- Oreopithecus
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Oréopithèque
OréopithèqueClassification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Mammalia Ordre Primates Famille Oreopithecidae Genre Oreopithecus
Gervais, 1872Nom binominal Oreopithecus bambolii
Gervais , 1872Parcourez la biologie sur Wikipédia : L’oréopithèque (Oreopithecus bambolii) est une espèce de primate préhistorique datant du Miocène dont on a trouvé des fossiles en Italie (Toscane et Sardaigne) et en Afrique orientale. Le nom générique vient du grec et signifie « singe des collines », le nom de l'espèce fait référence au lieu de la première découverte à la fin du XIXe siècle, le Monte Bamboli en Toscane.
Histoire
L'Oréopithèque pourrait descendre du Dryopithèque. Il a évolué de manière isolée pendant au moins deux millions d'années en Méditerranée, dans une île qui devait devenir la Toscane d’aujourd'hui. Il n'y avait là aucun grand prédateur et les singes n'avaient pas d'ennemis naturels. Plus tard, probablement pendant une période glaciaire, quand le niveau de la mer a baissé dans le monde entier, un pont de terre est apparu et a relié l'île au continent. De nouvelles espèces, et parmi elles de grands prédateurs, ont eu alors la possibilité d'envahir cet environnement isolé où des animaux comme l’Oréopithèque étaient des proies faciles. Très vite ce primate étrange, comme d'autres créatures de l'île, a disparu à jamais. On pense tout de suite à ce qui est arrivé quand un pont de terre entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud a uni les deux continents.
Une bipédie très ancienne
L'habitat de l'Oréopithèque semble avoir été constitué de marécages et non de savanes ou de forêts. Les fossiles sont assez nombreux et complets pour observer un certain nombre de traits caractéristiques d'une certaine adaptation à la marche en station droite : largeur du talon, courbure lombaire, morphologie du fémur et du bassin. Sa face courte et sa denture ont également contribué à amener certains chercheurs à le rapprocher initialement des Hominidés.
Les fossiles d'Oréopithèque datant d’environ 8 millions d'années, ils traduisent une apparition très ancienne d'une forme de bipédie, inconnue chez les autres espèces de primates contemporaines ou immédiatement postérieures. Certains y voient un argument en faveur de l'hypothèse du singe aquatique censée expliquer l'apparition de la bipédie humaine. La bipédie de l'Oréopithèque s’accorde bien avec la possibilité d’une évolution ancienne des Hominidés, comme le laisse penser le crâne de Toumaï, vieux de six à sept millions d’années mais présentant selon ses découvreurs des traits humains.
Si certains estiment donc que l'Oréopithèque implique de revoir le consensus actuel sur la chronologie de la bipédie dans l'histoire de l’évolution humaine, un consensu est loin d'être établi chez les paléontologues. La locomotion de l'Oréopithèque n'est probablement pas exclusivement bipède : ses membres supérieurs sont nettement adaptés à la suspension. En outre, son pied évoque les pattes d’oiseaux et présente une anatomie différente de celle des premiers ancêtres bipèdes de l’homme. Il est donc possible d'envisager une vie arboricole accompagnée de déplacements bipèdes au sol, rendus possibles par le milieu insulaire et l'absence de prédateurs. Cette bipédie est toutefois différente de celles des Australopithèques et de l'Homme.
L'Oréopithèque peut donc traduire un développement indépendant de la bipédie, qui diffère de celui qui a mené aux hommes actuels et qui d’ailleurs a abouti à une impasse quelque temps plus tard. De nouvelles découvertes de fossiles pourront aider à répondre à cette question et à bien d’autres. De même, la position taxonomique de l'Oréopithèque change sans cesse. Quelques scientifiques voient en lui le tout premier catarhinien, peu de temps après la séparation d’avec les singes du Nouveau Monde. D'autres scientifiques le placent dans la lignée des hominidés juste avant la séparation des orangs-outangs d’avec le reste des grands singes.
Référence
- B. Senut, « L'émergence de la famille de l'homme », in Aux origines de l'humanité, vol. 1,Y. Coppens et P. Picq (dir.), Fayard, (2001), ISBN 2-213-60369-3
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