250, les chrétiens qui ont sacrifié demandent à l'Église leur réintégration.
C'est dans ce contexte que Cyprien de Carthage écrit de l'unité de l'Église catholique, afin d'avertir ceux qui se sont éloignés de l'Église qu'ils ne trouveront pas le salut de cette façon (« Salus extra Ecclesiam non est »).
Problèmes d'histoire
Cette persécution pose plusieurs problèmes à l'historien :
- Nous n'avons aucune trace de l'édit de persécution, alors que l'empire greco-romain entretenait des archives pour tout
- Aucun historien païen n'en dit mot
- Cyprien de Carthage survit à la supposée persécution en se retirant dans sa maison de campagne
- l'évêque d'Alexandrie en fait autant et survit de même
- Origène est arrêté, torturé puis relâché
- Certains chrétiens sont condamnés au bagne alors que l'édit perdu est supposé ne prévoir qu'une seule peine : la mort
Ce dont on est certains, c'est que Dèce fit exécuter tous les dignitaires chrétiens mis en place par son prédécesseur, Philippe l'Arabe, un empereur crypto-chrétien.
Conséquences
Le problème des lapsi[1] déclenchera la crise novatienne après que le pape Corneille (251-253) ait décidé de réintégrer les lapsi au sein de l’Église.
Notes
- ↑ Ceux qui ont cédé
Voir aussi
Liens externes
- Persécution de Dèce : une vision politique de cette crise ainsi qu'un grand nombre de liens.
Bibliographie
- Louis Robert, Le martyr de Pionios, Washington, 1994.
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