- Parti communiste d’Inde (marxiste)
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Parti communiste d'Inde (marxiste)
Le Parti communiste d'Inde (marxiste) (en anglais Communist Party of India (Marxist) – CPI(M) ou CPM) est un parti politique indien. Il a une forte présence dans les États du Kerala, du Bengale-Occidental et du Tripura. En 2008, le CPI(M) est à la tête du gouvernement de ces trois États. Le parti est née d'une scission du Parti communiste d'Inde en 1964. Le CPI(M) revendiquait 867 763 membres en 2004.
Sommaire
Histoire
Scission au sein du Parti communiste d'Inde et formation du PCI(M)
Le CPI(M) est apparu suite à une division au sein du Parti communiste d'Inde (Communist Party of India – CPI). Le CPI unifié a connu une période de regain au cours des années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Le CPI mena des rébellions armées dans le Telangana, le Tripura et le Kerala. Toutefois, il abandonna rapidement la stratégie de la révolution armée pour agir dans le cadre parlementaire. En 1950, B.T. Ranadive, secrétaire-général du CPI et représentant éminent de l'aile radicale du parti, fut rétrogradé pour aventurisme de gauche.
Sous le gouvernement du Parti du Congrès de Jawaharlal Nehru, l'Inde indépendante établit des relations étroites et un partenariat stratégique avec l'Union soviétique. Le gouvernement soviétique souhaitait par conséquent que les communistes indiens modèrent leurs critiques envers l'État indien et adoptent un rôle de soutien envers les gouvernements du Congrès. Cependant, une grande partie du CPI affirmait que l'Inde demeurait un pays semi-féodal et que la lutte des classes ne pouvait pas être mise en veilleuse pour préserver les intérêts de la politique commerciale et étrangère des Soviétiques. En outre, le Parti du Congrès semblait être généralement hostile envers ses adversaires politiques. En 1959, le gouvernement central est intervenu pour imposer la Président's rule au Kerala, renversant le cabinet E. M. S. Namboodiripad (alors le seul gouvernement du pays non issu du Congrès).
À la même époque, les relations entre le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) et le Parti communiste chinois (PCC) se dégradèrent. Au début des années 1960, le Parti communiste chinois commença à accuser le PCUS de devenir révisionniste et de s'écarter de la voie du marxisme-léninisme. Les relations sino-indienne se détériorèrent aussi lorsque les différends frontaliers entre les deux pays aboutirent à la guerre sino-indienne de 1962. Pendant la guerre, une fraction des communistes indiens soutint la position du gouvernement indien, tandis que d'autres branches du parti affirmèrent qu'il s'agissait d'un conflit entre un État socialiste et un État capitaliste et elles prirent donc une position pro-chinoise. Il y avait trois tendances au sein du parti : les internationalistes, les centristes et les nationalistes. Les internationalistes soutenaient la position chinoise alors que les nationalistes soutenaient celle de l'Inde, les centristes ayant adopté une position neutre. Des dirigeants éminents tels que S. A. Dange étaient de la tendance nationaliste. B. T. Ranadive, Puchalapalli Sundaraiah, P. C. Joshi, Makineni Basavapunnaiah, Jyoti Basu et Harkishan Singh Surjeet étaient de ceux qui soutenaient la Chine. Ajoy Ghosh était le représentant le plus important de la tendance centriste. En général, la plupart des dirigeants communistes du Bengale-Occidental soutenaient la Chine et la plupart des autres soutenaient l'Inde. Des centaines de dirigeants du CPI, accusés d'être pro-chinois, furent emprisonnés. Certains parmi les nationalistes furent également détenus, puisqu'ils avaient l'habitude d'exprimer leur opinion seulement au sein des réunions de parti, et que la position officielle du CPI était pro-chinoise. Des milliers de communistes ont été détenus sans jugement. Les personnes ciblées par l'État accusèrent les dirigeants pro-soviétiques du CPI de conspirer avec le gouvernement du Congrès afin de s'assurer l'hégémonie sur le parti.
En 1962, Ajoy Ghosh, le secrétaire général du CPI, est mort. S. A. Dange fut désigné comme président du parti (une nouveau poste) et E. M. S. Namboodiripad comme secrétaire-général. C'était une tentative de réaliser un compromis : Dange représentait le courant droitier du parti et Namboodiripad le courant gauchiste.
Lors de la réunion du Conseil national du CPI du 11 avril 1964, 32 membres du Conseil ont quitté la salle en signe de protestation, accusant Dange et ses sympathisants de mener une « politique anti-unitaire et anti-communiste ».
L'aile gauche du parti, à laquelle ces 32 membres du Conseil national appartenait, organisa une convention à Tenali (Andhra Pradesh) du 7 au 11 juillet. Durant cette convention, le sujet des conflits internes au parti fut débattu. 146 délégués, revendiquant représenter 100 000 membres du CPI, prirent part aux débats. La convention décida de convoquer le 7e Congrès du CPI à Calcutta plus tard la même année.
Témoignant d'une différence avec l'aile pro-Dange du parti, la convention de Tenali fut marquée par l'affichage d'un grand portrait du leader communiste chinois Mao Zedong.
Durant la convention, un groupe pro-chinois basé au Bengale, représentant un des courants les plus radicaux de l'aile gauche du CPI, présenta sa propre proposition d'avant-projet de programme. Ces radicaux critiquait la proposition d'avant-projet établi par Makineni Basavapunnaiah qui selon eux sapait la lutte des classes et ne prenait pas clairement une position pro-chinoise dans le conflit idéologique entre le PCUS et le PCC.
Après la convention de Tenali, l'aile gauche du CPI organisa des réunions du parti au niveau des districts et des États. Au Bengale-Occidental, quelques-unes de ces réunions devinrent des champs de bataille entre les éléments les plus radicaux et les dirigeants plus modérés. Lors de la réunion de district de Calcutta, un avant-projet de programme alternatif fut présenté à la direction par Parimal Das Gupta (l'une des figures majeures parmi les intellectuels d'extrême gauche du parti). Azizul Haque fit une autre proposition alternative lors de cette réunion, mais les organisateurs lui interdirent dès le début de la présenter. Lors de cette réunion de district à Calcutta, 42 délégués s'opposèrent à la proposition officielle d'avant-projet de M. Basavapunnaiah.
À la réunion de district de Siliguri, le principal avant-projet fut accepté, mais avec quelques points supplémentaires proposés par le cadre d'extrême-gauche Charu Majumdar. Toutefois, Harekrishna Konar (représentant la direction de l'aile gauche du CPI) a interdit le slogan de Mao Tse-Tung Zindabad (« Vive Mao Zedong ») lors de la réunion.
Le document de Parimal Das Gupta a également été présenté à la direction à l'État du Bengale occidental Conférence de l'IPC de gauche. Das Gupta et quelques-uns autres pris la parole lors de la conférence, exigeant que le Parti adopte une analyse de classe de l'État indien à la conférence l'PCI de 1951. Sa proposition a toutefois été rejetée.
Le Congrès de Calcutta a eu lieu entre le 31 octobre et le 7 novembre à Tyagraja Hall dans le sud de Calcutta. Simultanément, le groupe de Dange a convoqué un Congrès du Parti de l'PCI à Bombay. Ainsi, le PCI était divisé en deux parties. Le groupe qui s’est réuni à Calcutta adoptera plus tard le nom de «Parti communiste indien (marxiste)», afin de se différencier du groupe de Dange. Le PCI(M) a également adopté son propre programme politique. P. Sundarayya a été élu secrétaire général du parti.
Dans Total 422 délégués ont pris part au Congrès de Calcutta. Le PCI(M) a affirmé qu'ils représentaient 104.421 membres du PCI, 60% du total des membres du parti.
Lors de la conférence de Calcutta le parti a adopté une analyse de classe sur le caractère de l'État indien, qui annonce que la grande bourgeoisie indienne était entrain de collaborer de plus en plus avec l'impérialisme.
Le projet alternatif de Parimal Das Gupta n'a pas été distribué à la conférence de Calcutta. Toutefois, Souren Basu, un délégué du bastion d'extrême gauche Darjeeling, a pris la parole à la conférence pour demander pourquoi Mao Tse-Tung n’avait été présenté parmi tous les portraits des piliers communistes. Son intervention a rencontré d'énormes applaudissements parmi les délégués de la conférence.
Premières années du PCI(M)
Le PCI(M) est né dans un climat politique hostile. À l’époque de la tenue de son Congrès de Calcutta, une grande partie de ses dirigeants et cadres étaient emprisonnés sans procès. Encore une fois le 29 et 30 décembre, plus d'un millier des cadres du PCI(M) ont été arrêtés et détenus en prison sans procès. En 1965, de nouvelles vagues d'arrestations des cadres du PCI(M) ont eu lieu dans l'ouest du Bengale, suite à l’agitation lancé par le parti contre la hausse des tarifs des Tramways de Calcutta et puis contre la crise alimentaire qui prévalait. Un état de grève générales et des révoltes ont été observés le 5 août, 1965, le 10 et le 11 mars 1966 et le 6 avril 1966.En Mars 1966 La grève générale a causé plusieurs morts lors d'affrontements avec les forces de police.
Lien externe
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