- Osée (prophète)
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Osée est le nom de plusieurs personnages bibliques, parmi lesquels émerge la figure du prophète Osée, auquel est attribué le Livre d'Osée, l'un des livres des douze petits prophètes du Tanakh ou Ancien Testament.
C'est un saint chrétien, honoré le 4 juillet en Occident[1] et le 17 octobre en Orient[2].
Histoire et tradition
Le mot vient de l’hébreu : הושע - hôšea` c'est-à-dire sauve !. Sa racine étymologique se retrouve dans les noms hébraïques de Hochéâ, Josué et Jésus, ainsi que dans la formule hosanna. Les étymologistes chrétiens comme saint Jérôme et Isidore de Séville pensaient que le mot signifiait « sauveur ».
Osée fut un prophète d’Israël (royaume du Nord) vivant à la fin du règne de Jéroboam II (782-753 env.) connu grâce à des oracles le concernant, mis par écrit par des disciples dans les premières décennies du VIIIe siècle avant J.-C. La vie conjugale d’Osée, simple berger, est le thème dominant du livre qui porte son nom. Il y est présenté comme un homme auquel Dieu demande de s’unir dans le désert avec une prostituée pour en avoir des enfants. Union, procréation et noms des enfants sont occasion des oracles prophétiques du livre. Amour humain, union et progéniture sont mis en scène pour signifier les rapports tumultueux d’Israël avec Dieu. Le peuple est comparé à une épouse infidèle parce qu’il s’est voué au culte des idoles. Dieu en revanche est l’époux, fidèle et surtout « unique », qui « parle au cœur » du peuple (Os 2, 14) et s’emploie, en l’éprouvant, à le reconquérir, prêt à pardonner au moindre signe de repentir.
Le livre d’Osée est une relecture de l’histoire d’Israël à la lumière de cette symbolique nuptiale. Il est classé parmi les livres prophétiques du canon de la Bible hébraïque et de la Septante (« derniers prophètes »), et situé en tête du groupe des « douze petits prophètes » de la Bible chrétienne. Saint Paul le cite dans sa lettre aux Romains (Rm 9, 25). Son langage annonce la façon dont les évangiles parleront de l’amour de Dieu à la fin du Ier siècle après J.-C. Il est aussi souvent cité dans la littérature monastique et érémitique en raison de son attachement à la thématique du séjour et de l’alliance avec Dieu au «désert», lieu symbolique de la vie monastique et du combat ascétique.
Les auteurs ecclésiastiques chrétiens lui attribuent une prophétie juive, non biblique, selon laquelle la venue du Messie surviendra lorsque le chêne de Mambré se divisera spontanément pour donner naissance à douze nouveaux chênes. Il fut enterré sur ses terres (Isidore, Comestor). Mais la tradition juive rapporte qu'il a terminé ses jours à Babylone, et que son corps, transporté sur un chameau, a été inhumé en Galilée.
Les artistes du Moyen Âge le représentent en train de donner la main à la prostituée qu’il épousa (cathédrale d’Amiens). Il n’est pas évoqué dans la Légende dorée.
Sources et références
- Osée¸ dans La Bible, t. 2 : L’Ancien Testament, Paris, La Pléiade, 1959, p. 689-722 ;
- Isidore de Séville, De ortu et obitu Patrum, c. 41, PL 83, col. 144A.
- Pierre Comestor, Historia scolastica, IV Reg. 21, PL 198, 1402D.
- Vincent de Beauvais, Speculum Historiale, 3, 99.
- A. Caquot, L’apport religieux d’Osée, dans Histoire des religions, dir. H.-Ch. Puech, Paris, t. 1/1, Paris 1970, p. 440-442.
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