- Orgue de l'Auditorium Maurice Ravel
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Orgue de l'Auditorium Maurice-Ravel
Sommaire
Histoire
L'Auditorium Maurice-Ravel de Lyon accueille l'ancien orgue du palais du Trocadéro, construit par le facteur Aristide Cavaillé-Coll pour l'Exposition universelle de 1878 à Paris, reconstruit au palais de Chaillot en 1939 par Victor Gonzalez et son fils Fernand, puis installé à Lyon par Georges Danion en 1977. Cet instrument, qui est aujourd'hui le seul grand orgue de salle de concert en France, compte 82 jeux sur 121 rangs et 6 508 tuyaux.
Cet orgue a vu la création mondiale notamment des Trois Pièces de César Franck, de la Première Symphonie d'Alexandre Guilmant, de trois Symphonies de Charles-Marie Widor, du Chemin de la Croix de Marcel Dupré, des Corps glorieux d'Olivier Messiaen, du Requiem de Maurice Duruflé (version orgue et chœur), du Requiem de Gabriel Fauré (version orchestre). Il a révélé au public les Litanies de Jehan Alain et le Concerto pour orgue et orchestre de Francis Poulenc.
Depuis septembre 2006, c'est Thierry Escaich, compositeur et organiste en résidence de l'Orchestre national de Lyon, qui en est l'âme.
L’orgue du palais du Trocadéro (Paris) – Aristide Cavaillé-Coll, 1878
Article détaillé : Orgue du palais du Trocadéro.En 1878, à l'occasion de l'Exposition universelle, est inauguré le palais du Trocadéro construit à Paris sur la colline de Chaillot, face au Champ de Mars. La construction de l’orgue est confiée au plus célèbre facteur français du moment, Aristide Cavaillé-Coll, lequel, pressé par le temps, reprend et complète le matériau sonore destiné à un autre orgue, à trois claviers manuels.
L’orgue est un des plus vastes de son temps et intègre les dernières nouveautés techniques, dans une esthétique résolument romantique et symphonique, avec une profusion de jeux graves et deux claviers expressifs.L'orgue est inauguré le 7 août 1878 par Alexandre Guilmant. Sorte de "titulaire non-officiel", ce dernier organise sans relâche des concerts d'orgues prestigieux, où se produisent les plus grands musiciens du moment.
Toutefois, l’acoustique de la salle se révèle désastreuse pour les autres formes de musique que l’orgue. Ainsi, la salle du Trocadéro n’abrite-t-elle plus, progressivement, que des concerts d’orgue. À la mort de Guilmant, en 1911, l'instrument montre déjà de nombreuses défaillances. Mais il faudra attendre 1926, et la bataille décisive menée par Marcel Dupré pour qu'il soit enfin rénové. Le 2 mars 1927, Dupré inaugure l’orgue Cavaillé-Coll rendu à sa splendeur initiale.
Les jours de l'édifice sont comptés. Le 14 août 1935, Dupré donnera un récital d'adieu à l'orgue du Trocadéro, avant de superviser sa renaissance, quatre ans plus tard, dans le nouveau palais de Chaillot.L’orgue du palais de Chaillot (Paris) – Victor & Fernand Gonzalez, 1939
Article détaillé : orgue du palais de Chaillot.En 1935, le palais du Trocadéro est démonté pour laisser place à l'actuel palais de Chaillot. À cette occasion, l'orgue est déposé et reconstruit par Victor Gonzalez et son fils Fernand. Il est électrifié et augmenté de quinze jeux dans une esthétique néo-classique. Le concert inaugural a lieu le 10 mars 1939 sous les doigts de Marcel Dupré.
André Marchal est nommé titulaire, Norbert Dufourcq directeur artistique de l’orgue. Jusqu’en 1965, des centaines de récitals y seront organisés, ainsi que des cycles de conférences restés fameux sur l’orgue et son répertoire.
Dans les années soixante, la cohabitation avec le Théâtre national populaire devient de plus en plus difficile. En 1972, le TNP devient Théâtre national de Chaillot ; Jack Lang, le nouveau directeur, décide la reconstruction complète de la salle et la dépose définitive de l'orgue.L’orgue de l’Auditorium Maurice-Ravel (Lyon) – Danion-Gonzalez, 1977
Installation à Lyon
En 1975, Louis Pradel, maire de Lyon, obtient grâce à Pierre Cochereau que l’orgue soit attribué à titre gratuit au tout nouvel Auditorium Maurice-Ravel. Une commission rassemblant quatre organistes (Gaston Litaize, Pierre Cochereau et les Lyonnais Louis Robilliard et Marcel Paponnaud), ainsi que le directeur du conservatoire, Michel Lombard, confie les travaux d’installation au successeur de Fernand Gonzalez, son gendre Georges Danion. La disposition reste globalement la même, à cela près que la niche abritant l’orgue est plus étroite et plus profonde que le fond de scène de Chaillot, et que l’orgue, désormais, est immobile.
Une bonne part du matériau de 1938 est réutilisé, toutefois on note un déplacement du faisceau sonore vers l’aigu, avec l’augmentation du nombre des mixtures et leur refonte totale, et avec la suppression des basses métalliques de la Pédale (Principal 32’, Violon basse 16’, Contrebasse 16’).
Par manque de hauteur, la soufflerie est placée au sous-sol et les premières notes des deux 32’ subsistants, jusque-là en longueurs réelles, sont remplacées par des tuyaux bouchés (première octave du Principal) ou acoustiques (première quinte de la Contrebombarde). La boîte expressive du Positif est supprimée.
L’orgue est inauguré par Pierre Cochereau le 27 novembre 1977, lors d’un concert avec l’Orchestre de Lyon sous la direction de Serge Baudo, avec au programme le concerto de Francis Poulenc, la Dante-Symphonie de Franz Liszt et une longue improvisation à l’orgue.
Patrice Caire est titulaire jusqu’à sa disparition le 17 avril 1992. Grâce à lui, l’orgue connaît une nouvelle période de gloire, sa console accueillant les plus grands artistes.Thierry Mechler lui succède jusqu’en 1999.
Après cette date, l’orgue, joué de plus en plus sporadiquement, n’a plus de titulaire.Un nouvel essor
Depuis 2006, et la nomination de Thierry Escaich comme compositeur et organiste en résidence de l’Orchestre national de Lyon (qui réside à l’Auditorium), l’orgue est au cœur de nombreux projets artistiques : récitals, concerts avec orchestre, musique de chambre, concerts scolaires, Ciné-concerts, séances de découverte.
Cette activité se traduira notamment par la création française en avril 2009 du poème symphonique de Thierry Escaich La Barque solaire, pour orgue et orchestre, avec lui-même en soliste, l’Orchestre national de Lyon et son directeur musical, Jun Märkl.
Le renouveau de l'orgue s'incarne également dans un projet de relevage (travaux prévus en été 2009) et par la tenue, le 25 avril 2009, de la finale du premier Concours international d'orgue de Lyon, organisé par l'association Orgue en jeu.Grandes œuvres créées sur l'instrument
CM = création mondiale CF = création française PEP = première exécution publique
- Marcel Dupré : Symphonie-Passion – CF 30 avril 1925, par l'auteur
- Marcel Dupré : Le Chemin de la Croix – CM 18 mars 1932, par l'auteur
- Maurice Duruflé : Prélude et Fugue sur le nom d’Alain - CM 26 décembre 1942, par l'auteur
- Maurice Duruflé : Transcriptions pour orgue seul des chorals de Cantates BWV 22 et 147 de J. S. Bach - CM 26 décembre 1942, par l'auteur
- Maurice Duruflé : Requiem, version pour orgue, orchestre et chœur - PEP 28 décembre 1947 par Hélène Bouvier (mezzo-soprano), Charles Cambon (basse), Henriette Puig-Roget (orgue), la chorale Yvonne Gouverné et l'Orchestre Colonne dirigé par Paul Paray (une exécution radiodiffusée avait eu lieu salle Gaveau à Paris le 2 novembre précédent)
- Gabriel Fauré : Requiem, version définitive pour solistes, chœur, orgue et orchestre - CM 12 juillet 1900, par Eugène Gigout (orgue), le Chœur et l'Orchestre du Conservatoire sous la direction de Paul Taffanel
- César Franck : Trois Pièces (Fantaisie en la, Cantabile, Pièce héroïque) - CM 1er octobre 1878, par l'auteur
- Charles Gounod : La Rédemption, oratorio pour récitants, solistes, chœurs, orgue et orchestre - CF 3 avril 1884
- Charles Gounod : Mors et Vita, oratorio pour solistes, choeurs, orgue et orchestre - CF 2 mai 1886
- Alexandre Guilmant : Première Symphonie, pour orgue et orchestre – CM 22 août 1878, par l'auteur
- Alexandre Guilmant : Deuxième Symphonie, pour orgue et orchestre – CM 31 décembre 1911, par Joseph Bonnet (orgue) et l'Orchestre Lamoureux, dirigé par Camille Chevillard)
- Jean Langlais : Première Symphonie, pour orgue seul - CM 1941
- Olivier Messiaen : Les Corps glorieux – CM 15 novembre 1943, par l'auteur
- Camille Saint-Saëns : Troisième Symphonie, «avec orgue» – CF 9 janvier 1887, par l’auteur (orgue) et la Société des Concerts du Conservatoire, sous la direction de Jules Garcin
- Camille Saint-Saëns : Cyprès et Lauriers, op. 156, pour orgue et orchestre – CF 24 octobre 1920, par Eugène Gigout à l'orgue et la Société des Concerts du Conservatoire, sous la direction de Jules Garcin
- Charles Tournemire : Petite Rhapsodie improvisée reconstituée par Duruflé - CM 22 janvier 1957, par Maurice Duruflé
- Charles-Marie Widor : Grave en ut mineur CM par l'auteur
- Charles-Marie Widor : Cinquième Symphonie, pour orgue seul - PEP 19 octobre 1879, par l'auteur (une audition privée avait peut-être eu lieu auparavant)
- Charles-Marie Widor : Sixième Symphonie, pour orgue seul – CM 24 août 1878, par l'auteur
- Charles-Marie Widor : Huitième Symphonie, pour orgue seul - CM 3 juillet 1879, par l'auteur
Composition de l'orgue de l'Auditorium
ORGUE CAVAILLÉ-COLL (1878) – GONZALEZ (1939) – DANION-GONZALEZ (1977).
Caractéristiques
4 claviers manuels de 61 notes (Grand-Orgue, Positif, Récit expressif, Solo) et pédalier de 32 notes. 82 jeux sur 121 rangs
Transmission électropneumatique
Pressions différenciées plan sonore par plan sonore, mais uniformisées au sein de chacun d’eux
Console électrique mobileAccouplements et accessoires
Accouplements : II/I, III/I, IV/I ; III/II, IV/II ; IV/III.
Tirasses : Grand-orgue, Positif, Récit, Solo.
Appels mixtures : Grand-orgue, Positif, Récit, Solo, Pédale.
Appels anches : Grand-orgue, Positif, Récit, Solo, Pédale.
Tremblant.
Renvoi par clavier.
Tutti par clavier.
Tutti plein-jeu – Tutti général – Renvoi général.
Crescendo.
Combinateur électronique : 7200 combinaisons ajustables (450x16).
Composition
I. Grand-Orgue II. Positif III. Récit expressif IV. Solo V. Pédale Montre 16
Bourdon 16
Montre 8
Violoncelle 8
Flûte harmonique 8
Bourdon 8
Flûte 4
Prestant 4
Doublette 2
Nasard 2 2/3
Tierce 1 3/5
Cornet V rangs
Fourniture II rangs
Plein-jeu IV rangs
Cymbale IV rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Clairon 4Bourdon 16
Principal 8
Flûte à fuseau 8
Salicional 8
Unda maris 8
Flûte 4
Prestant 4
Quarte 2
Quinte 2 2/3
Tierce 1 3/5
Plein-jeu V rangs
Cymbale IV rangs
Basson 16
Trompette 8
Cromorne 8
Clairon 4Quintaton 16
Flûte harmonique 8
Cor de nuit 8
Viole de gambe 8
Voix céleste 8
Flûte 4
Viole 4
Octavin 2
Nasard 2 2/3
Tierce 1 3/5
Piccolo 1
Cornet V rangs
Plein-jeu V rangs
Cymbale IV rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Basson-Hautbois 8
Voix humaine 8
Clairon 4Bourdon 16
Flûte 8
Diapason 8
Violoncelle 8
Principal 4
Octavin 2
Plein-jeu IV rangs
Cymbale IV rangs
Tuba magna 16
Trompette 8
Clarinette 8
Clairon 4Principal 32
Flûte 16
Principal 16
Bourdon 16
Principal 8
Flûte 8
Bourdon 8
Octave 4
Flûte 4
Mixture V rangs
Contre-Bombarde 32
Bombarde 16
Basson 16
Basson 8
Trompette 8
Basson 4
Clairon 4Discographie
Palais de Chaillot
- F. Schmitt : Psaume XLVII
Maurice Duruflé (orgue), Denise Duval (soprano), Chorale Elisabeth Brasseur, Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, dir. Georges Tzipine
Disque EMI, nov. 1952 CD- J. Jongen : Symphonie concertante op. 81 pour orgue et orchestre
Virgil Fox (orgue), Orchestre de l'Opéra de Paris, dir. Georges Prêtre
Disque EMI - Angel, 1959 CD- Connaissez-vous l'orgue de Chaillot ?
J. S. Bach, A. de Cabezon, G. Frescobaldi, N. de Grigny, L. Marchand, F. Couperin, F. Mendelssohn, R. Schumann, F. Liszt, C. Franck, E. Gigout, C. Saint-Saëns
A. Marchal : Improvisation sur "Nous n'irons plus au bois"
André Marchal (orgue), commentaires de Norbert Dufourq
Disque Erato 1961-2Auditorium Maurice-Ravel
- L. Vierne : finales des six symphonies
Patrick Caire (orgue)
Disque REM, 1984- C. Franck : Trois Pièces de 1878, Grande Pièce symphonique
Patrick Caire (orgue)
Disque REM, 1985- Les Grandes Heures du grand orgue Cavaillé-Coll du Trocadéro
A. Guilmant, J. N. Lemmens, C.-M. Widor, C. Franck, T. Dubois, E. Gigout, C. Saint-Saëns
Patrick Caire (orgue)
Disque REM, 1991 CD[1]Notes et références
- ↑ Guide de la musique enregistrée sur le site France-Orgue
Voir aussi
Bibliographie
- Dufourcq, Norbert, Le Grand Orgue du palais de Chaillot. Théâtre national poplaire/Libraire Floury, Paris, 1943.
- Louvet, Michel, "L'Auditorium Maurice-Ravel de Lyon", in revue L'orgue, n° 166 (avril-mai-juin 1978).
- Noisette de Crozat, Claude, Cavaillé-Coll. La Flûte de Pan, 1984.
- Noisette de Crozat, Claude, L'Orgue du palais de Chaillot du Trocadéro à Lyon. L'Orgue, cahiers et mémoires, n° 52 (1994-II).
- Sabatier, François, "Victor Gonzalez et la facture d'orgue néo-classique en France", in revue L'orgue, n° 276 (2006-IV) (numéro consacré à Victor Gonzalez).
- Smith, Rollin, "The Organ of the Trocadéro and Its Players", in French organ Music from the Revolution to Franck and Widor, edited by Lawrence Archbold and William J. Peterson. University of Rochester Press, 1995.
- Guéritey, Pierre-Marie et Michelle, Les Orgues de Lyon - Orgues du département du Rhône tome 1. Inventaire national des orgues - Association régionale de diffusion et d'information musicales. Editions Comp'Act, 1992.
- Cent ans d'orchestre, Orchestre national de Lyon 1905-2005 (ouvrage collectif). Lyon, Editions Stéphane Bachès, 2005.
Liens externes
Auditorium-Orchestre national de Lyon
Association Orgue en jeu
Concours international d'orgue de Lyon- Portail de l’orgue
- Portail de la musique classique
Catégorie : Composition des orgues - Marcel Dupré : Symphonie-Passion – CF 30 avril 1925, par l'auteur
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