- Néferhétepès
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Néferhétepès
Nfr-ḥtp=s Néferhétepès est une des filles de Djédefrê, pharaon de la IVe dynastie.
Un buste la représentant, dont la tête fait aujourd'hui défaut, est conservé et exposé dans la section égyptologique du musée du Louvre et a été retrouvé non loin de la pyramide de son père à Abou Rawash, site sur lequel sa sépulture a sans doute été projetée initialement, bien qu'on en ait pas encore retrouvé de traces tangibles sur le terrain en dehors de cette statue fragmentaire[1].
Sommaire
Généalogie
Voir l’article annexe : Arbre généalogique de la IVe dynastie égyptienne.Néferhétepès Naissance Décès Père Djédefrê Grands-parents paternels Khéops Noubet Mère Khentetenka Grands-parents maternels Khéops Noubet Fratrie Setka
Baka
HernetMari Ouserkaf Enfant(s) Sahourê Comme pour d'autres personnages féminins importants de la fin de la IVe dynastie[2] son identité précise reste sujette à diverses interprétations selon les découvertes qui se succèdent depuis plus de dix ans dans les nécropoles royales. Deux hypothèses principales la concernant sont donc toujours à l'étude et trouveront peut-être un jour une réponse définitive :
- Néferhétepès est la mère d'Ouserkaf, premier roi de la Ve dynastie. Dans ce cas elle aurait été probablement l'épouse de Néferhétep, père d'Ouserkaf. Cette hypothèse se fonde sur le titre de mw.t nsw-bi.tj qu'elle porte et qui a été retrouvé mentionné sur plusieurs monuments à Saqqarah dont un, publié en 1997 par Audran Labrousse, présente une liste de domaines royaux de la IVe dynastie. L'un de ces domaines, qui étaient attribués par le roi au bénéfice d'une fondation funéraire, appartenait à Néferhétepès qui est mentionnée avec ses titres. Cependant une autre princesse de sang royal, fille de Khéops, portait ce même nom et le domaine funéraire représenté suivant immédiatement celui du bâtisseur de la Grande Pyramide, cet élément est contesté par les tenants de la seconde hypothèse.
- Néferhétepès est l'épouse d'Ouserkaf et la mère de Sahourê. Cette hypothèse est fondée sur la découverte en 2002 par le conseil suprême des Antiquités égyptiennes de fragments de décor de la chaussée de la pyramide de Sahourê sur le site d'Abousir. Ces blocs décorés de reliefs, présentent de manière inespérée des informations précieuses sur la généalogie de la Ve dynastie éclairant un peu plus cette période restée trop souvent à l'ombre de la dynastie précédente dans les études égyptologiques. Sur ces reliefs, Néferhétepès est qualifiée de mère du roi, ce qui est interprété dans le sens d'une filiation avec Sahourê et Néferirkarê. Cependant la figure de la reine ne porte pas le titre de "mère de deux rois de Haute et Basse Égypte" comme on serait en droit de l'attendre. C'est notamment le cas pour d'autres reines ayant joué ce rôle et qui seront alors considérées comme de véritables mères dynastiques[3]. On s'expliquerait mal ainsi l'absence de ce titre pour la fondatrice de la dynastie...
Les hypothèses la concernant restent donc ouvertes mais des certitudes s'imposent comme le fait qu'elle est bien la fille de Djédefrê.
De même, si pendant un temps il a été question de deux personnages différents homonymes, les éléments retrouvés au nom de cette reine, épouse ou mère d'un roi, ne laissent que peu de doute sur l'identité unique d'une princesse de sang royal à la fin de la IVe dynastie ayant été en lien suffisamment étroit avec la royauté pour posséder son propre complexe funéraire et dont seul celui de Saqqarah lui est actuellement attribué de manière probante.
Sépulture
Pyramide de Néferhétepès Type Pyramide à faces lisses Emplacement Saqqarah Fouilles 1928 par Cecil Mallaby Firth Actuellement, on identifie la petite pyramide située au sud du complexe funéraire d'Ouserkaf comme étant celle de Néferhétepès.
Cette pyramide avait une hauteur initiale de dix-sept mètres pour une base d'un peu plus de vingt-six mètres, l'inclinaison de sa pente étant de 52°. Aujourd'hui très dégradée, elle conserve encore une partie de la couverture de son caveau laissant apprécier le dispositif de voûte en chevron que les architectes des pyramides utiliseront systématiquement pour la construction des tombes royales à dater du règne d'Ouserkaf.
Cette pyramide possédait un petit temple funéraire accolé à sa face est mais dont bien peu de choses restent visibles, les matériaux de choix, tels que le calcaire fin de Tourah qui composait également le revêtement de la pyramide, ou le granite qui composait autrefois certaines parties de l'édifice ayant été prélevé depuis longtemps par les carriers et ce depuis l'antiquité, laissant le monument anonyme.
C'est la découverte de la tombe de Persen, prêtre du culte de Néferhétepès et d'Ouserkaf, aménagée à proximité de la pyramide qui a permis l'identification du monument. Un bloc de cette tombe conservé depuis au musée égyptien de Berlin mentionne explicitement le nom de la reine ainsi que son titre de Mère du roi. Bernard Grdseloff, auteur de la découverte, en a donc proposé l'identification et elle reste jusqu'à ce jour admise en l'absence d'autres preuves plus concrètes allant dans ce sens ou dans un autre.
La proximité des deux complexes funéraires d'Ouserkaf et de Néferhétepès milite en faveur de l'hypothèse d'un lien de parenté très étroit entre ces deux personnages qui formeraient ainsi le trait d'union entre la IVe dynastie et la Ve dynastie.
Bibliographie
- Audran Labrousse & Jean-Philippe Lauer, Les complexes funéraires d'Ouserkaf et de Néferhétepès - Vol 1 et 2, IFAO, 2000
Notes
- Abou Rawash, site choisit par Djédefrê pour édifier sa pyramide a été conçu comme toute nécropole royale avec, à proximité du complexe funéraire royal, les sépultures des grands du royaume ainsi que de la famille royale. Des fouilles récentes menées conjointement par une équipe franco-suisse et le conseil suprême des Antiquités égyptiennes ont permis de dégager plusieurs tombes à proximité de la pyramide royale. Leur identification est encore en cours, faute de matériel archéologique convaincant pour le moment.
- Khentkaous Ire Voir par exemple le cas de
- Khentkaous Ire, et son homonyme de la Ve dynastie, Khentkaous II, qui toutes deux ont bien eu deux fils, chacune ayant régné successivement. Les deux souveraines portent le titre singulier de "Mère de deux rois de Haute et Basse Égypte" Il existe en effet un précédent avec
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