Pcr en temps réel

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PCR en temps réel

Sommaire

Définition

La réaction en chaîne par polymérase en temps réel est une technologie ayant de nombreuses applications, basée sur une réaction enzymologique, la PCR et sur la mesure en continu de son produit.
Il existe différents appareils de PCR en temps réel.
A chaque cycle damplification, la quantité dADN total ou damplicon est mesurée grâce à un marqueur fluorescent. Lobtention de la cinétique complète de la réaction de polymérisation permet dobtenir une quantification absolue de la quantité initiale dADN cible, ce qui était très difficile à obtenir sans biais en PCR en point final. Du point de vue enzymatique, il ny a aucune différence théorique entre ces deux types de PCR. Vous êtes donc invité à consulter la page générale sur la Réaction en chaîne par polymérase . Grâce à l'extraordinaire puissance de la technique d'amplification de l'ADN par PCR, il est possible aujourd'hui d'établir un profil génétique à partir de quantités infimes d'ADN.

Historique

  • 1985 : Invention par Kary Mullis en 1985 de la technique de PCR (PCR).
  • 1991 : première utilisation de sonde (sonde dhydrolyse) en PCR publiée par Holland PM et collaborateurs.
  • 1992 : première détection du produit de PCR en temps réel à laide dun marquage au BET publiée par Higuchi R et collaborateurs.

Pourquoi quantifier en nombre de cycles?

La différence fondamentale de la PCR en temps réel avec la PCR en point final est que lintégralité de la cinétique mesurable (au-dessus du bruit de fond) est quantifiée. Les données de fluorescence peuvent donc être exprimées en logarithme afin didentifier facilement la phase exponentielle et mesurable, qui prend alors une apparence linéaire. Cette partie, alors appelée « segment quantifiable », permet de calculer la quantité dADN initial. CT quantification basic principle.png

Graphique de gauche (A:

Les cinétiques de PCR théoriques de trois échantillons (K, L et M) de concentration dADN initial décroissantes (considérons dun facteur 10 à chaque fois) sont représentées dans un repère semi logarithmique. Les mesures du bruit de fond ou trop influencées par lui (phase 1 et 2 dune cinétique mesurable de PCR) ne sont pas représentées.
(1) Zone des segments quantifiables de chaque échantillon (phase 3 dune cinétique mesurable de PCR). Les autres phases sont représentées en gris et nont pas dintérêt pour ce chapitre.
(2) Chacun des segments quantifiables permet de définir une équation de type Y = aX + B. Cette équation de droite modélise la phase exponentielle de la PCR après transformation logarithmique, même la partie qui nest pas mesurable à cause du bruit de fond. Les phases exponentielles des échantillons K, L et M sont représentées respectivement par les droites pleines bleu marine, turquoise et mauve. La pente « a » est dérivée de lefficacité de PCR. Puisque le même amplicon est détecté pour chaque échantillon, cest une constante et les droites sont parallèles. Lordonnée à lorigine « B » correspond à la quantité dADN au cycle 0. La modélisation du segment quantifiable permet donc théoriquement de déterminer directement la quantité dADN initial.
(3) En réalité, les mesures expérimentales ont toujours une erreur, aussi faible soit-elle, par définition imprédictibles et répondant à des phénomènes stochastiques. Si des échantillons de concentrations K, L et M étaient amplifiés plusieurs fois, on obtiendrait autant de cinétiques différentes, bien que très proches (leurs segments quantifiables sont respectivement représentés en rouge, rose et orange). Chacune de ces mesures permet détablir une nouvelle équation de droite représentée en pointillés de la même couleur. Différents ordonnés à lorigine (B) sont alors mesurés. On considérera que les deux droites représentées pour chaque échantillon représentent lerreur maximum de la technique. La différence entre leurs B (EK, EL et EM) représente donc lincertitude de la mesure pour chaque échantillon. Cette incertitude est considérable. Dans lexemple, elle est suffisante pour que lon puisse mesurer L plus concentré qu K ou M que L mais en réalité, elle est souvent bien plus grande que cela (deux à quatre ordres de grandeur).
(4) Remarquez que lincertitude sur la mesure nest pas identique pour chaque échantillon (EK est inférieure à EL, elle-même plus petite que EM). Une projection de léquation de droite sur laxe des ordonnées ou une de ses parallèles donne une incertitude concentration dADN initial dépendante.

Graphique de droite (B:

(1) Les équations déterminées à partir des segments quantifiables peuvent être extrapolées jusquà laxe des abscisses, même si on obtient un point mathématique sans réalité biochimique.
(2) Les droites modélisant lerreur expérimentale (en pointillés et rouge, orange ou rose) permettent alors de définir de nouvelles incertitudes EK, EL et EM. Remarquez que ces incertitudes sont plus grandes que dans le graphique (A) mais de taille identique entre elles. Lerreur sur la mesure est donc devenue concentration dADN initial indépendante (3).
(4) Il est possible de projeter les équations de droite sur une parallèle à laxe des abscisses coupant les segments quantifiables par le milieu. Ce segment sera appelé « seuil de détection ».
(5) Les valeurs en X (en nombre de cycles) de ces intersections sont généralement nommés CT (de langlais Cycle Threshold pour "cycle du seuil"), mais parfois aussi CP (de langlais Crossing Point pour "point de croisement"). Ce sont des valeurs mathématiques définies sur lespace des réels positifs et non des entiers positifs (bien quune fraction de cycle nait aucune réalité expérimentale). Ces valeurs sont inversement proportionnelles à la quantité dADN initial, et lincertitude sur la mesure est minimisée au maximum (en général inférieur à 5%).

La quantification en passant par une valeur mathématique en nombre de cycle (CT) permet donc dobtenir des résultats fiables, mais nest pas exploitable directement. Afin dobtenir la quantité dADN initial, il va falloir réaliser de nouvelles transformations mathématiques qui nécessitent de connaître lefficacité de PCR. Cette dernière est généralement déterminée grâce à une gamme détalonnage.

Gamme d'étalonnage

PCR calibration range.png Graphique de gauche (A:

Neuf échantillons (F, G, H, I, J, K, L, M et N) de concentration en ADN initial décroissante (dun ordre de grandeur à chaque fois) ont été amplifiés par PCR dans une même expérience. Chacune des cinétiques a permis de déterminer son CT propre, déterminé en nombre de cycle. Les concentrations en ADN sont connues en nombre de copies par tube (F70 millions et N0,7). Les données représentées correspondent à lexpérimentation « n », exemple parmi un grand nombre de dupliqués indépendants dans le temps, pour les lots des réactifs et pour les expérimentateurs. La fluorescence est exprimée en unités arbitraires et bruit de fond a été normalisé. Notez quaucune amplification na été obtenue pour léchantillon Nn.

Graphique de droite (B:

Les moyennes des CT en fonction de la quantité dADN initiale de tous les dupliqués de gamme ont été reportées dans un repère semi-logarithmique. La droite détalonnage moyenne a été modélisée à laide dune régression linéaire. La variabilité représentée nest pas la SEM mais la dispersion (ou étendue) des mesures. Une gamme moyenne a été représentée afin dillustrer les limites de la méthode, mais chaque gamme individuelle est néanmoins extrêmement robuste, avec le chiffre significatif du coefficient de détermination (r²) généralement à la quatrième décimale après la virgule (exemple : 0,9996) ! Il est donc utile de réaliser les droites détalonnage en PCR sur tableur, car les logiciels de la plupart des thermocycleurs sont beaucoup moins discriminants et ne peuvent modéliser quune gamme individuelle. Cette gamme moyenne fournit plusieurs informations :
(1) La phase « détectable et quantitative de la PCR » : Tous les échantillons sont détectables et salignent avec les autres points de leur gamme individuelle. Cette phase comprend généralement des concentrations dADN initial allant de la centaine à la centaine de million de copies. En dessous, les phénomènes stochastiques deviennent très perceptibles mais peuvent être compensés par une multiplication des mesures. Au dessus, la phase de « bruit de fond » nest plus assez importante pour pouvoir être correctement déterminée. Cela pourrait être compensé par un protocole de PCR ayant une efficacité très faible mais il est généralement plus simple de diluer léchantillon.
(2) La phase « parfois détectable mais non-quantitative de la PCR » : Elle comprend les concentrations dADN initial de lordre de la copie à la dizaine de copie. Le pourcentage déchantillons détectés (pour cet exemple) a été indiqué pour les concentrations M et N, soit 83% pour une concentration moyenne de 7 copies et 28% lorsque trois tubes sur quatre contiennent une copie (concentration 0,7 ou -0,15 en log). La dispersion des mesures (et donc la marge derreur) devient beaucoup plus importante. Notez quun certain nombre de mesure M et N saligne convenablement avec leur gamme individuelle, mais ceci est du à la chance. Seule une multiplication des gammes permet donc de déterminer avec précision cette phase.
(3) Une gamme étalon de PCR devenant une droite dans un repère semi-logarithmique, il est possible de la modéliser par une équation de type Y = aX + B  :
  • Y est le CT mesuré par le thermocycleur.
  • La pente (a) est une fonction de lefficacité de PCR, cette dernière pouvant être calculée par léquation:
E = (indice\;du\;logarithme)^{\frac{-1}{pente}} = \sqrt[-pente]{indice\;du\;logarithme}.
Notez que le schéma correspond au cas le plus fréquent la concentration est exprimée en logarithme décimal (= d'indice 10). Cette pente est souvent considérée comme une constante pour lamplification dun amplicon particulier avec un protocole expérimental donné. La pente ou lefficacité peuvent être employés pour quantifier les échantillons.
  • X est la concentration dADN initial exprimée en log (de copies/tube, de ng/µl, dunités arbitraires, etc.).
  • B est un point mathématique qui na aucune réalité expérimentale (log 0 = 1/∞). Il peut néanmoins être utilisé pour calibrer les expériences de PCR (souvent nommée « run ») entre elles. Si les différentes gammes avaient été calibrées par leur intercept à l'origine (B), la dispersion serait apparue comme beaucoup plus faible, sauf pour les points M et N.
(4) La droite de régression ne passe pas au centre de la dispersion des différentes mesures pour les concentrations M et N, on constate un « amortissement » de la pente. Si lon considère CT moyens L à N, ils seraient mieux modélisés par un polynôme du second degré. Certains logiciels associés aux thermocycleurs permettent de prendre en compte cet « amortissement ». Il convient cependant de noter que :
  • Cet « amortissement » est extrêmement variable dune gamme individuelle à une autre, et la correction modélisée ne correspond probablement pas à ce qui se passe dans léchantillon quantifié. Les logiciels commerciaux modélisent cet « amortissement » sur une seule gamme, même si celle-ci comporte des biais évidents, et peuvent donc induire des erreurs très importantes que lutilisateur novice ne décèlera pas forcément.
  • Limprécision sur la quantification à ces concentrations est tellement importante quune modélisation de « lamortissement » est peu pertinente.
  • Cet « amortissement » correspond, lorsque des gammes moyennes sont réalisées, à un abaissement de la pente, donc à une augmentation de lefficacité de PCR, alors que laccroissement des effets stochastiques devrait labaisser. Il faut noter alors que cet « amortissement » est généré principalement par la concentration la plus faible (N, soit 0,7 copies). Or aucune amplification ne pourra se faire sil ny a pas au moins une molécule dADN initial. Le biais qui en résulte dans la distribution gaussienne de lerreur est susceptible de provoquer cet « amortissement moyen ».

Il faut avoir conscience que si la gamme d'étalonnage démontre l'aspect quantitatif du protocole expérimental, il est difficile d'éviter tous les biais potentiels, comme une différence de composition chimique entre le solvant des échantillons (milieu complexe d'ADN complémentaire, présence d'ARN, de protéines, etc.) et le diluant des points de la gamme (généralement de l'eau).

Transformation de CT (ou CP)

Le maxima de dérivé seconde

Applications

  • mise au point d'amorces
  • détection de mutations ponctuelles
  • dosage d'OGM dans des produits pour la consommation humaine
  • quantification
  • détection spécifique et sensible de pathogènes d'intérêt vétérinaire - Quantification de la charge bactérienne, virale ou parasitaire

Bibliographie

Liens externes

courbe de fusion

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