Pablo Emilio Escobar Gaviria

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Medellín Cartel| Cartel de Medellín
Pablo Escobar
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Pablo Emilio Escobar Gaviria, né le 1er décembre 1949, fut le trafiquant colombien de cocaïne le plus recherché au monde. Il fut tué le 2 décembre 1993 dans sa ville natale, par la police à Medellín[1].

Sommaire

Biographie

Pablo Escobar

Issu d'une famille de la classe moyenne, dans une Colombie touchée par tous les drames, il débute par le vol au côté de Shemse comme nombre de petits truands. Dans une publication anonyme, parue en Colombie en 1989, Pablo Escobar raconte ses débuts : « Comment ai-je commencé ? J'étais jeune, j’avais envie de vivre et j’avais de l’ambition. Je ne connaissais rien des affaires du narco-trafic. C’est alors que j’ai rencontré un jeune gringo dans une discothèque de Medellín (...) Le gringo avait un avion. Il voulait acheter de la cocaïne dans le pays. Plus tard, j’ai pris ma décision. Je l’ai mis en contact avec des gens spécialisés. Dès lors, je me suis trouvé embarqué dans cette filière, où j’ai fait entrer de nombreux amis. (...) Nous avons commencé à vendre de la marchandise à ce pilote américain, qui arrivait en Colombie avec son avion US et payait comptant en dollars. Ce commerce me semblait facile à première vue : il y avait peu de risques, c’était rentable. En plus, il ne fallait tuer personne, ce qui m’était important. (...) À cette époque, ce trafic ne faisait pas la une des journaux… au fond, je trouvais cette activité normale (...) ».

Le chef du cartel de Medellín élu en 1982 membre du Parlement colombien, a fait construire des routes, en tout plus de 500 maisons, des hôpitaux et devient par là même un héros pour les pauvres alors mal informés de la réalité du personnage. Au sommet de sa carrière, il dispose de revenus considérables provenant du trafic de drogue et est terriblement dangereux ; Pablo Escobar aurait pendant toute sa carrière amassé plus de quarante milliards de dollars US.

Escobar terrorise le pays à partir de 1984, assassinant juges, policiers, journalistes et hommes politiques. Il est convaincu d'avoir tué par lui-même un peu plus de 100 personnes. À lui tout seul, il est responsable de l’assassinat de trois des cinq candidats à la présidentielle colombienne de 1989. En 1989 il fut classé septième homme le plus riche sur la terre d'après le magazine Forbes, avec une fortune estimée à 25 milliards $.

Il négociait activement des accords avec des dictateurs d'Amérique centrale tels que le général Manuel Noriega, du Panama, pour que les cargaisons de drogues colombiennes transitent vers les États-Unis en toute quiétude via leurs territoires nationaux. Il faisait affaire avec plusieurs familles du milieu de la drogue. Il mettait son argent dans une banque privée au Panama et en Suisse.

La chasse à l'homme

Le 15 février 1990, un sommet anti-drogue réunit à Carthagène les présidents Bush (USA), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou). En avril, l'armée colombienne cerne le siège de Pablo Escobar. Il y aura 510 morts mais ce dernier réussira à s'échapper.

Pablo Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, environ 3 000 tueurs, les « sicarios » qui pouvaient être de tout âge. En 1992, à Medellín 6 662 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, auxquelles il faut ajouter 1 292 cadavres non identifiés et 967 habitants portés définitivement disparus, soit un total de 8 921 morts.

Pablo Escobar était le sommet d’une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille. Pour le faire tomber, il aurait été prévu de détruire une à une les personnes qui composaient la pyramide, jusqu’à ce que Pablo n'ait plus de soutien logistique suffisant et sûr ni d’endroit où se réfugier. Il était souvent en contact avec plusieurs autres trafiquants. Il passait ses journées à dormir, à manger et à faire l'amour. Il était un grand consommateur de cannabis, mais prenait très rarement de la cocaïne. 45% de la coca venait du Pérou, 35% de la Colombie et 20% de la Bolivie.

Selon la revue colombienne Semana, sa mort aurait été le résultat d'une vaste opération américaine, dénommée Heavy Shadow (Ombre pesante), qui « mobilisait des équipes de la CIA, de la DEA, du FBI et de la NSA », c’est-à-dire, tous les services fédéraux de sécurité américains. Cette opération « a coûté en fonds secrets, charges de personnels et armes, plusieurs centaines de millions de dollars ».

Les policiers et les soldats d'élite du groupe spécial de recherche, arrivés à Medellín le 22 juillet 1992, réalisèrent près de 20 000 perquisitions dans la ville et dans toute sa région, très boisée et accidentée, où le parrain possédait de très nombreuses propriétés.

Mais de nombreux autres groupes et personnages étaient aussi sur ses traces :

  • les tueurs à gage du cartel de Cali qui avaient eu avec le cartel de Medellín de nombreux règlements de comptes sanglants pour la prééminence de la livraison de drogue ;
  • les mercenaires américains, israéliens et autres, alléchés par la prime de plusieurs millions de dollars US offerte par le gouvernement et les organismes anti-stupéfiants américains ;
  • les nombreux proches et familles des « collaborateurs » qu'il avait fait tuer, et tous ceux qui avaient réussi à détourner l'argent du crime par millions de dollars.

La fin du parrain

Le 19 juin 1991, il accepte de s'en remettre à la justice colombienne qui lui promet de ne pas l'extrader aux États-Unis. Il est emprisonné dans une prison spéciale qu'il a lui-même fait aménager selon ses désirs. Sa « prison » devient rapidement le nouveau QG du clan de Medellín. Un an après, lorsque les autorités colombiennes décident de le déplacer dans une autre prison, il s'évade. Sa tête est alors mise à prix pour 6 millions d'euros.

Le 10 décembre 1992, avec 30 hommes, Pablo Escobar, kidnappe un groupe d'hommes d'affaires entre l'aéroport et le centre de Medellín ; il exige une rançon de 300 000 dollars.

Début 1993, un nouveau groupe paramilitaire terroriste « Los Pepes » apparaît, décidé à éliminer Pablo Escobar et le cartel de Medellín, et fait régner la terreur sur la ville.

Après des mois de travail, l'équipe de surveillance du bloc de recherche, réussit un jour à repérer Pablo Escobar dans le quartier de Los Olivos. Contrairement à son habitude, il avait longuement et imprudemment téléphoné à sa femme et à son fils Juan Pablo, dans un hôtel de Bogotá.

Le commandant Hugo Martínez, à l'aide d'un écran de visualisation de signal de communication, était parvenu devant un pâté de maisons. Mais, plutôt que de faire encercler le quartier, il préféra l'attente, l'infiltration et la surveillance.

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Témoignage traduit de l'espagnol : « Scrutant les fenêtres des maisons, une à une, le commandant Hugo Martínez aperçut à l'une d'elles, un homme corpulent qu'il identifia comme étant Pablo Escobar. Ayant alerté le quartier général local de la PNC (Police Nationale Colombienne), il fut rejoint par un commando. Le plan d'alerte se termina par l'assaut et la mort du parrain alors qu'il tentait de fuir par le toit. Le seul homme de confiance qui ne l'avait jamais trahi et qui le suivit jusqu'à la mort fut son bras droit, un nommé Limon qui était dans la maison lorsque Pablo Escobar fut tué. Limon a été le premier à se faire tuer. Tirant sur les policiers qui avaient encerclé la maison où se trouvait Pablo Escobar, Limon a été atteint de plusieurs projectiles, alors qu'il courait d'un toit pour se réfugier sur un autre toit. Pablo Escobar savait qu'il y avait plusieurs membres de l'autorité qui l'attendaient dehors sur le toit et il entendait les policiers monter les escaliers pour atteindre l'étage où il se trouvait dans la maison. Il n'a pas eu d'autre choix que de sortir en courant et tirer sur tout ce qu'il voyait. Il fut atteint exactement de 12 projectiles dans son corps. Une fois mort étendu sur le toit, les militaires de l'armée colombienne prirent une photo de lui pour montrer leur fierté comme si le corps de Pablo Escobar était un trophée. Deux policiers colombiens qui ont participé à l'opération, ont coupé les deux pointes de la moustache de Pablo Escobar en signe de souvenir et ont laissé son visage avec une moustache de style de celle d'Hitler. Plus tard, le coroner publia que Pablo Escobar était décédé d'un projectile qui l'avait atteint dans la tête. Mais la confusion vint quand le coroner annonça que ce même projectile qui l'avait atteint derrière l'oreille était le même que ceux du fusil qu'il tenait dans la main. La conclusion pourrait être ce que Pablo Escobar disait souvent " Je préfère une tombe en Colombie qu'une cellule de prison aux États-Unis et que jamais l'autorité ne mettra fin à ma vie"... Un suicide serait donc à l'origine de son décès. Il se serait tiré lui-même un projectile derrière l'oreille droite alors qu'il courait en traversant le toit pour passer du toit de la maison à un toit d'une maison voisine. Quelques minutes plus tard, sa mère se rendit sur les lieux pour voir d'elle-même si c'était vraiment son fils qui venait d'être tué. À première vue, elle remarqua le corps ensanglanté de Limon par terre devant la maison et cria "Imbéciles, vous n'avez pas tué mon fils, ce n'est pas lui!", mais lorsqu'elle monta sur le toit, elle tomba en larmes à la vue du corps de celui qui fut le plus grand baron de la drogue. »

La polémique

Selon l'ancien ministre de l'information, Mauricio Vargas, la responsabilité du président doit être mise en cause dans l'évasion spectaculaire et rocambolesque de Pablo Escobar de sa prison d'Envigado, une luxueuse résidence, en juillet 1992. Il craignait son extradition aux États-Unis.

Selon l’hebdomadaire Cambio, Pablo Escobar entretenait des relations étroites avec Vladimiro Montesinos, le chef des services secrets péruviens et l’éminence grise du président Fujimori. Le parrain aurait participé au financement de la première campagne électorale de Fujimori. Le frère de Pablo Escobar, El Osito (L’Ourson), a confié dans une interview que le parrain « aurait donné un million de dollars pour payer la campagne de Fujimori. En échange, les autorités péruviennes devaient fermer les yeux sur les chargements de pâte de coca » qui passaient la frontière.

Le trafic de drogue après Pablo

De nombreux groupes familiaux ont pris le relais du trafic. L’élimination de Pablo Escobar a favorisé la formation de supercartels comme celui du cartel de Cali.

Celui-ci, plus discret, plus proche des élites économiques, profitera de la mort de son grand rival avant d’être démantelé à son tour en 1994.

Depuis, les cartels ont pratiquement disparu de Colombie, au profit d’un réseau horizontal, multiple et diversifié (les seuls cartels encore en exercice étant constitués par les groupes mafieux mexicains qui depuis 2008 sont en guerre ouverte avec le gouvernement local). Pour autant, et malgré cette modification dans la structure et l’organisation du trafic, les niveaux de production n’ont en rien diminué [2].

Livres

  • Don Pablo et ses amis. Pablo Escobar et la cocaïne connection par Hernando Calvo Ospina - Éd. EPO 1994 - (ISBN 2-87262-090-7) - (OCLC 48829018), 184 pages - Traduit de l'espagnol par Henriette Courtens et Léon Goffin
  • Journal d'un enlèvement (Noticia de un secuestro) par Gabriel García Márquez, 1996
  • Les rois de la cocaïne : l'histoire secrète du cartel de Medellin par Guy Gugliotta et Jeff Leen - Ed. Presses de la Cité, coll. Documents 1989 - ISBN 2-258-03020-X, 357 p. - Trad. par Pascal Martin et Octave Lepourpre
  • Il faut tuer Pablo Escobar par Mark Bowden - Ed. Plon 2001 - ISBN 2259194060, 371 pages - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier

Films

Liens externes

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Notes et références

  1. (fr)La seconde mort d'Escobar, 9 décembre 1993, L'Express
  2. (fr) Le Monde Diplomatique : La guerre de la drogue, archivé le 1er janvier 2006
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