Patrick Baroux

Patrick Baroux
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Patrick Baroux est un karatéka français surtout connu pour avoir remporté l'épreuve d'ippon masculin aux premiers championnats d'Europe de karaté.

Sommaire

Biographie

le 14 janvier 1945, il débute la boxe anglaise à l'âge de 15 ans. Il découvre le karaté lors d'une rencontre en 1962 avec Murakami. Il entre alors au dojo d'Henry Plée, sur la Montagne Sainte-Geneviève, il suit les cours d'Oshima. En 1965, il se classe second aux championnats de France, avant de remporter les championnats d'Europe de karaté 1966 en battant en finale Guy Sauvin, puis ceux de 1967. En 1966, accompagné de Jean-Robert Baroux et Philippe Ficheux, deux de ses élèves, ainsi que de Jean-Pierre Lavorato, Dominique Valéra, Alain Sétrouk et Yoshinao Nanbu, il se rend au Japon pendant trois mois pour étudier le karaté à sa source. En 1970, il est capitaine de l'équipe de France lors des premiers championnats du monde de karaté qui ont lieu à Tokyo. La France se classe troisième malgré des conditions qui favorisent nettement le Japon et les États-Unis, seules nations autorisées à présenter quatre équipes contre une seule pour les autres (les arbitres étant par ailleurs tous japonais mis à part un américain). De retour en France, Patrick Baroux s'éloigne quelque temps de la compétition avant de revenir en 1973 en remportant les championnats de France, dans la catégorie des moins de 75 kg, devant Christian Alifax. Patrick Baroux est décédé en mars 1974.

Résultats

Résultat Date Épreuve Catégorie Compétition Ville hôte
médaille d'or Médaille d'or[1] 1966 Ippon masculin Seniors Championnats d'Europe 1966 Paris, en France
médaille d'or Médaille d'or[1] 1967 Ippon masculin Seniors Championnats d'Europe 1967 Londres, au Royaume-Uni
médaille de bronze Médaille de bronze[1] 1970 Ippon masculin Seniors Championnats d'Europe 1970 Hambourg, en Allemagne



BIOGRAPHIE PATRICK BAROUX

 1964
 Vainqueur France . Belgique
 3ème  au championnat de France
 2ème  au championnat de France par Equipes
 Ceinture noire 1 e Dan juillet 64
  1965
 2ème  coupe de France 
 1er  championnat ile de France
 et finaliste par équipe
 3ème  au championnat de France
 1er  par équipes
  1966
 2ème à la coupe de France « derrière Nambu »
 1er  par équipes
 2ème  au championnat de France Technique 
 Vainqueur FranceItalie
 Vainqueur FranceEcosse
 Vainqueur FranceAngleterre
 1er  au championnat dile de France par équipes
 ½ finaliste au championnat de France
 1er  au championnat de France
 1er  au championnat de France par équipes
 Champion dEurope Individuel
 Champion dEurope par équipes
 Vainqueur de la coupe Internationale par équipes
 ½ finaliste de la coupe Internationale Individuel
 ½ finaliste de la coupe de France par équipe
  1967
 Sélectionné  FranceAngleterre
 Sélectionné  FranceEcosse
 1er  au championnat Ile de France par équipes
 3ème  au championnat de France Individuel 
 Finaliste au championnat de France par équipes
 Finaliste au championnat dEurope par équipes
 Champion dEurope Individuel
    1968
 Vainqueur FranceAngleterre
 Vainqueur au tournoi FranceSuisse Italie
 3ème   au championnat de France Individuel
 Champion dEurope par équipes
 Ceinture Noire 2ème  Dan  Mai 68
  Vainqueur FranceYougoslavie
    1969
   Rien
    1970
 Finaliste au championnat dEurope par équipes « Hambourg »
 ½ Finaliste au championnat du Monde par équipes
 1971 
 Vainqueur FranceAngleterre
   1972
 ½ Finaliste Championnat Ile de France « Moyen »
 ½ Finaliste Championnat de France « Moyen »
 1973
 ½ Finaliste championnat Ile de France Individuel
 Champion de France Individuel « Moyen »
                   Source de Jean Robert Baroux

Bibliographie

  • Karaté katas de Patrick Baroux et Guy Sauvin, Sedirep - Cercle Bushido, 1970.

Si presque tous les grands champions, qui contribuèrent au renom du karaté français, ont finalement rencontré la célébrité méritée, certains dentre eux, pour des raisons diverses, ont connu un tout autre destin. Cest le cas de Patrick Baroux dont le nom évoque toute une époque

« Tout est possible à condition dêtre suffisamment insensé. » Cest par cet aphorisme aux allures déconcertantes que Patrick Baroux invitait tous ses amis à plus de désabusement. Averti plus que tout autre de la précarité du destin, se méfiant constamment des apparences, sachant parfaitement reconnaître son monde sans jamais sabuser sur son propre compte, il réussit toujours à donner à sa vie ce cachet de sagesse profonde qui associe si harmonieusement le rire au sérieux, la futilité à lessentiel. Disparu prématurément le 9 mars 1974, Patrick est aujourdhui entré dans la légende dun art à la maturité duquel il contribua décisivement. Son existence trop brève, que tout tend à ramener à une épopée haute en couleurs, ne laissait transparaître aucun indice qui put nous faire redouter pareil événement. Son décès, que personne naurait pu prévoir et sur les circonstances duquel nous ne nous étendrons pas, conformément aux souhaits de sa famille, est survenu juste au moment Patrick semblait parvenu au faîte de sa forme. Il venait même de reprendre du service en compétition avec une efficacité et une aisance qui laissaient présager quelques beaux autres succès futursEnfin, même si notre affliction est grande, la mémoire de Patrick nous interdit de nous répandre en lamentations. Son sort, quels quen furent les heurs ou les malheurs, Patrick, en authentique samouraï des temps modernes, lassumait pleinement. Sachons suivre son exemple. Cest encore le meilleur hommage quon puisse lui rendre. Patrick est le 14 janvier 1945. De son enfance, il ny a pas grand-chose à dire si ce nest quil a déjà fait montre de toutes les qualités qui seront les siennes plus tard. Dun caractère facétieux et extrêmement franc tout à la fois, le cœur toujours sur la main, Patrick voue un véritable culte à lamitié. Vers lâge de quinze ans, il se découvre, pour les sports de combat, un goût qui ne tarira jamais. Mais, à lépoque, il nest pas encore question de karaté, et la boxe anglaise demeure le seul débouché pour tous les amateurs de contact. Cest donc dans une salle du boulevard Blanqui, à Paris, que Patrick, après le lycée, va travailler ses directs et ses uppercuts. Souvent il lui arrive denfiler les gants avec Marcel Cerdan junior. Bon puncher, Patrick souffre cependant de ne pouvoir utiliser ses jambes et donner ainsi toute sa mesure. Sans rien connaître du karaté, dont il na pas même entendu prononcer le nom, il pressent toutes les possibilités dune technique de combat qui ninterdirait pas de recourir aux pieds. La boxe lui semblant incomplète, il sessaie au judo, dont on parle tant, pour voir ce quil en est. Las ! Ce nest pas encore ce quil lui faut. Déçu, il revient sur le ring. Un jour, alors quil en découd dans les cordes, il fait la connaissance de Maître Murakami, qui lui apprend lexistence de ce fabuleux art du combat tous les membres sont employés : le karaté. Sans quil sen rende compte, cette rencontre, apparemment insignifiante, va décider entièrement de la suite de son existence. Dun tempérament farouchement indépendant, ne sadonnant à une chose quaprès lavoir mûrement examinée, Patrick décide daller voir par lui-même à quoi ressemble ce karaté en question. Cest ainsi quil pousse la porte du seul dojo digne de ce nom à lépoque : lA.F.A.M., que dirige Henri Plée, le pionnier du karaté en Europe. Cest le coup de foudre ! Nous sommes alors en 1962 et cest Maître Oshima lui-même qui dispense les cours à « La Montagne Sainte-Geneviève » comme disent tous les initiés. Ce grand expert japonais, réputé pour lorthodoxie de son style, enseigne à Patrick une méthode de travail dont il ne se départira jamais. Abordant le karaté par le shotokan, il lui restera toujours fidèle et sera même un des seuls à ne pas succomber aux charmes des autres stylesÀ lA.F.A.M., Patrick suit lenseignement de tous les grands experts japonais qui y sont conviés. Mais il rencontre aussi tous ceux qui vont constituer lavant-garde du karaté français : Jean-Pierre Lavorato, Alain Sétrouk, Dominique Valera pour ne citer que ceux qui vont laccompagner au Japon.

Sur le plan des rapports humains, Patrick a dailleurs toujours témoigné dun don remarquable. Sa droiture exemplaire, son entrain irrésistible, sa répugnance à critiquer les gens ou à leur être inutilement désagréable, son intelligence enfin, lui valent toutes les sympathies. Fait exceptionnel dans ce milieu de la compétition, la rivalité est assez souvent une seconde nature, il nest personne pour lui trouver matière à reproche. Ce nest que bien plus tard, quand tous ceux qui ne sont encore que des apprentis champions seront bien assis, que sa franchise légendaire lui causera quelques ennuis. Car, bâti dune seule pièce, Patrick ne sadonne jamais aux calculs intrigants et estime que les gens sont au moins aussi honnêtes que lui. On devine tout de suite quune telle supposition ouvre la porte à de nombreux déboires. Patrick fut, par exemple, à lorigine de larbitrage européen du karaté. Et beaucoup des professionnels qui officient actuellement sur les aires de combats lui doivent leur situation. En 1972, à loccasion des deuxièmes Championnats du monde, Patrick exprime le désir de se joindre à eux : pour la première fois de sa vie, il tient à arbitrer une si grande compétition. Tout ly autorise dailleurssi ce ne sont les subtilités bureaucratiques et les manœuvres politiques de certains dirigeants. Cest ainsi quil apprend que sa qualité darbitre international ne lui suffit pas et que seul le titre darbitre mondial lui permettrait de prendre part à cette rencontre. Cette perfidie lui causera une amère déception que la pratique du karaté, en demi-solitaire, ne suffira jamais à effacer. Sur le plan étroitement technique, Patrick se révèle être un karatéka très original. Qui ne se souvient de sa fameuse garde latérale, tout à fait insolite pour lépoque, tous les combattants reprenaient à leur compte les attitudes des experts japonais et de Maître Nanbu en particulier ? Mais cette façon de se tenir sur le côté lui permit de terminer deuxième aux Championnats de France de 1965, juste derrière Yoshinao Nanbu précisémentcelui-ci simposant haut la main par son expérience du combat et ses balayages fulgurants. Précurseur dans lâme, Patrick aimait à porter des gants et des protections de sa confection. Et on le voyait si souvent bardé de toutes sortes de choses hétéroclites que Jean-Pierre Lavorato lavait surnommé « Du Guesclin » ! Son frère, Jean-Robert Baroux et Patrick Tamburini, qui furent tous deux ses élèves, nous ont affirmé que Patrick aurait été très certainement un partisan du full contact. Jean-Pierre Lavorato nous a vanté lefficacité de son gyaku-tsuki quil plaçait avec une vitesse fulgurante. Au niveau des poings dailleurs, Patrick devança encore ses contemporains : il avait parfaitement saisi tout lintérêt du travail au sac. Sur le plan de lenseignement, il introduisit aussi bon nombre dinnovations. Dans son petit club, entièrement composé damisil était alors le seul grand karatéka français à ne pas vivre de son artil insistait énormément sur la pédagogie. Il faut ainsi un des premiers à ponctuer ses cours dexplications substantielles, rompant en cela même avec les méthodes japonaises. Il était très attentif dans la vie, et son sens inné de lobservation ne le quittait pas sur le tapis. Il savait à tout moment en était chacun dans sa progression. Pour Patrick, il nétait pas question duniformiser ses explications : chaque élève étant différent, il estimait absolument indispensable de personnaliser son enseignement. On mesurera mieux la portée dune telle initiative quand on saura quà lépoque la plupart des professeurs nhésitaient pas à délaisser complètement les élèves peu doués jusquà ce que, découragés, ils renoncent deux-mêmes au karaté ! Cet enseignement, typiquement japonais, le choquait énormément. Dailleurs, Patrick fut très déçu par son voyage au Japon. Autant il avait pu se prendre de sympathie pour le tout venant des pratiquants de base qui montraient une ferveur fantastique à lentraînement, autant les grands pontes du karaté lui avaient paru perdre de leur prestige. Cette déception fut le lot de la plupart des karatékas français qui entreprirent ce pèlerinage aux sources. Fascinés par les experts japonais qui exerçaient en France, ils simaginaient naïvement que leur voyage au Japon ne serait quune longue série de rencontres avec des maîtres plus fabuleux les uns que les autres ! Ils ignoraient tout simplement que des experts comme Hiroo Mochizuki ou Taiji Kasé constituaient, même chez eux, le dessus du panier. Seul Masutatsu Oyama, le fondateur du style kyokushinkaï, sut, aux yeux de Patrick, préserver efficacement son image de marque. Quoi qu'il en soit, cette déconvenue ne suffit jamais à diminuer sa passion pour le karaté, quil honorait avec un rare fair-play. Tous ceux qui lont vu combattre se souviennent de ses surprenantes interventions auprès des arbitres pour quils enregistrent les points que lui marquaient ses adversaires ! Jamais Patrick naurait pu accepter une victoire quil naurait pas estimé mériter complètement. Ce sens quasi irrépressible de léquité déconcertait évidemment quelquefois ses adversaires qui se demandaient soudainement à quel genre dhomme ils se trouvaient confrontés. Mais Patrick était ainsi fait : jamais il ne recourait aux subterfuges. Pas même à ceux quon dit être de bonne guerre. Cest pourtant haut la main quil remporta les premiers et deuxièmes Championnats dEurope de Karaté, titres dont il ne se vantait jamais par ailleurs. Sur sa modestie proverbiale, il y aurait beaucoup à raconter. Patrick ne crut pas indispensable de se déplacer à la cérémonie officielle quorganisa la ministère des Sports à la suite des Championnats dEurope. De la même façon, ce technicien éprouvé refusa le quatrième dan quon lui décerna. Sestimant dun niveau de deuxième dan, il repoussa poliment ce titre. Enfin, de quelque façon quon aborde le personnage de Patrick, on est constamment confronté à un homme dune simplicité remarquable qui ne se souciait guère du quen-dira-t-on. Possédé par ce quil est convenu dappeler le feu sacré, Patrick sentraînait pour lui ; et, en regard des exigences actuelles de lentraînement, il travaillait très peu. Ce nest cependant pas ce qui la empêché de réussir son retour à la compétition en 1973 et de gagner les Championnats de France devant Christian Alifax. Aux dires de tous les spécialistes, ce « come-back » satisfaisant est à mettre sur le compte de sa science du combat, de son expérience de vieux renard. Dominique Valera, qui fut tout à la fois son ami et son compagnon de karaté, appréciait énormément sa façon de se comporter. Comme lui dailleurs, il possédait ce don enviable du combat qui fait les grands karatékas et qui les dispense dun entraînement intensif. Fauves jusquau bout des ongles, ils sentent leur monde avec une exactitude surprenante : sur le tapis comme dans la vie. Cest pour rendre hommage à toutes ces qualités que notre champion de full contact a dédié lun de ses livres à Patrick. Pour honorer sa mémoire à notre tour, rien ne nous paraît mieux indiqué que dinviter tous les pratiquants de karaté à sinspirer de sa conduite exemplaire. Ce serait une façon de sacquitter de tout ce que nous lui devons. Dominique Vincent.

Références


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Patrick Baroux de Wikipédia en français (auteurs)

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