- Paul Dardé
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Fichier:Paul Dardé "La douleur" musée d'Orsay Paris France.JPG
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Paul Dardé (1888 - 1963) est un sculpteur français né en le 4 juillet 1888 à Olmet (Hérault) et mort à Lodève (Hérault) en 1963.
Sommaire
Vie
Scolarisé à Lodève, il quitte l'école des Frères de cette ville, en 1902, au moment du Certificat d'étude pour seconder son père, fermier au domaine de Belbézet, là où il est né, à Olmet, village proche de Lodève. Tout en assumant son travail d'ouvrier agricole, il lit beaucoup, dessine et commence à sculpter des blocs rocheux. Maître Martin, notaire à Lodève remarque son travail et invite Max Théron, peintre et graveur, professeur de dessin au collège, à le rencontrer. Ce dernier lui enseigne les premières notions de dessin et de gravure et écrit des articles pour essayer de le faire connaître. De 1908 à 1912, il fait son service militaire à Montpellier où il obtient l'autorisation de suivre quelques cours aux Beaux Arts de cette ville. En 1912, ses déjà nombreux admirateurs lui permettent de suivre les cours de sculpture du Professeur Injalbert à l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris qu'il abandonne assez rapidement; ces mêmes admirateurs lui font octroyer une bourse d'étude en Italie. La même année, il entre dans l'atelier Rodin qu'il quitte cependant très rapidement. Il préfère être seul et retourner à Lodève, où il monte un premier atelier, plutôt que d'accepter la proposition de succéder à Rodin dans son hôtel particulier. En 1914 il est engagé comme brancardier; fortement atteint moralement il est hospitalisé et restera toujours marqué par les horreurs de la guerre. En 1918 il épouse Alice Caubel de Lodève. Il expose au Grand Palais à Paris "Eternelle Douleur" et le "Grand Faune" (Grand Prix National des Arts 1920) ; sculptures qui du jour au lendemain le propulsent au sommet de la gloire. Et les commandes affluent comme celle d'un "Laocoon" par la Ville de Paris. Il installe un nouvel atelier à Soubès, où il effectue en 1919 la commande du monument aux morts. Et poursuit cette activité avec sept autres monuments commémoratifs jusqu'en 1926: Lodève, Clermont l'Hérault, Lunel, Limoux, etc., tout en répondant à de nombreuses commandes. Il peut alors installer son grand atelier près de Lodève en 1924 et il produit "l'Homme Préhistorique" des Eyzies, et en 1927 la "Cheminée Monumentale". Il travaille autant sur des sculptures que sur des dessins, des gravures et sur la calligraphie; 1928 "illustrations de Macbeth", 1930 "la Chanson de Roland". En 1931 : "Monument à Quinton" et surtout la magnifique "Thaïs" taillée dans un bloc de marbre racheté après la mort de Rodin. Mais il est obligé de subir la vente aux enchères de tous ses biens et passe alors une très mauvaise période, dont il se relève cependant en travaillant dans un autre atelier de Lodève, où il exécute "le Christ aux Outrages" . En 1936, dégoutté malgré tout de ses contemporains il se réfugie à St. Maurice de Navacelles sur le Larzac où il commence la construction de son propre atelier, dont il est l'architecte. Il y réalise notamment le "monument à Emma Calvé" commandé par la ville de Millau et de nombreuses autres œuvres sculptées: "Grands Conquérants", "Grands Musiciens", "Personnages Mythologiques" (faunes, vénus) etc. mais aussi des illustrations: "Hamlet", "Croisade des Albigeois", et surtout de remarquables dessins à la plume ou légèrement colorés. En 1956, gravement malade il est obligé de retourner à Lodève dans une petite maison de famille où il continue à travailler quelques ébauches et dessine de nombreuses figurations. Il ne veut plus rien vendre, ne serait-ce que le moindre dessin, et doit vivre chichement d'une petite pension allouée par la ville. Paul Dardé a été reconnu comme le sculpteur capable de rivaliser avec les plus grands. Son originalité réside non seulement dans la dimension colossale de ses œuvres, mais aussi dans le renouvellement du travail de la pierre en taille directe qu'aucun de ses contemporains n'était à même de produire. De plus, outre la puissance qui se dégage des blocs comme des dessins, s'exprime une émotivité intense qui ne peut laisser personne indifférent. Car la beauté est exaltée par la simplification des volumes mettant en valeur une profonde vitalité qui semble toujours respirer. Même si sa candeur et sa probité vis-à-vis de l'art l'ont écarté d'une publicité dont il réprouvait le côté factice, il n'en est pas moins vrai qu'il restera toujours l'une des sommités artistiques du XXe siècle. Ses œuvres sont maintenant dans des musées (Tokyo, Orsay, Mobilier National...) où ornent des lieux emblématiques (entrée du musée de la préhistoire des Eyzies, parc de Vizille, etc.). L'association "Mémoire de pierres" s'efforce de participer au rayonnement de Dardé et de favoriser la sauvegarde de son œuvre.
Œuvres
- Le monument aux morts de Soubès
- L'homme-chèvre, sculpture qui ornait le parc du château de Vizille
- Le monument aux morts de Lodève est constitué d'un groupe de 5 femmes et 2 enfants devant un gisant, symbolisant la douleur après la perte d'un père lors de la Première Guerre mondiale.
- Le monument aux morts de Saint-Maurice-Navacelles
- Le monument aux morts du Bousquet-d'Orb
- Le monument aux morts de Clermont-l'Hérault Il s'agit d'un cénotaphe avec à l'intérieur un gisant veillé par une femme nue, à priori une danseuse de Cabaret des années 20. Les interprétations sont multiples et compte tenu de la personnalité du sculpteur, cette provocation semble l'expression d'une révolte qui rattache cette œuvre aux monuments aux morts d'inspiration pacifiste.
- Le monument aux morts de Limoux (1924).
- Stèle à la mémoire des officiers de médecine à Béziers.
- Les Pleureuses
- La douleur[1] réalisée en 1913 en gypse (Musée d'Orsay) à Paris
- Faune guettant une nymphe (1924) (Musée de Lodève)
- L'Homme Primitif, 1931, Musée national de Préhistoire des Eyzies.
Citations
" Je sculpterai non pas pour ce monde puant et civilisé, mais pour les solitudes… Où ? Vous le savez : je travaillerai, à l'avenir, pour le Larzac"[2].
Grâce à une résistance cérébrale...j'ai tenu tête à des manoeuvres criminelles, j'estime pour moi que j'ai un grand devoir à accomplir - celui de venger les faibles qui n'ont pas pu se défendre et, malheureusement ont dû succomber dans des cas semblables. Lettres ouvertes de Paul DARDE, 1932, biographie de Christian PUECH page 144.
A voir
Notes et références
- autres titres de l'oeuvre: Tête aux serpents; Tête de Prostituée; Remords
- 1931, lettre à Jean Girou
Bibliographie
- PUECH Christian: " Paul DARDE, sculpteur, dessinateur de l'âme humaine ", 1992, première biographie, monographie,1er tome du Catalogue Raisonné. Cet ouvrage a été commandé à Christian PUECH, par Mme veuve Paul DARDE,(abandonnée de tous) qui l'a chargé de la redécouverte de son époux mort en Languedoc dans la misère et l'oubli en 1963. Et cela par contrat notarié en date du 14 octobre 1968. Une périlleuse mission que nul ne s'était engagé à entreprendre en France. En effet, Paul Dardé est un artiste indépendant et libre d'esprit, qui avait été persécuté pour ses idées politiques, religieuses, son antimilitarisme et sa façon anticonformiste de vivre et de s'exprimer. A la recherche d'un nouveau paradigme il s'était exilé vers 1935 plus de vingt ans sur le Larzac, avant de redescendre malade pour mourir dans une Sous-Préfecture. Christian Puech se bat depuis 1968 pour la redécouverte de Paul Dardé, dont il est à l'origine. Seul ouvrage à reproduire les "Lettres Ouvertes" de Paul DARDE de 1932 qui résument l'histoire tabou de sa vie héroïque. 500 reproductions, 256 pages, 23.5 x 31 cm, livre broché avec coutures. ISBN 2-9504899-1-5. Ouvrage rare et "à jamais d'actualité" selon un journaliste. Livre connu jusqu'à l'étranger. Diffusion : SARL Vision d'art, France.
Du même auteur:
" Paul DARDE " 1989.Catalogue d'exposition à la D.R.A.C. Epuisé.
" Vivre et mourir pour la Provence " José Mange, Peintre, Poète et félibre. 2003. ISBN 2-9504899-1-5. Première biographie sur cet artiste élève de Cézanne et ami de Signac, Mistral,Moréas..., mort dans la misère en 1935 à Toulon. Son œuvre occultée incarne la beauté rare et le charme fragile de la Provence authentique, secrète. Bernanos parle de J.Mange dans un de ses livres. Christian PUECH est à l'origine de la redécouverte de José Mange. Il prépare le Catalogue Raisonné. Diffusion : SARL Vision D'art.
" José Mange " biographie, extrait publié dans le Catalogue du Musée des Beaux Arts de Toulon 2003. Diffusion : Musée des Beaux-Arts de Toulon.
" De l'Autre à soi: rencontres, Isaac DOBRINSKY, artiste de l'Ecole de Paris " Décembre 2008. 160 reproductions, 160 pages, 21x29,7,livre broché avec couture, texte français et anglais, sous film à l'unité. "Isaac DOBRINSKY est un artiste émigré Russe,de confession juive, qui arrive à Paris en 1912. Ne cherchant ni la fortune ni la gloire, il rêve simplement d'un espace de liberté pour réaliser sa vocation et goûter au bonheur d'être soi-même. Son humanité le pousse vers la rencontre de l'autre, dont il livre sa vision des états d'âmes. C'est son unique moyen d'expression, d'extériorisation par le biais de l'Art. Mais l'Autre qui est-il? Double, triple !!! Un clair obscur de lumière, d'aveuglement et d'immanence. A la Ruche, refuge des artistes cosmopolites impécunieux de Montparnasse, il apprend à survivre et nous dit :"Mes valeurs ne sont pas celles du monde". En effet : où est la vraie liberté de choix de vie et d'expression? Que sommes-nous devenus ? Il heberge SOUTINE qui lui dira :"DOBRINSKY tu as été mon maître" et fréquente MODIGLIANI dont un dessin lui, sauvera la vie en 1942...Cette éloquente fresque d'actualité et le sens de la vie inédite de l'artiste mis en perspective par Christian PUECH émeut le spectateur jusque dans ses tréfonds. Elle est sans pareille dans l'Ecole de Paris". Diffusion France, États-Unis, Angleterre, Israël...: SARL Vision d'art. L'auteur : prospectiviste, grand voyageur et photographe. Christian PUECH est l'auteur de nombreux articles et de conférences.
- Derrieu Bernard, Paul Dardé, sculpteur : 1888-1963 : Entretiens, 1985 - Edité par De La Jonque.
- Vallat (Jacqueline et Henri). Paul Dardé, sculpture, dessins et peintures, 1993 - Edition Les presses du Languedoc/J.Guilhem .
- Delluc Brigitte et Gilles, A propos de la statue dite de Cro Magnon aux Eyzies, Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord, 117, p. 233-236, 2 pl.
Liens externes
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