Pagode de porcelaine

Pagode de porcelaine

Pagode de porcelaine de Nankin

32°4′49.26″N 118°43′48.78″E / 32.08035, 118.7302167

La Tour de porcelaine de Nankin, dans une illustration de Fischer von Erlach (1721).

La tour de porcelaine (ou pagode de porcelaine) de Nankin (chinois : 南京陶塔; hanyu pinyin : Nánjīng Táotǎ), également connue sous le nom de bàoēn sì (qui signifie « Temple de la Gratitude ») était une pagode bouddhiste située sur la rive sud du Yangzi Jiang à Nankin, en Chine. Elle fut détruite en 1856 par les Taiping, et une réplique serait actuellement en cours de construction sur le site[réf. nécessaire].

Sommaire

Description

Si la pagode de porcelaine est aujourd'hui disparue, il nous en reste cependant un certain nombre de descriptions, et en particulier des compte-rendus de voyageurs occidentaux du XIXe siècle de passage à Nankin, tel que le colonel anglais Arthur Cunynghame, lors de la visite qu'il fit dans cette ville au mois d'août 1842[1].

La pagode est octogonale, avec une base de 25,6 mètres de diamètre, pour la tour proprement dite (et 29,3 mètres en comptant la véranda de pierre). Le diamètre intérieur en était de 14 mètres, et l'épaisseur des murs atteignait 3,20 mètres[2]. Une fois construite, elle était l'un des plus grands édifices de Chine, culminant à 79,6 mètres (261 pieds)[2] et comportant huit étages[N 1],[N 2]. De l'avis du Colonel Cunynghame et des hommes qui l'accompagnaient, il s'agissait d'un des plus beaux monuments du monde, excédant de loin les attentes pourtant flatteuses qu'ils en avaient conçues d'après ce qu'on leur en avait dit[3].

Chacun des étages était consacré à une divinité bouddhiste, et les murs de chacun étaient ornés de tuiles dorés, représentant Ma-tso-poo, la reine du Ciel. On procèdait d'un étage au suivant par un escalier fort étroit, dont les premières marches étaient de briques et les suivantes de bois. Les différents étages étaient tous identiques, à l'exception de la divinité à laquelle chacun est consacré, et de la superficie de plus en plus réduite des pièces au fur et à mesure de la montée[2].

Les tuiles de porcelaine qui recouvrait la face extérieure des murs étaient si exactement ajustées que, même vues de fort près, elles produisaient l'illusion que la tour n'était couverte que d'un revêtement de porcelaine continu. Le toit était surmonté d'une sphère dorée en forme de poire[4]. Une tige de fer d'une épaisseur considérable encerclait le haut de la pagode, à laquelle étaient accrochés des anneaux d'or, d'où pendaient gracieusement 152 chaînes.[5]

On disait que le revêtement de porcelaine de la pagode reflétait la lumière du soleil. La nuit on allumait les 140 lampes à huile de la pagode pour l'illuminer, ce qui ne nécessitait pas moins de 40 litres d'huile chaque nuit (neuf gallons anglais)[5].

On travailla la porcelaine au vernis et au cérame, créant des dessins d'animaux, de fleurs et de paysages sur la façade, les couleurs utilisées étant le vert, le jaune, le brun et le blanc. On la décora aussi avec des images bouddhistes.

Histoire

La tour fut dessinée par l'empereur chinois Yongle peu avant le début de sa construction au début du XVe siècle[réf. nécessaire]. Lorsque des Occidentaux la virent pour la première fois et en parlèrent dans leurs livres et journaux, certains considérèrent qu'il s'agissait là d'une nouvelle merveille du monde.

En 1801, la foudre frappa la tour, détruisant les trois étages d'en haut, mais elle fut bientôt réparée. Dans un livre de 1843, Granville Gower Loch inclut une description détaillée de la tour telle qu'elle fut dans les années 1840.

Dans les années 1850 la région voit une guerre civile : les rebelles Taiping occupent Nankin, qu'ils rebaptiseront Tianjing (« Capitale céleste »). Ils détruisent les images bouddhistes ainsi que l'escalier pour éviter que leurs ennemis Qing n'utilisent la tour comme tour d'observation de leurs mouvements dans la ville. Des marins américains arrivent en mai 1854 et visitent la tour, et deux années plus tard les rebelles la détruisent complètement[6].

Les ruines de la tour furent oubliées ; ce n'est qu'en ces dernières années qu'on voit un mouvement pour la reconstruire[réf. nécessaire].

Voir aussi

Notes

  1. Le colonel anglais Arthur Cunynghame, lors de sa visite en août 1842, parle de nine octagonal (sic) stories, each of these the least degree smaller than the preceding, « neuf niveaux, chacun très légèrement plus petit que le précédent », ce qui implique un rez-de-chaussée et huit étages
  2. On pensait ajouter encore des étages, selon le témoignage d'un missionnaire américain qui visita la ville en 1852.

Références

  1. Arthur Augustus Thurlow Cunynghame, An Aide-de-camp's Recollections of Service in China, 1853, pages 133 à 148
  2. a , b  et c Arthur Augustus Thurlow Cunynghame, An Aide-de-camp's Recollections of Service in China, 1853, page 141
  3. Arthur Augustus Thurlow Cunynghame, An Aide-de-camp's Recollections of Service in China, 1853, page 143
  4. Arthur Augustus Thurlow Cunynghame, An Aide-de-camp's Recollections of Service in China, 1853, page 142
  5. a  et b Arthur Augustus Thurlow Cunynghame, An Aide-de-camp's Recollections of Service in China, 1853, page 144
  6. (en) Jonathan D. Spence ; God's Chinese Son ; New York ; 1996

Bibliographie

  • (en) (en) Arthur Augustus Thurlow Cunynghame, An Aide-de-camp's Recollections of Service in China: A Residence in Hong-Kong, and Visits to Other Islands in the Chinese Seas, Richard Bentley, New Burlington Street, Londres, 1853 
  • (en) Granville Gower Loch ; The Closing Events of the Campaign in China ; Londres ; 1843
  • (en) Jonathan D. Spence ; God's Chinese Son ; New York ; 1996

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