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Ariston de Chio
Ariston de Chio était un philosophe stoïcien, né au IVe siècle av. J.-C., originaire de Chio.
Sommaire
Biographie
On le surnommait « la Sirène » : il semble qu'il ait su persuader les foules, car Timon de Phlionte, dans son poème Les Silles, le dit « attirant par sa séduction ». Ayant fondé une école qui ne dura pas, il eut pour élèves Ératosthène, Miltiade et Diphile. Chauve, on le dit mort d'une insolation.
Logique et physique
D'après le témoignage de Sénèque, Ariston aurait jugé la physique et la logique non seulement comme superflues, mais encore comme contradictoires.
Il juge la logique inintéressante. Diogène Laërce résume ainsi sa position : « Les arguments dialectiques ressemblent à des toiles d'araignées ; elles témoignent de beaucoup d'art, mais elles ne servent à rien. » Pour lui, seule compte l'éthique.
Il juge que la physique nous dépasse. Et encore une fois, seule compte l'éthique.
Éthique
Maximes
Pour Ariston, former des maximes n'est pas d'un philosophe, mais d'un précepteur. Aussi l'art de former des maximes ne relève-t-il pas pour lui de l'éthique, ni donc -non plus- de la philosophie.
Négation des préférables
Il tire des conclusions strictes de l'affirmation selon laquelle il n'y a de bon que la vertu, et de mauvais que le vice. Il en déduit qu'il faut être indifférent vis-à-vis de tout ce qui n'a rapport ni au vice, ni à la vertu : richesses, honneurs, pauvreté, vindicte publique, etc. Le sage peut bien feindre extérieurement d'être affecté de joie ou de tristesse pour des choses indifférentes, mais il ne doit pas intérieurement en être affecté[1], car ces choses ne sont ni préférables, ni à éviter (contrairement à ce que prétendait Zénon): elles n'ont aucun rapport ni avec la vertu, ni avec le vice.
Unité de la vertu
Contrairement à Zénon de Citium, il n'admet pas la pluralité des vertus. La vertu est une, et le courage, la tempérance, etc. ne sont que des manières différentes de considérer la vertu, qui est une.
Le sage est sans représentation fausse
Il combattit le scepticisme de l'Académie d'Arcésilas. Il tenait à la thèse selon laquelle le sage est sans représentation fausse. Persée de Cittium, disciple de Zénon, mit cette prétention d'Ariston à l'épreuve en lui faisant remettre un objet par un jumeau, et en le faisant reprendre par l'autre. Ariston hésita, et Persée tint cela pour une réfutation.
Sources
- Diogène Laërce, Vies et opinions des philosophes illustres, VII, ch. II
- Sénèque, Lettres à Lucilius, lettre 89.
Notes
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