- Nouba (musique)
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La nouba (arabe نوبة, nûba) est une suite de la musique arabo-andalouse qui trouve son origine au Moyen Âge. Chaque nouba est jouée sur un mode déterminé, à une heure déterminée, selon un ordre déterminé. Il existait à l'origine pas moins de 24 noubas, composée chacune, selon les traditions, de cinq à dix sous-parties, où les chants alternent avec des compositions instrumentales. Il ne reste qu'une quinzaine de ces noubas (le nombre varie selon les traditions et les écoles). Pour les modes, il en reste entre 26 et 16, là aussi selon les interprétations.
Les noubas furent introduites en Andalousie par Ziryab musicien de génie originaire de Bagdad, considéré comme le père de la musique arabo-andalouse, elles en constituèrent les fondements. Nouba veut dire « attendre son tour ». Chaque musicien, en effet, attendait son tour pour chanter devant le calife.
Comme les noubas étaient exécutées par un orchestre qui joue à tour de rôle, « d'un bout à l'autre » (étymologiquement) avec une puissance conséquente, le mot est devenu aussi symbole, en arabe et en français ou dans d'autres langues, de fête animée et bruyante.
Les noubas ont été transcrites au XXe siècle et ont fait l'objet d'enregistrements intégraux, mais cela ne résout pas la difficulté à retrouver un corpus unique originale, au delà des différences d'écoles. Selon qu'un musicien se réclame de Grenade, de Séville ou de Cordoue, il ne jouera pas la même musique. Comme beaucoup de musiciens étaient juifs[citation nécessaire], à l'époque de la Reconquista ils durent fuir les royaumes catholiques d'Espagne et du Portugal, et ils furent disséminés dans le Maghreb. C'est ainsi que des écoles voisines géographiquement peuvent être différentes musicalement, et d'autres éloignées par les frontières actuelles, peuvent être très proches. On parle ainsi de styles différents tel le gharnati, le malouf, etc.
Il se retrouve aussi dans l'expression arabe moulet nûba qui peut se traduire par « celle dont c'est le tour – sous-entendu de jouer » et désigne celle des épouses à qui revient la nuit avec le mari polygame (lequel doit se partager équitablement entre ses femmes, établissant en quelque sorte des « tours » !). Par extension cela peut vouloir dire impatient/e, joyeux/se ou arrogant/e.
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