- Ordre des chevaliers de Notre-Dame
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L'Ordre des Chevaliers de Notre-Dame (latin : Militia Sanctae Mariae) est une association catholique traditionaliste[1] française qui s'entoure d'un cérémonial qui lui est propre.
Sommaire
Origines
Avec le soutien de Dom Gabriel Gontard (abbé bénédictin de Saint-Wandrille en Normandie), Gérard Lafond (plus tard Dom Marie-Gérard Lafond, OSB) fonde l'Ordre des chevaliers de Notre Dame le 6 août 1945, reprenant l'appellation d'une troupe scout anticommuniste créé par son mentor, Stéphane Vautherin, aumônier de la Milice[2]. Il est fondé sur deux grandes institutions de l'Église : d'une part la chevalerie avec l'adoubement liturgique, sacramental conféré par un évêque depuis le IXe siècle, et d'autre part la profession (ou vœux) des ordres militaires ou de chevalerie, qui ont vu le jour à l'époque des croisades et ont été loués par Saint Bernard. L'Ordre a été érigé canoniquement dans la crypte de Notre-Dame de Sous-Terre de la cathédrale de Chartres par Mgr Roger Michon, puis en Allemagne, en Suisse, au Portugal et en Espagne.
Il est formé de laïcs vivant dans le monde et les vœux prononcés sont des vœux privés (non des vœux de religion). Il a pour fin le règne social du Christ-Roi et la défense de l'Église. Il n'a aucun caractère honorifique et agit dans un esprit de service de l'Église et de la Chrétienté.
Organisation
Fort de moins d'une centaine de membres[réf. nécessaire], l'Ordre organise des retraites ou des récollections spirituelles. Il milite également dans des œuvres charitables, en particulier les visites aux prisonniers. Il a pour emblème la croix patoncée d'azur (à huit pointes). Il publie un bulletin.
Il entretient des relations avec l'Église. Ainsi à Paris, jusqu'en 1989, les chevaliers de Notre-Dame assuraient, le Vendredi saint, le service d'ordre du chemin de croix de Montmartre. À l'automne 1988, lors de la venue du pape Jean-Paul II à Strasbourg, deux chevaliers en grande tenue figuraient dans la haie d'honneur.
L'Ordre a subi la crise liée à la réforme liturgique de 1969 (messe de Paul VI) entraînant le départ de ceux qui restaient attachés exclusivement à la liturgie tridentine (messe de Pie V). En 1970, une scission traditionaliste forme la Fraternité chevaleresque et en 1989, une nouvelle scission traditionaliste forme l'Ordre des chevaliers de Notre Dame-Observance des Saints Cœurs de Jésus et Marie[1],[3].
Politiquement, l'Ordre ne prône le ralliement à aucun parti politique particulier, mais est parfois proche de certains milieux d'extrême droite[4]. Il lutte notamment pour la défense de la famille. Il est à l'origine de plusieurs organisations dont certaines s'impliquent dans le champ politique : la Fraternité catholique eurafricaine, la Fraternité Notre-Dame-de-la-Merci (qui vient en aide aux collaborateurs visés par l'épuration) ou encore la Fraternité de Saint-Benoît pour une Europe Chrétienne[5],[6].
Le Canard enchaîné découvre en 1989 que Paul Touvier, milicien recherché pour crime contre l'humanité, est protégé par l'Ordre des chevalier de Notre-Dame. Avertie, la gendarmerie lance une enquête sur l'Ordre en mai 1989, réussissant à arrêter Paul Touvier qui se cachait au prieuré Saint-Joseph de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X à Nice. Jean-Pierre Lefevre, secrétaire général de la Fraternité Notre-Dame-de-la-Merci et ancien de la Division Charlemagne, finançait chaque mois la cavale de Paul Touvier. Lors de l'assemblée générale de l'Ordre en juin 1989, l'affaire est commenté ainsi : « Nous avons subi récemment des tracasseries au sujet de l'aide apportée à une famille en détresse qui nous a valu une publicité de mauvais aloi dans une certaine presse »[7],[8],[9].
La Fraternité Notre-Dame de la Merci
La Fraternité Notre-Dame de la Merci est créée en 1945 comme section hospitalière de l'Ordre par le chanoine Jean Desgranges. Destinée à venir en aide aux collaborateurs visés par l'épuration, la Fraternité cesse de fonctionner en 1958. Pierre Rimasson la réactive au lendemain de la guerre d'Algérie pour venir en aide aux membres de l'Organisation armée secrète prisonniers. François Marie Lagneau prend la tête de l'organisation en 1968 à la mort de Pierre Rimasson. La Fraternité compte alors 1 200 membres. Au cours des années 1970, perdant ses adhérents (477 en 1976), la Fraternité ouvre ses activités aux prisonniers de droit commun puis aux réfugiés d'Asie du Sud-Est et aux Maronites libanais[7].
La Fraternité édite un bulletin, La Chaîne, depuis le 1er juillet 1964[7].
Liens externes
- (fr) Site officiel de l'Ordre
- (fr) Site des Frêres d'Armes, dépendant de l'Ordre
- (fr) Le blog d'un membre de l'Ordre
Notes et références
- http://www.laportelatine.org/associations/mission/mission.php
- (en) Sophie Coignard et Marie-Thérèse Guichard, French connections: networks of influence, Algora, 2000 [lire en ligne], p. 224
- Site officiel de l'Ordre des chevaliers de Notre Dame-Observance des Saints Cœurs de Jésus et Marie
- Un membre de l'Ordre intervient sur Radio Courtoisie
- ISBN 9782296064768), p.419 Jacques Leclercq,Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours, L'Harmattan, Paris, 2008(
- http://www.militia-sanctae-mariae.org/fr/action.htm
- Jean-Yves Camus et René Monzat, Les droites nationales et radicales en France, Lyon, PUF, 1992, 526 p. (ISBN 272970416), p. 372-373
- (en) Sophie Coignard et Marie-Thérèse Guichard, French connections: networks of influence, Algora, 2000 [lire en ligne], p. 224-225
- (en) Thierry Féral, Suisse et nazisme [lire en ligne], p. 154
Catégories :- Association ou organisme catholique
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