Ounissa Yazid

Ounissa Yazid (née le 15 mai 1955 en Algérie) est une femme qui lutte contre le regard que porte la société sur le handicap.

Son parcours

Née en Algérie, arrivée à 3 ans à Paris où son père était ouvrier, elle est l'aînée de huit enfants. Elle grandit avec un rêve immense : diriger une école de danse. A 13 ans, démunie de la télévision et n'ayant vu aucun ballet, elle menait une petite troupe : ses frères et soeurs. Elle transformait les gestes de la vie quotidienne en danses, en pas. À 18 ans, elle se marie. Elle devient mère et attend que ses deux enfants soient scolarisés pour sauter le cap et se jeter à l'eau. Elle a alors 23 ans. C'est l'époque du disco. Elle s'initie aux rythmes modernes tout en participant à des travaux de recherche sur la danse à la Sorbonne, dont elle sort dîplomée. Plus pédagoge qu'exécutante, elle commence à enseigner à des femmes qu'elle aidait à aller à la rencontre d'elles-mêmes. En 1984, elle atteint enfin son but en fondant une vraie école de danse, Studio 14. Elle élabore des spectacles de danse jazz, lance un festival qui s'exportera aux États-Unis, en Italie, et au Japon. Son fils, Lounis, avait 12 ans et sa fille, Madia, 10 ans, quand Ounissa a appris, en 1986, qu'ils étaient victimes d'une grave maladie génétique. Peu à peu, ils ne marcheront plus. Depuis toujours, la danse donne à cette femme le goût de vivre et celui de se battre. Partout où elle allait, sur tous ses stages, elle emmenait ses enfants, même en fauteuil roulant. C'est ainsi que, en 1997, est née l'idée de créer l'association Handi-Art, pour permettre aux personnes handicapées la pratique d'activités artistiques et culturelles au milieu de valides. L'occasion de montrer que les accidentés de la vie peuvent transformer leurs faiblesses en richesse et possèdent, comme d'autres, un potentiel d'expression et d'incarnation. Selon Ounissa, "quand on peut ainsi trouver sa place, au-délà des préjugés, on se trouve soi-même et le regard des autres n'importe plus". En 2005, elle crée la comédie musicale "Les Hors-la-loi", au Théâtre Marigny. Le spectacle se nomme "Mélancolie Jazz" ; on y retrouve un chanteur en fauteuil roulant, une jeune peintre malvoyante, une danseuse orientale, etc. Cette comédie musicale, émouvante et optimiste, sur le thème de l'exclusion, a été présentée à Paris, puis l'est maintenant en province, peu après la Conférence nationale du handicap. Elle continue son combat pour changer le regard que les gens portent sur le hancicap car le handicap est, en France, la première cause de discrimination à l'embauche devant l'âge et l'origine ethnique.

Sources

• Le magazine Elle

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