- Oppidum de Saint-Pierre
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L'oppidum de Saint-Pierre est un site archéologique située sur la commune de Martigues sur une butte située dans une plaine de la partie occidentale de la chaîne de collines de la Nerthe.
Sommaire
Fouilles
Le site a été signalé pour la première au début du XIXe siècle et fouillé une première dans les années 1920. Il fut ensuite largement fouillé par Charles Lagrand de 1972 à 1987. Enfin, des fouilles furent menées de 1989 à 1993 puis à partir de 1998 jusqu'à aujourd'hui[1]. Elles ont révélé un important village gaulois, du peuple des Avatiques, à l'échelle de la Provence[1].
Vestiges
Un des traits exceptionnels du site est son occupation continue du milieu du VIe siècle av. J.-C. jusqu'au début de l'époque romaine et l'établissement d'un village en dur dès le milieu du Ve siècle av. J.-C. et le réaménagement de la butte[1]. Le bâti apparaît extrêmement régulier sur une surface d'au moins 1,5 hectare et une bande de 200 m sur 70 m révèle une même orientation dans les constructions. L'oppidum est formé d'au moins quatre quartiers constitués de maisons à pièces uniques de dimensions variables. Plusieurs voies de circulation est-ouest séparent les îlots d'habitation[1]. Enfin, une série de plusieurs remparts successifs (deux voire trois) protégera un site qui atteindra 4-5 hectares[2] et sera le plus grand centre indigène de la partie occidentale de la Nerthe[3].
Le rempart archaïque
Le premier rempart est situé sur la principale rupture de pente de la butte[4]. Deux tours dominent cette fortification. La première fait 7x5,20 mètres et la seconde a vu ses dimensions passées de 7x7 mètres à 12x9,40 mètres[4]. Sur la partie est, un mur épais de 1 à 2,2 mètres se rattache à l'une des tours[4]. L'ensemble date du début du Ve siècle av. J-C[4].
Le rempart méridional
La deuxième fortification a été reconnue sur une centaine de mètres[5]. Elle est formée de blocs et de moellons liés par de la terre[4]. Elle débute dix mètres au sud de la ligne défensive archaïque[4]. Quatre ouvrages défensifs, tours et bastions, ont été retrouvés. Le but de l'ensemble est de protéger l'entrée sud de l'oppidum[4]. La porte prend donc la forme d'un long corridor d'une quarantaine de mètres qui chemine obliquement entre une large tour et une butte rocheuse sur laquelle le rempart prend appui[4].
Urbanisation et habitations
Les 1,5 hectare fouillés ont montré un strict découpage de l'espace[6]. Ce fait traduit une volonté planificatrice des autorités de l'agglomération avec également, l'adoption d'un modèle de maisons à pièce unique[6]. L'agencement des constructions est donc très linéaire et il intègre les nombreux affleurements de roche qui parsèment la butte[6]. Enfin, les habitations débordent les remparts dans la partie sud de la ville[6].
Malgré une assez uniformité des constructions, quelques bâtiments présentent des traits plus remarquables. L'un d'entre eux présente ainsi une salle avec une surface de près de 30 m², un portique d'entrée et une porte à double battants qui laisse à penser à un usage collectif ou publique du lieu[7].
Graffiti
Une vingtaine de graffiti, utilisation indigène de l'écriture grecque, ont été retrouvés[8]. Il s'agit de dédicaces à une divinité locale nommée Ritumos qui sont écrites à l'époque de la formation de l'écriture gallo-grecque[8].
Annexes
Notes et références
- 2005. Jean Chausserie-Leprée, De la restitution en archéologie, Restitutions et mise en valeur d’habitats : l’exemple de Martigues, (Bouches-du-Rhône, France), éditions du Patrimoine,
- Reflets, novembre 1999.
- 2005 (ISBN 9782877722926). Jean Chausserie-Laprée, Martigues, terre gauloise, entre Celtique et Méditerranée, Éditions Errance,
- Martigues, terre gauloise..., op. cit., p. 80.
- Martigues, terre gauloise..., op. cit., p. 81.
- Martigues, terre gauloise..., op. cit., p. 92.
- Martigues, terre gauloise..., op. cit., p. 91-92.
- Martigues, terre gauloise..., op. cit., p. 239.
Bibliographie
- Jean Chausserie-Laprée, Martigues, terre gauloise : entre celtique et Méditerranée, éd. Errance, 2005.
Catégorie :- Site archéologique de Martigues
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