- Paresse sociale
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Paresse
La paresse est l'un des sept péchés capitaux de la religion catholique.
Le catéchisme de l'Église catholique mentionne ce péché capital comme « paresse ou acédie ». En fait, le mot acédie est très peu utilisé de nos jours, il a même disparu des dictionnaires. Mais le terme historique utilisé dans la tradition monastique (d'Évagre le Pontique à saint Thomas d'Aquin et jusqu'à la fin du Moyen Âge) est bien acédie.[1]
Sommaire
Contexte
La paresse ne doit pas être confondue avec l'otium (le loisir) que les Romains opposaient au negotium (le commerce). L'otium est une vertu du lettré défendue par Cicéron et Sénèque, et surtout un privilège indispensable pour exercer les activités du citoyen, participer à la vie de la cité et au brassage des idées, et que seule la possession de terres peut assurer. La paresse, en revanche, consiste à ne pas avoir envie de faire ce qu'il serait en principe nécessaire que l'on fît, pour soi ou pour les autres, afin en général de mieux vivre ; d’où son aspect de péché capital, d'autant que nombre de comportements asociaux proviennent in fine de la paresse et du souhait de laisser autrui faire le travail qui nous incomberait.
On ne doit pas la confondre non plus avec le repos réparateur, ou même simplement propice à la réflexion et à l'instrospection, qui a été loué en son temps par Thomas d'Aquin. L'Évangile est d’ailleurs parsemé d’incitations à ne pas perdre sa vie à la gagner.
Face aux valeurs du travail, le culte de la paresse et de l'oisiveté apparaît comme une attitude réellement subversive : si chacun arrêtait d’occuper son emploi, ou du moins d'en faire le centre de son activité, le monde serait bien différent.
Bibliographie sélective
- Paul Lafargue, Le Droit à la paresse (Réfutation du « Droit au travail » de 1848), 1883 (nouvelle édition). Édition numérique disponible sur wikisource.
- Kazimir Malévitch, La Paresse comme vérité effective de l'Homme, Paris, Allia, 1997.
- Bertrand Russell, Éloge de l'oisiveté, Allia, 2002.
- Clément Pansaers, L'Apologie de la paresse, Paris, Allia, 1996.
- Samuel Johnson, Le Paresseux, Paris, Allia, 2000.
- Denis de Casabianca, Pourquoi paresser, Lyon, Aléas, 2007 (http://www.aleas.fr/).
- Denis de Casabianca, Un petit manuel de l'apprenti paresseux, Lyon Aléas, 2008; texte en ligne sur le site interagissant http://www.la-paresse.fr
- Jerome K. Jerome, Pensées paresseuses d'un paresseux, Paris, Arléa, 1886.
- Institut québécois d'éthique appliquée, "Le temps de l'indolence et de la paresse", <http://www.ethique.net/news/bulletins/Temps_indolence_paresse.pdf>
Note
- ↑ Jean-Charles Nault, La saveur de Dieu, l'acédie dans le dynamisme de l'agir
Voir aussi
- Acédie
- Péché capital
- Mélancolie
- L'oblomovisme, la paresse légendaire d’Oblomov, l'héros du roman d'Ivan Gontcharov.
- Le paresseux, un mammifère d'Amérique tropicale.
Catégorie : Péché capital
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