- Pelléas et Mélisande
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Cet article concerne la pièce de théâtre de M. Maeterlinck. Pour l'opéra de Debussy, voir Pelléas et Mélisande (opéra). Pour la musique de scène de Fauré, voir Pelléas et Mélisande (Fauré).
Pelléas et Mélisande est une pièce de théâtre symboliste en cinq actes de Maurice Maeterlinck, créée le 13 mai 1893 au Théâtre des Bouffes-Parisiens. C'est un drame intemporel, avec une atmosphère de légende : les personnages apparaissent sans histoire, on ne connaît pas leur passé.
Sommaire
Personnages
- Arkël, roi d'Allemonde, père de Geneviève
- Geneviève, mère de Pelléas et de Golaud
- Pelléas et Golaud, petits-fils d'Arkël
- Mélisande
- Yniold, fils de Golaud
- un médecin
- le portier
- servantes, pauvres, etc.
Résumé de la pièce
L'histoire générale est une histoire d'amour et de jalousie entre trois personnes : Mélisande, Golaud et Pelléas. Tout commence dans le château d'Arkël : Geneviève a reçu une lettre de la part de son fils Golaud lui mandant son prompt mariage avec Mélisande, à rebours des vœux de son grand-père. Chose étonnante au théâtre, la rencontre entre Golaud et Mélisande est représentée après la scène évoquée précédemment alors que celle-ci lui est postérieure dans le déroulement des faits. Cette rupture dans la chronologie de la mimésis[Quoi ?] sera d'ailleurs supprimée dans le drame lyrique composé par Debussy. Cette rencontre a lieu dans une forêt où Golaud est perdu alors qu'il chassait. Il rencontre Mélisande en pleurs, craintive, timide et envoûtante. Elle dit avoir perdu la couronne qu'un personnage mystérieux lui avait donnée. Golaud l'emmène avec lui dans son château, où se trouve son demi-frère, Pelléas. Avec le temps, Mélisande et Pelléas tomberont amoureux, mais tout n'est que non-dits : ils n'avoueront leur amour qu'à la fin. Cet amour n'est que très virginal, à l'aune du caractère candide des deux jeunes gens. Dans cette pièce, l'amour s'avoue « à voix basse ». La scène des aveux (IV, 4) coïncide avec l'acmé de la passion des deux personnages qui tente de s'exprimer, au sens étymologique : elle tente une sortie de ces deux corps prisonniers des convenances sociales. Cette seule étreinte passionnée est réprimée par Golaud dans le sang de Pelléas. À l'acte V, Mélisande a donné naissance à une fille, mais ce sursaut de vie ne peut atteindre Mélisande, qui se meurt, non de la blessure légère que lui a faite sur son bras Golaud, mais de celle, incurable et incommensurable, que celui-ci a faite sur son cœur et son esprit en tuant Pelléas.
Commentaire
Le Moyen Âge regorge de ces histoires d'amour rendues impossibles par les convenances ; si le XIXe siècle est le siècle où l'on redécouvre le Moyen Âge, la représentation scénique de celui-ci est soumise aux problématiques d'écriture théâtrale de l'époque ; ainsi, le XIVe siècle de Mérimée, dans La Jacquerie, ne témoigne pas que d'un regain d'intérêt pour le Moyen Âge mais aussi d'une recherche dramaturgique et dramatique dans le cadre de la naissance du drame romantique. Il en est de même pour cette pièce de Maeterlinck :cette histoire d'amour impossible et de jalousie est le support d'une dramaturgie que les historiens nomment « symboliste ». La pièce de Maurice Maeterlinck, ami des coryphées de ce mouvement du XIXe siècle tardif que sont Jean Moréas et René Ghil, est une variation sur la vision : la caractéristique dramaturgique majeure de la pièce est l'obscurité et la pénombre, cette faible luminosité couvre le péché de ces amants qui ne doivent pas être vus, mais aussi permet de s'élever à un niveau supérieur de vision : l'on peut toujours ne voir dans les phénomènes de ce monde que ce qu'ils paraissent, mais dans un lieu si obscur, ce niveau inférieur de vision est rendu difficile, mieux vaut s'élever au degré symboliste de la vision et voir à travers et au delà des phénomènes.
Mises en musique
Outre Debussy, plusieurs compositeurs furent également inspirés par l'œuvre du poète belge :
- Gabriel Fauré, qui composa en 1898 une musique de scène pour la pièce (suite pour orchestre opus 80), Pelléas et Mélisande, orchestrée par Charles Koechlin.
- Jean Sibelius, qui composa en 1905 une autre musique de scène (opus 46), Pelléas et Mélisande
- William Wallace en 1900, avec une suite d'orchestre,
- Arnold Schönberg en 1903, dans son poème symphonique du même nom (opus 5).
Voir l'Opéra de Debussy (1902) sur Wikipedia
À noter
- Une adaptation en comics a été réalisée par P. Craig Russell.
Lien externe
Catégories :- Pièce de théâtre belge
- Pièce de théâtre du XIXe siècle
- Œuvre littéraire à l'origine d'un livret d'opéra ou de ballet
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