- Nollywood
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Nollywood est un mot-valise évoquant l'importance du cinéma du Nigéria. Deuxième puissance cinématographique au monde en termes de nombre de films depuis 2009[1], devant les États-Unis (Hollywood) et derrière l'Inde (Bollywood), le Nigéria produit chaque année 2 000 films vidéos dont le coût estimé ne dépasse pas 20 millions d'euros[2]. Son public régulier est estimé à 150 millions de spectateurs.
Sommaire
Dénomination
Le terme « Nollywood » est un mot-valise associant le « N » de Nigéria et le « ollywood » de Hollywood (suivant le même modèle que l'expression Bollywood : « B » de Bombay et « ollywood » de Hollywood)[3].
Histoire
Nollywood est née dans les rues de Lagos grâce au commerce informel des vendeurs de rue à la fin des années 1980. Il est probable que les vendeurs de supports VHS ont commencé à enregistrer des vidéos amateurs sur les cassettes vierges avec le but de différencier leurs stocks de la concurrence[4]. Nollywood a pris de l'importance dans les années 1990, au moment où la télévision nationale a été victime des tensions politiques, libérant de nombreux artistes et techniciens dont certains, alors au chômage, se sont mis à produire un cinéma indépendant à petit budget[5].
Économie
On dénombre chaque mois 200 nouvelles créations (au format vidéo), ce qui place la production cinématographique du Nigeria au troisième rang mondial en termes de films produits[6].
Le pays comptant peu de salles de cinéma, les films sont édités pour le marché de la vidéo. Il est quasiment impossible d'estimer le nombre de DVD vendus chaque année dans le pays, en raison du piratage - qui est une pratique extrêmement répandue dans le pays. En 2009, le quotidien Le Monde avançait l'hypothèse qu'un film, sitôt sorti, pouvait être piraté en seulement quelques jours à une dizaine de milliers d'exemplaires. La copie pirate des films pouvant même s'effectuer, si besoin, en Chine[7].
La vente de ces DVD - originaux ou piratés - est omniprésente à Lagos, la capitale économique du Nigeria. La ville compte de nombreux magasins vidéo et de marchés dédiés à ce commerce. Le plus célèbre d'entre-eux, Idumtao Market, est contrôlé par les distributeurs de films eux-mêmes, pour freiner le piratage.
Les maisons de production se sont regroupées dans le quartier de Surelere. Imitant le système des grands studios hollywoodiens, des maisons abritent des bureaux de production, des salles de montage, des entrepôts de matériel - mais pas de plateaux de tournage (le pays n'en compte pas et les films se tournent en décor naturel). Le budget moyen d'un long-métrage est de 12 000 euros et son tournage dure une semaine environ. La grande majorité des films est tournée en vidéo, et non en pellicule (trop chère). La post-production du film (montage, mixage, étalonnage) a lieu très rapidement après le tournage, pour permettre une sortie rapide[7].
Sujets et esthétique
Les films sont majoritairement tournés en anglais[8], la langue officielle du Nigéria (il y existe plus de 450 langues)[9]. La plupart des films produits véhiculent des thèmes religieux (guérison, miracle, conversion, vie spirituelle, etc.) tentant à la fois de divertir le spectateur et de le convaincre (approche prosélyte). Certains sont même produits par des églises évangéliques, comme par exemple le Mount Zion Faith Ministries, un des studios les plus connus du pays. Pour contrebalancer cette influence prosélyte, la population musulmane du pays s'est également lancée dans la production de films[10].
D'autres films produits par Nollywood mettent en scène des histoires d'amours.
Succès récents
- Beyoncé, The President's Daughter (2006)[11]
- Brain box (2006)[12]
- Blood on Ice (2006)[13]
- Above Death: In God We Trust (2003) [14]
Acteurs et actrices majeurs
- Genevieve Nnaji
- Joseph van Vicker
- Nadia Buari
- Jackie Aygemang
Notes et références
- 26 décembre 2009. Article de Elisa Mignot, « Bienvenue à Nollywood, deuxième producteur mondial de films », publié dans l'édition du Monde du
- Pierre Barrot, Nollywood : le phénomène vidéo au Nigéria, Éditions L'Harmattan, Collection Images plurielles, 2005 (ISBN 2747579719, 9782747579711), p. 5.
- Catherine Ruelle, Clément Tapsoba, Alessandra Speciale, Afriques 50 : singularités d'un cinéma pluriel, Éditions L'Harmattan, Collection Images plurielles, 2005 (ISBN 2747582051, 9782747582056), p. 221.
- (it) Giuseppe Sedia, « Expanded Nollywood, « L’espansione del cinema nigeriano » » sur http://www.cinemafrica.org, Humpty-Dumpty. Consulté le 19 décembre 2009.
- Après Bollywood, Nollywood frappe à nos écrans » sur swissinfo.ch. Mis en ligne le 21 mars 2009, consulté le 14 mai 2011 Carole Wälti, «
- (en) itw : « Transcript The Best of African Film in 2004 [1] »,réalisée en 2004
- Lagos, capitale de Nollywood », édition du Monde.fr du 25 décembre 2009. Portfolio, «
- Après Bollywood, Nollywood frappe à nos écrans » sur http://www.swissinfo.ch, http://www.srgssrideesuisse.ch/,+21. Consulté le 19 décembre 2009 Carole Wälti, «
- Fiche sur le Nigéria » sur http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/index.html. Consulté le 30 juillet 2010. Jacques Leclerc, «
- Université d'État de Pennsylvanie cité par Alternatives internationales n°42, p. 63, mars 2009. Philip Jenkins, professeur d'études religieuses à l'
- http://akas.imdb.com/title/tt1112809/
- http://akas.imdb.com/title/tt0959439/
- http://akas.imdb.com/title/tt0877598/
- http://akas.imdb.com/title/tt0855696/
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Chris Abani, Pieter Hugo, Zina Saro-Wiwa, Stacy Hardy, Nollywood, Prestel Pub, 2009 (ISBN 3791343122, 9783791343129), p. 112.
- (en) Uchenna Onuzulike, Nollywood : the emergence of the Nigerian videofilm industry and its representation of Nigerian culture, Clark University, 2008, p. 246.
- Pierre Barrot, Nollywood : le phénomène vidéo au Nigéria, Éditions L'Harmattan, Collection Images plurielles, 2005 (ISBN 2747579719, 9782747579711), p. 175.
- Ouvrages et articles du professeur Hyginus Ekwuazi, enseignant au « Film and Media Studies at the Department of Theatre Arts » de l'Université d'Ibadan.
- Ouvrages et articles du journaliste Jonathan Haynes.
- Ouvrages et articles du professeur Onookome Okome, de l'Université de Calabar
Vidéographie
- (fr) Nollywood made in Nigéria, film réalisé par Léa Jamet, CNC, Paris, 2007, 52' (DVD)
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