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Pagels
Les Pagels, en occitan Padgels, signifie « les gens d’en haut », par opposition aux Rayols ou raïols, soit « les gens d’en bas », ceux du Roy : ils désignent tout simplement les paysans du Haut-Vivarais, le haut plateau ardèchois.
Longtemps soumis au régime féodal, même après la révolution, les principaux acteurs de ces temps passés étaient donc les Pagels, les paysans, et leurs Seigneurs, la noblesse d’épée.
« Ce mot, par lequel dans tout le bas Vivarais on désigne les gens de la montagne, vient de pagensis, habitant du pays (pagus).Commendandum est quod petrus iterii pagensibus suis fecit... ce passage est extrait d'une charte du XIIe siècle où l'on voit Itier, seigneur de Géorand, donner à l'Abbaye de Mazan des biens considérables, mais en réservant le consentement de ses padgels et exigeant de l'abbé comme indemnité pour chacun d'eux, la somme de cinquante sols en monnaie du Puy[1]; ce qui prouve que les droits de l'homme n'étaient pas aussi méconnus dans l'ancien temps, que voudraient nous le faire croire ceux qui en font une génération spontanée de 1789.
Le padgel est l'autochtone de le vieille Helvie, l'homme qui est essentiellement du pays, qui a plus ou moins conservé son indépendance dans la haute région qu'il habite, tandis que le nom de royols ou royaux semble avoir été donné par opposition aux populations du bas Vivarais successivement soumises aux rois Visigoths, aux rois de Provence ou de Bourgogne, et enfin aux rois de France.
Sur ces hauteurs, les hommes sont généralement plus grands et plus forts que dans le bas pays, et il en est de même des femmes, ce qui tient sans doute à deux causes principales :
- La sélection naturelle, qui s'accomplit sous l'influence d'un climat rude, les faibles succombant de bonne heure et les forts restant seuls pour la reproduction.
- La nature de leurs occupations. En Vivarais, le paysan se courbe pour piocher et s'épuise plus que le montagnard dont l'occupation principale consiste à aménager ses prairies ou conduire ses troupeaux. D'ailleurs le montagnard ne peut guère travailler dehors que six ou sept mois de l'année.
Pendant l'hiver, il bat son blé. Les femmes soignent les bestiaux; elles sont alors plus occupées que les hommes. Les uns et les autres ont pour la plupart les cheveux châtains, et les yeux gris ou bleus; les types franchement bruns ou blonds, comme ceux de la maison gerbier, n'y sont que des exceptions. Tous ont le teint hâlé de ceux qui vivent constamment face à face avec les intempéries des saisons. »[2]
Blason des Pagels
Escoussou è Dol : les armes parlantes des paysans du haut plateau ardéchois, les Pagels, à savoir la faux pour couper le blé et le fléau pour battre le grain.
Notes et références
- ↑ Archives départementales de l'Ardèche. Cartulaire de mazan.
- ↑ Albin Mazon, Voyage fantaisiste et sérieux à travers l'Ardèche et la haute-Loire, vol. Tome 1, Simone Sudre, coll. « Docteur Francus / Voyages à travers le Vivarais », 1983
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