- Pays Haut
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Le Pays-Haut est un pays du nord de la Meurthe-et-Moselle. Il regroupe une soixantaine de communes allant de la frontière belge aux environs d'Audun-le-Roman.
Géographie
Le Pays Haut est constitué d'un large plateau délimité à l'ouest par la plaine de la Woëvre, à l'est par la vallée de la Moselle qu'il domine, au nord par la Belgique et le Luxembourg, au sud par la vallée du Rupt de Mad.
Loin d'être uniforme, le Pays Haut présente différents types de paysages :
- Le plateau minier et agricole : bien que l'activité minière (aujourd'hui disparue) s'y soit largement développée depuis la fin du XIXe siècle, le Pays-Haut a conservé une importante activité agricole essentiellement céréalière, qui occupe 80 % de la superficie, avec des paysages de type "open fields".
- De nombreuses forêts, qui recouvrent encore une partie du territoire, les plus vastes se situant sur les sommets des côtes de Moselle (nombreuses forêts domaniales).
- Les vallées étroites et boisées, parfois profondes, dont la sidérurgie avait transformé le paysage. Ayant accueilli une très importante population, ces vallées traversent aujourd'hui une crise profonde en raison de la disparition des activités sidérurgiques. Les friches industrielles (usines désaffectées, cités ouvrières) se multiplient tant dans la vallée de l'Orne (Joeuf, Auboué...) que dans celle de la Chiers (Longwy) pour la Meurthe-et-Moselle, la troisième vallée sidérurgique étant située en Moselle, sur la Fensch. Cette rivière, comme l'Orne, est un affluent de la Moselle (la Chiers est un affluent de la Meuse).
Géologie
Le sous-sol du Pays Haut est calcaire, comme la presque totalité du sous-sol en Lorraine, exception faite du massif vosgien.
Ce sous-sol calcaire date du Jurassique moyen, dit Dogger. Il est le résultat d'une série d'immersions et d'émersions d'une vaste pénéplaine sableuse par des mers plus ou moins chaudes et profondes, déposant des couches alternativement dures (calcaire et grès) et souples (argile et marne). Ce phénomène donnera naissance à l'entité géologique dite « bassin parisien ».
Au cours des ères tertiaires et quaternaire, les changements climatiques, l'érosion et l'influence des mouvements tectoniques du Massif des Vosges voisin poursuivront le modelage des paysages du pays haut.
La géomorphologie du Pays Haut se caractérise par un plateau incliné d'Est (sommet des côtes de Moselle, partie la plus élevée, dépassant en plusieurs points les 450 m d'altitude) en Ouest (vers la plaine de la Woëvre, marneuse, au pied des côtes de Meuse). Les reliefs sont peu marqués mais certaines vallées sont relativement encaissées, sous l'action de cours d'eau ayant acquis la puissance suffisante pour "inciser" le plateau. C'est le cas des affluents de la Moselle ou de la Meuse, comme l'Orne à partir de Hatrize, la Chiers au nord, et la Fensch entre les deux, et même des sous-affluents tels le Woigot dès en amont de Briey ou la Crusnes à partir de Serrouville.
Le fer
La principale caractéristique du sous-sol du Pays Haut, est le gisement ferrifère qui s'étend sur 94 000 hectares d'un seul tenant. Affleurant au niveau des côtes de Moselle, il s'enfonce vers l'ouest, atteignant 267 m de profondeur à Bouligny, mine de fer la plus occidentale du bassin (et la seule située en Meuse).
Ce filon ferrugineux d'origine sédimentaire a environ 175 millions d'années. Il est constitué d'une douzaine de couches sur une trentaine de mètres d'épaisseur en moyenne.
Seules quatre couches sont véritablement exploitables, car mesurant entre 2,4 et 7 m d'épaisseur.
La teneur en fer du minerai exploité est de l'ordre de 32-34 %, taux relativement faible qui a donné comme surnom au minerai, la Minette lorraine et qui a entraîné une interruption de l'exploitation dès lors que des gisements plus riches et plus rentables avaient été découverts ailleurs dans le monde. En fait, très peu de mines ont fermé par épuisement de la ressource (à partir de 1967). Parmi elles, celle de Landres, dont le personnel a heureusement été totalement reclassé au sein de la mine voisine de Mairy-Mainville (31 décembre 1968). Toutes les autres mines ont ensuite cessé leur activité par manque de rentabilité (la dernière en 1997, à Audun-le-Tiche).
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