- Archéologie sous-marine
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L'archéologie sous-marine est un domaine de l'archéologie caractérisé par la recherche et l'étude des vestiges se trouvant sous la mer. Elle se distingue de l'archéologie subaquatique, pratiquée dans les eaux intérieures.
Sommaire
Particularités
L'archéologie sous-marine a pour but d'inventorier, d'identifier ou d'étudier par la fouille les sites archéologiques sous-marins. Généralement, les fouilles sont précédées par un sondage, qui permet de mesurer l'importance du site et d'en identifier les données principales.
L'archéologie sous-marine permet de mettre au jour et d'étudier des vestiges fossilisés dans des conditions idéales de préservation.
Sauf en cas de pillage, un navire qui a sombré livre une cargaison intacte. Aucune autre source documentaire ne permet de reconstituer aussi précisément les courants d'échanges de l'Antiquité ou des périodes plus récentes.
L'archéologie sous-marine est mentionnée dans la stratégie nationale pour la mer et les océans[1], intégré dans la première priorité de cette stratégie, "investir dans l'avenir" qui suppose de "susciter chez les français la passion de la mer".
Historique
La chasse aux trésors
La première période de l'histoire de l'archéologie sous-marine, née au XIXe siècle avec l'apparition des scaphandres et des premiers engins sous-marins, est caractérisée par le prélèvement de trésors trouvés dans les épaves afin de nourrir les collections publiques ou privées.
L'archéologie scientifique
À l'instar de l'archéologie terrestre, l'archéologie sous-marine a progressivement acquis un caractère plus scientifique, avec la mise en œuvre des techniques du carroyage systématique du terrain ou des relevés et de photos sous-marines.
Jacques-Yves Cousteau a vulgarisé la plongée sous-marine et l'accès aux épaves en Méditerranée. Il relate ses fouilles sur la galère de Mahdia en 1948[2] et au Grand-Congloué à partir de 1952.
Le DRASSM et le CNRAS
Créée par arrêté du 30 septembre 1966 par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, pour exercer sur le littoral français les compétences des Services régionaux de l'archéologie, la Direction des recherches archéologiques sous-marines est devenue le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) le 4 janvier 1996[3]. Ce service national de la Sous-direction de l'archéologie (Direction du patrimoine, ministère de la Culture) a pour vocation de gérer le patrimoine archéologique subaquatique et sous-marin. Il est chargé de la réglementation sur les recherches et découvertes archéologiques sous-marines et de la mise en œuvre de la loi sur les biens culturels maritimes. Ses missions incluent l'expertise, la protection, l'inventaire des biens culturels maritimes, la réalisation de recherches et d'études, la diffusion des connaissances par des publications ou des expositions. Le domaine d'intervention est particulièrement vaste puisqu'il longe plus de 10 000 km de côtes, dont 5 533 pour la métropole. Il s'étend du rivage jusqu'à 12 milles marins, soit un peu plus de 22 km ; le tout représente une surface de plus de 200 000 km2.
Le Centre national de recherches archéologiques subaquatiques (CNRAS) a été créé par arrêté du 23 janvier 1980 pour intervenir en matière d'archéologie dans le domaine immergé intérieur (milieu où l’exploration ne peut être menée à bien que par recours à la plongée) ou dans le domaine humide.
Le milieu dans lequel les interventions archéologiques du DRASSM et du CNRAS se déroulent - domaine maritime, eaux intérieures - induit une technicité spécifique. La plongée en particulier présente des impératifs primordiaux liés à la sécurité des personnes. Le regroupement de ces deux services relevant de la Sous-direction de l’archéologie sous une direction unique a contribué à optimiser les ressources humaines et matérielles à l’œuvre.
Les autres acteurs
Différentes associations sont dédiées à la recherche et la mise en valeur des biens culturels maritimes, comme l'Adramar [4] ou l'Arevpam [5].
Anne et Jean-Pierre Joncheray contribuent à l'enrichissement des connaissances par les nombreuses fouilles qu'ils ont réalisées depuis plus de 30 ans, notamment sur les sites du Dramont à Saint-Raphaël et sur les très rares épaves médiévales de Cannes et d'Agay.
Fouilles sous-marines
L'épave de Mahdia
Article détaillé : Épave de Mahdia.L'épave de Mahdia est un site archéologique sous-marin découvert à six kilomètres au large de la ville tunisienne de Mahdia. Il abrite un navire grec échoué là, suite à une tempête au Ier siècle av. J.‑C.
Le SS Republic
Le SS Republic est un bateau américain à vapeur, avec deux roues à aube, qui a sombré en 1865 à la suite d'une tempête, dans l'océan Atlantique, au large de la Géorgie. Sur les 92 passagers, 25 sont morts noyés. D'abord appelé SS Tennessee, le navire a servi pendant la guerre de Sécession, puis a été rendu à des services civils. En 1865, il relie New York à la Nouvelle-Orléans avec une cargaison de pièces d'or estimée à 400 000 $ de l'époque.
Grâce à l'engin téléguidé Zeus embarqué sur le navire de recherche Odyssey, le SS Republic a été identifié à 160 km au sud-est de Savannah. Des pièces d'or de 10 et 20 $ ont été remontées à la surface ; une seule de ces pièces en bon état peut valoir jusqu’à 450 000 $ aujourd'hui. Plus de 50 000 pièces de 50 cents en argent ont été retrouvées, dont certaines étaient frappées à La Nouvelle-Orléans (une telle pièce vaut 100 000 $ aujourd'hui).
Voir aussi
Notes
- http://www.sgmer.gouv.fr/IMG/pdf/2009-12-08_-_Livre_bleu.pdf livre bleu: la stratégie nationale pour la mer et les océans
- Marcel Ichac. Carnet de plongée, film co-réalisé avec
- Journal officiel du 11 janvier 1996.
- adramar.fr
- arevpam.org
Articles connexes
- Fédération française d'études et de sports sous-marins
- Jean-Yves Empereur
- Franck Goddio
- Robert Stenuit
Bibliographie
- Bass, G.F., 1966, Archaeology under water.
- Bass, G.F., 1972, A history of seafaring based on the Underwater Archaeology, Londres.
- Benoit, F., 1961, Fouilles sous-marines : l'épave du Grand Congloué à Marseille, supplément à Gallia 14.
- Blodt, J.-Y., 1999, Underwater archaeology.
- collectif, 2003, Le patrimoine culturel subaquatique, Histoires sous l’eau, Icomos nouvelles, vol. 12, n°1, avril 2003.
- Frost, H., 1963, Under the Mediterranean: Marine Antiquities.
- Gianfrotta, P.A., Pomey, P., 1981, Archeologia subacquea, storia, tecniche, scoperte e relitti.
- Joncheray, A. et J.-P., 2006, L'archéologie sous marine, FFESSM.
- Joncheray, A. et J.-P., 2003, Cahiers d'archéologie subaquatique, I à XIV.
- Maniscalco, F., 1999, Mare Nostrum. Fondamenti di archeologia subacquea.
- Maniscalco, F. (éd.), 2004, Protection, conservation and valorization of underwater cultural patrimony.
- Saujot, C. 2007, Le droit français de l'archéologie, éd. Cujas.
- Trockmorton, P., 1977, Marine Archaeology.
Filmographie
- James Cameron, Expédition : Bismarck, (2002)
- James Cameron, Les Fantômes du Titanic, (2003)
Liens externes
- (fr) page du Ministère de la Culture sur l'archéologie sous-marine
- (fr)Groupe de recherche en archéologie navale
- (fr) Société d'étude en archéologie subaquatique
- Textes de lois
- Au niveau international : Convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine subaquatique
- En France : Législation sur les biens culturels maritimes de 1989
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