- Organisation de l'Église orthodoxe en Grèce
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Hormis le patriarche de Constantinople, l'archevêque d'Athènes et l'archevêque de Crète, tous les évêques qui ont la charge d'un diocèse sur le territoire de la Grèce portent le titre de métropolite et sont d'égale dignité. C'est l'ancienneté dans l'épiscopat qui établit les préséances. Ainsi toutes les cathédrales sont-elles appelées métropoles.
La République hellénique a hérité de son histoire une organisation singulièrement complexe de l'Église orthodoxe sur son territoire. De plus, le poids de l'Église y est resté très important : il n'y pas de séparation entre l'Église et l'État en Grèce (ainsi l'article 3 de la constitution règle les rapports entre les deux autorités [1]).
Du IVe au VIIIe siècle de l'histoire chrétienne, déjà, deux patriarcats se partageaient le territoire de la Grèce actuelle, celui de Rome s'étendait sur la partie occidentale et continentale du pays et celui de Constantinople sur les Îles orientales et sur la Thrace.
Aujourd'hui encore, deux Églises orthodoxes autocéphales se partagent ce territoire, le Patriarcat œcuménique de Constantinople et l'Église orthodoxe de Grèce.
Mais ce partage est un peu compliqué si bien qu'il faut en fait distinguer six territoires ecclésiastiques de tailles et de statuts fort différents.
Sommaire
L'Église de Grèce
Articles détaillés : Église orthodoxe de Grèce et Paul de Tarse.Elle a été fondée en 1833 sur le quart Sud-Ouest du pays alors libéré du joug ottoman. Elle a été reconnue par le Patriarcat de Constantinople en 1850. Elle exerce son activité pastorale sur le territoire suivant :
- l'Attique,
- le Péloponnèse,
- les Cyclades, l'Eubée et les îles Sporades du Nord,
- l'Étolie, l'Acarnanie, la Béotie, l'Évritanie
- la Phthiotide, la Thessalie (sauf la métropole d'Élasson),
- les Îles ioniennes et la métropole d'Arta (en Épire).
L'Église de Grèce compte un archevêché à Athènes et 42 métropoles, dont 10 dans l'agglomération athénienne.
L'Église de Crète
Article détaillé : Église de Crète.Elle est une Église semi-autonome au sein du patriarcat de Constantinople. Elle a gardé son statut lorsque la Crète a obtenu son autonomie en 1898, puis son rattachement à la Grèce en 1913. L'Église de Crète comprend l'archevêché dont le siège est à Héraklion, et sept métropoles.
Les « Nouvelles Terres »
Article détaillé : Patriarcat œcuménique de Constantinople.Elles ont été libérées de la tutelle ottomane en 1913, à la suite des guerres balkaniques. Les métropoles sont restées dans l'obédience du patriarcat de Constantinople mais le patriarche les a autorisées à participer aux travaux du synode de l'Église de Grèce. Elles comprennent les territoires suivants :
- la Macédoine,
- la métropole d'Élasson (en Thessalie),
- l'Épire (sauf la métropole d'Arta), la Thrace et les îles de Lemnos, Lesbos, Chios, Samos et Ikaria.
La Sainte Montagne (ou le mont Athos)
Article détaillé : République monastique du Mont Athos.Elle est un nome particulier dont les statuts sont garantis en droit international par le traité de Lausanne (1923). Le territoire en est réparti entre vingt monastères stavropigiaques (c’est-à-dire exempts) qui, à ce titre, n'ont pas d'autre évêque que le patriarche de Constantinople.
Les quatre métropoles du Dodécanèse
Elles ont été rattachées à la Grèce en 1946. Elles ont gardé leur statut de métropoles du territoire primitif du patriarcat de Constantinople.
L'Exarchat patriarcal de Patmos
Il recouvre les quatre îles de Patmos (l'« Île Sainte »), Lipsi, Agathonisi et Arki. Il doit son statut spécial au monastère Saint Jean le Théologien construit sur la grotte de l'Apocalypse. Le patriarche de Constantinople y est l'évêque titulaire. Il nomme un cathigoumène (évêque-abbé) qui assume en son nom la double charge de supérieur du monastère et d'évêque du petit archipel. Quand les quatre îles sont devenues grecques en 1946, avec l'ensemble du Dodécanèse, ce statut particulier a été maintenu et confirmé par la loi 1155-81 de l'État grec.
Le drapeau de l'Église orthodoxe en Grèce
C'est un drapeau jaune, frappé d'une aigle bicéphale noire couronnée du même et tenant dans ses serres un sceptre et un globe impérial aussi noirs.
Il est utilisé sur les bâtiments des évêchés, sur les métropoles, sur les monastères et quelquefois sur les églises le jour de la fête patronale. Il est un souvenir de l'empire byzantin dans son idéal de rassemblement et de civilisation. L'aigle aux ailes éployées représente l'universalité (ou œcuménisme) de l'Orient à l'Occident. Dans l'Église orthodoxe, l'aigle est un emblème de l'évêque.
L'aigle bicéphale est l'emblème de la famille impériale des Paléologues, et devient symbole de l'empire byzantin après 1261 (reprise de Constantinople aux Francs par les Byzantins). L'aigle bicéphale est aujourd'hui, parmi les hellénophones, l'emblème de l'Église orthodoxe, toutes juridictions confondues.
Les exarchats et les métochions
Conformément à l'usage de l'Église orthodoxe, quelques églises et quelques maisons monastiques dérogent à l'organisation territoriale présentée ci-dessus. Ce sont les exarchats, représentation en Grèce des différents patriarcats orthodoxes, et les métochions (dépendances) d'un monastère. Ces deux institutions jouissent d'une sorte d'extraterritorialité. Lors de la liturgie eucharistique, on n'y mentionne pas l'évêque du lieu, selon l'usage général, mais le primat de l'Église représentée ou l'évêque responsable du monastère, selon le statut d'exception de la représentation.
Il y a à Athènes :
- un exarchat du Saint-Sépulcre (Patriarcat de Jérusalem) dans le quartier de Plaka.
- un métochion du monastère Sainte-Catherine du Sinaï dans le quartier d'Ambélokipi.
- un métochion du monastère de Simonopetra (à l'Athos) dans la banlieue de Byron, l'église de l'Ascension.
Catégorie :- Église orthodoxe en Grèce
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